
L'avenir pourra être prédit. Microsoft en fait le pari. Annoncé lundi sur son site, la nouvelle plate-forme d'apprentissage automatique, baptisée Azure Machine Learning, se veut révolutionnaire. Elle sera présentée au public le mois prochain.
Microsoft promet un savant alliage de données et de Cloud qui permettrait aux entreprises de créer des applications et des interfaces de programmations d'applications (API), basées sur les données dans l'objectif de prédire des événements futurs.
La data au coeur d'une stratégie
Data, big data, data system, data scientist, font peur. La réalité est tout autre. Au coeur de notre vie, les données (data) se croisent. Un clic, un choix, une rencontre. C'est avec l'émergence des technologies que le mot est devenu à la mode, souligne Pierre Harand, directeur du pôle conseil et développement chez Fifty Five (agence de data).
"L'arrivée du digital et du développement des technologies ont permis de donner de la valeur à la donnée. Une donnée seule ne vaut rien, c'est le traitement que l'on en fait qui fait sa force. La seule question est comment faire le tri parmis toutes ces données?"
Une question que ne se pose pas Microsoft, et c'est bien là le problème de l' Azure Machine Learning.
"La collecte, le traitement, le nettoyage, la rendre compréhensible est indispensable. Or l' Azure Machine Learning n'est qu'un logiciel. L'idée est bonne, mais les entreprises ne peuvent pas reposer tous leurs espoirs dans cet outil. L'élément humain est indispensable. C'est ce qui fait la plus-value, et le succés des entreprises", renchérit Pierre Harand.
Le coeur de cible: les entreprises
Le principe, déjà expérimenté à petite échelles sur des produits comme la Xbox ou Bing, réside dans l'utilisation des modèles et des flux prédéfinis. Une nouvelle façon de traiter les données.
Un gain de temps et une diminution des risques pour les entreprises. Une "révolution" pour Joseph Sirosh, vice-président de Microsoft, qui pourrait permettre aux clients de créer "les applications de données" à prédire, prévoir et à changer l'avenir.
Dans le secteur économique mais également pratique, ce système permettrait d'anticiper les épidémies, les besoins d'entretiens ou encore de prédire les pics de criminalité en combinant différents facteurs qui permettent une analyse claire. Selon Eric Horvitz, co-directeur de Microsoft Research, le système a montré, lors des tests, que les prévisions étaient justes dans 70 à 90 % des cas.
Un enthousiasme à nuancer pour Pierre Harand :
"Il ne faut pas tomber dans la tarte à la crème. L'histoire des policiers de Los Angeles qui ont retrouvé un suspect en regroupant les données, bon..."
Un gain de temps pour les sociétés
Dans ce flux incessant de données, ce service offre la possibilité de traiter une grande partie des données, un travail long et fastidieux pouvant durer des semaines voire des mois. Une aubaine pour les entreprises :
"Pour la plupart des entreprises, voire toutes, s'interesser aux données et à leurs "traductions" n'est plus une opportunité mais une nécessité. Tous les secteurs d'activités sont touchés. C'est essentiel pour les entreprises de savoir comment les gens se comportent, pour leur fournir la meilleur prestation. Les entreprises se doivent de renouer le dialogue, qui passe dorénavant par la data..." est convaincu Pierre Harand.
Décrit comme étant "simple d'utilisation", ce nouvel outil permettrait en quelques minutes de collaborer avec ses collègues, via les ressources analytiques, grâce aux services du cloud computing de production de classe entreprise. Un système qui, à long terme, ressemblerait, selon Joseph Sirosh, à un cercle vertueux. Grâce aux interactions liés au paratge de données et des API.
"Cependant il ne faut pas oublier que 2 facteurs sont essentiels. Le technique mais aussi l'humain. L'un sans l'autre ne peut fonctionner", prévient Pierre Harand.
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