Le Kindle, la liseuse d'Amazon s'apprête à débarquer en France

Le géant américain finalise des accords avec plusieurs éditeurs français dont Hachette et Albin Michel. Deux ex-dirigeants débauchés de la Fnac Livre sont à la manoeuvre.
Copyright Reuters

Il n'y pas qu'aux États-Unis où tous les yeux sont tournés vers Amazon. Alors que le géant du commerce en ligne et numéro 1 mondial de la librairie sur Internet doit présenter à New York, mercredi, sa tablette numérique concurrente de l'iPad d'Apple, on s'attend en France à un lancement imminent de son fameux Kindle. Cette liseuse électronique grâce à laquelle Amazon revendique 80 % du marché du livre numérique aux États-Unis, pourrait bien débarquer le mois prochain dans l'Hexagone, France Culture avançant même la date du 8 octobre.

L'arrivée du Kindle en France est un serpent de mer tant les relations entre Amazon et les éditeurs français sont complexes, pour ne pas dire conflictuelles... D'un côté Amazon est leur principal client puisqu'il réalise à lui seul, plus de 60 % des ventes de livres physiques sur Internet en France en 2010, selon Alexandre Bompard, le patron de la Fnac. De l'autre, c'est leur pire ennemi, puisqu'il tente depuis des années de récupérer le contrôle du prix du livre, aujourd'hui entre leurs mains, en vertu de la loi Lang. Une offensive inacceptable pour les éditeurs français qui jusqu'à présent, n'avaient pas trouvé d'accord sur les droits des livres numériques. D'où l'absence du Kindle jusqu'à ce jour dans l'Hexagone.

Mais aujourd'hui, Amazon a mis de l'eau dans son vin, car de sources concordantes, le libraire américain finalise des accords avec plusieurs éditeurs français dont le numéro 1 français, Hachette Livre. La filiale du groupe Lagardère qui se refuse à tout commentaire avait été la première à enterrer la hache de guerre avec Apple et, à ainsi être présente sur l'iPad. Plus récemment, Hachette a trouvé un accord sur des livres épuisés mais encore sous droit, avec Google, un autre géant de l'Internet, ex-bête noire des éditeurs. Outre Hachette Livre, les noms de Gallimard, Albin Michel ou encore Flammarion sont évoqués pour venir enrichir l'offre du Kindle. Aucun éditeur interrogé par « La Tribune » n'a souhaité commenter cette information. Un seul nous a répondu mais sous couvert d'anonymat : « je n'ai pas encore signé avec Amazon ! » Mais cela ne saurait tarder...

Une force de frappe unique

Du coté d'Amazon, si on se refuse aussi à la moindre déclaration, on s'active très sérieusement depuis des mois. Et l'équipe du Kindle est bel et bien en place, comme l'a révélé le site « Actualitté ». Le géant du commerce en ligne a fait ses emplettes à la Fnac où il a débauché en juin dernier Xavier Flamand, ex-directeur de la Fnac.com, pour lui confier la direction Livre. Il vient d'embaucher Marie-Pierre Sangouard, ancienne directrice du livre à la Fnac, partie précipitamment en juin dernier. Elle est désormais responsable du Kindle pour la France pour la partie acquisition de contenus. La nouvelle interlocutrice des éditeurs français avec Amazon n'est donc pas une inconnue.

Alors que le livre numérique pèse déjà près de 10 % du marché aux États-Unis, il peine à décoller dans l'Hexagone où il ne dépasserait pas 1 % des ventes. Pour un professionnel, « l'arrivée du Kindle en France va booster fortement le marché numérique car Amazon, malgré des relations souvent exécrables avec le monde de l'édition, est un acteur incontournable avec sa force de frappe commerciale unique ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 15/04/2012 à 17:28
Signaler
LES 1001 ABERRATIONS DE L'INTELLIGENCE HUMAINE SUR KINDLE http://www.amazon.fr/1001-ABERRATIONS-LINTELLIGENCE-HUMAINE-ebook/dp/B006URPKHU/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1326018303&sr=1-1

à écrit le 03/10/2011 à 5:26
Signaler
Maintenir un livre physique en librairie coute cher, et les éditeurs physiques peuvent être tentés de "faire le ménage" dans leurs collections de livres insuffisament vendus (et ils le font). En support electronique, il n'y a plus ce problème (sur u...

à écrit le 27/09/2011 à 21:20
Signaler
je ne suis pas contre,les techniques nouvelles si elles sont meilleures,que les anciennes.ce qui me gene,dans ce systeme,c'est la possibilité de censure,ou de suppression,d'un livre,par simple raisonnement financier,si il ne rapporte pas assez,par ex...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.