[Mise à jour du 29/11 à 13:15 : Google vient de retirer Wish de son magasin d'applications, le Google Play Store, 15 minutes après la publication de notre article. Mais le site est toujours référencé sur son moteur de recherche.]
Annoncé en grande pompe mercredi 24 novembre, l'ordre inédit de Bercy de déréférencer Wish sur les moteurs de recherche et les magasins d'applications mobiles à cause de produits jugés délictueux ou dangereux, tarde à être appliqué. Cette étrange période de flottement a permis au site d'e-commerce américain de profiter de son Black Friday à la quasi-normale, puisque seul le moteur de recherche français Qwant (1% de part de marché) l'avait alors déréférencé.
Pendant tout le week-end, Wish a été accessible sans problème. Alors ce lundi 29 novembre, jour du "Cyber Monday" qui représente le feu d'artifice des quatre jours de soldes exceptionnelles, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a tapé du poing sur la table contre les plateformes, et notamment Google et Apple. "Je leur laisse encore quelques jours, le bénéfice du doute, mais pas plus et ensuite je porterai l'affaire devant la justice et elles seront condamnées", a-t-il déclaré.
Ce coup de pression a visiblement porté ses fruits : dans la matinée, tous les moteurs de recherche (Bing, Yahoo, Ecosia, Lilo, DuckDuckGo...) ont enfin appliqué à Wish la sanction initiée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Même Apple a retiré Wish de son App Store. Mais le plus important, Google, n'a toujours pas bougé le petit doigt...
Sans Google, pas de vrai déréférencement
Et pour cause : Google concentre à lui seul plus de 91% des parts du marché. Concrètement, tant que Wish n'est pas déréférencé de Google, la sanction de Bercy n'a pratiquement pas d'effet, car en plus d'apparaître sur le moteur de recherche, l'application Wish trône toujours sur le Google Play Store, le magasin d'application des smartphones Android, soit plus de 75% du parc français.
Cet étrange imbroglio semble avant tout lié à une histoire confuse de date butoir. Bercy précisait dès vendredi à La Tribune qu'il avait « laissé quelques jours aux moteurs de recherche et aux magasins d'applications pour prendre les mesures techniques nécessaires. » Google expliquait de son côté, qu'une date « en début de semaine » était définie pour appliquer l'injonction, et que c'est pour cette raison qu'il ne déréférençait pas immédiatement Wish, sans pour autant s'opposer à la décision.
Autrement dit, l'hypothèse d'un bras de fer entre Google et l'Etat sur la question semble très peu probable, mais Bercy ne laisse d'ores et déjà planer aucun doute sur sa position : ne pas appliquer l'injonction « relève d'une infraction pénale passible de poursuites. »
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