Comment la ville peut et doit s'adapter aux seniors

Pour Nicolas Menet, directeur général de l'écosystème Silver Valley, il devient urgent de combler les "fragilités invisibles" subies par les personnes âgées de 60 ans et plus, et d'adopter un "regard banal" sur les seniors. L'entrepreneur vient de publier "Construire la société de la longévité - Une opportunité pour le futur ?"
César Armand

Être senior, autrement dit âgé de plus de 60 ans, ne signifie pas nécessairement vivre dans une maison de retraite ou (re)partir en week-end tous les lundis. « Sur ces 16 millions de Français, 92% sont autonomes et 8% bénéficient de l'aide personnalisée à l'autonomie », relève l'entrepreneur Nicolas Menet, directeur général de l'écosystème Silver Valley qui vient de publier "Construire la société de la longévité - Une opportunité pour le futur ?"

« Les personnes âgées autonomes, on les entend sur le pouvoir d'achat mais pas sur la vie quotidienne, l'adaptation de l'habitat, de la ville et de la mobilité », regrette Nicolas Menet.

Combler les "fragilités invisibles"

« Quelqu'un qui prend le bus, par exemple, vit des choses qui ne sont pas vues ou qui ne sont pas dites », insiste le chef d'entreprise. La conduite "sportive" d'un chauffeur, les matières agrippantes pour se tenir, les places réservées à 35 centimètres de haut demeurent autant de paramètres oubliés par les concepteurs des transports en commun, alors que le voyageur âgé peut être victime d'arthrose et cependant devoir marcher quinze minutes jusqu'à son arrêt.

Nicolas Menet propose donc que demain toutes ces "fragilités invisibles" soient prises en compte dans les applications mobile et tablette, les équipements et les horaires. « Les jeunes seniors savent utiliser leur téléphone, mais s'ils sont victimes de problèmes de prostate et qu'ils n'ont pas de toilettes sur leur trajet, ils peuvent renoncer à leur mobilité », assure-t-il. Il travaille donc avec l'éditeur de logiciels Picto Access qui informe l'usager sur son parcours, de la sonorisation pour annoncer les stations jusqu'à la présence de plans inclinés et de changements de quai dans les correspondances du métro.

Pour un "regard banal" sur les seniors

En matière d'hébergement, l'entrepreneur relève que le senior-type est une femme de 65 à 75 ans vivant seule dans un pavillon avec 1.284 euros de retraite mensuelle en comptant les frais d'assurance, d'essence et de stationnement pour sa voiture individuelle. Or, dans le même temps, les bailleurs sociaux peinent à réaliser une rotation entre les familles, qui résident dans des appartements trop petits, et les personnes âgées qui vivent dans des lieux trop grands.

Nicolas Menet plaide donc pour la généralisation de l'algorithme développé par la jeune pousse Lokalok qui permet d'anticiper ces mouvements. La startup Vivalib propose, elle, des technologies pour adapter le logement des seniors atteints de pathologies cardiaques ou de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

« Nous devrions avoir un regard banal sur la personne âgée. C'est une personne comme une autre ! » insiste Nicolas Menet.

Le chef d'entreprise plaide enfin pour des "lieux de longévité" où les seniors, qui ont l'expérience de la vie, pourraient mettre leur expertise au service des plus jeunes.

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 12/05/2019 à 20:40
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Ce que j’ai remarqué avec les Seniors : Il faut surtout les aider à maintenir leurs repères ( stables , qui les maintient en équilibre , qui les fait sourire ) Trop de changement , brutal et la perte de repères et la solitude , le manque de partag...

à écrit le 12/05/2019 à 17:15
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Arrêtez de faire de tout un chacun, un handicapé en puissance! A ce rythme on laissera tout le monde en couveuse jusqu’à sa mort!

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