Serait-ce l'aimant à abonnés qu'il manquait à SFR dans le cadre de sa stratégie de « convergence » entre les télécoms et les médias, si chère à Patrick Drahi, son chef de file ? SFR a levé, ce jeudi, le voile sur sa nouvelle offre « 100% foot ». Proposée à 38,90 euros par mois (au lieu de 53,90 euros), celle-ci permet aux fans de ballon rond de bénéficier de « tout le football français et européen », souligne l'opérateur au carré rouge dans un communiqué. Concrètement, ce pack réunira le bouquet RMC Sport (avec la Ligue des champions, la Ligue Europa, les championnats anglais et portugais), celui de BeIN Sports (qui dispose de nombreux matchs de Ligue 1 et des droits des championnats allemand, espagnol et italien), et l'offre de Canal+ (les deux meilleures affiches de la L1 pour chaque journée).
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Avec son offre, SFR permet donc aux amateurs de football d'éviter de multiplier les abonnements chez différents distributeurs. Reste que cette offre n'est accessible qu'à ses abonnés Internet fixe. L'industriel compte ainsi faire coup double : il espère d'une part, qu'une partie de ses abonnés télécoms vont se laisser séduire par ce nouveau bouquet. D'autre part, il mise sur ce pack pour grappiller des abonnés chez ses rivaux Orange, Bouygues Telecom et Free.
Le fiasco de la Ligue des champions
Alain Weill, le PDG de SFR, avait précisé les contours de cette nouvelle offre le mois dernier. Et ce, après des débuts difficiles en tant que nouveau diffuseur de la Ligue des champions. L'opérateur a été confronté à de gros dysfonctionnements pour la diffusion du match entre Liverpool et le PSG, en ouverture de la Ligue des champions. Nombre de nouveaux clients à son application RMC n'ont pas vu visionner le match correctement et ont largement fait part de leur grogne et de leur énervement sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, SFR et Altice, sa maison-mère, n'avaient pas hésité à casser la tirelire, l'an dernier, pour s'offrir les prestigieux droits de la Ligue des champions et de la Ligue Europa au nez et à la barbe de Canal+ et de BeIN Sports. Pour la période 2018-2021, ils ont accepté de payer quelques 370 millions d'euros par saison. Ce qui représente une sévère inflation du coût de ces droits, qui ont plus que doublé par rapport au précédent appel d'offres.
Opération reconquête
Pour Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d'Altice, les contenus, et en particulier les droits sportifs, constituent un moyen privilégié de doper son nombre d'abonnés face à ses rivaux dans les télécoms. Le groupe qui sort d'un exercice 2017 très compliqué, marqué par d'importants déboires commerciaux et boursiers, estime avoir retrouvé du poil de la bête.
Mardi 9 octobre, lors de l'inauguration du nouveau siège d'Altice France dans le XVe arrondissement de Paris, Patrick Drahi s'est montré particulièrement confiant. « J'avais fixé un objectif : regagner d'ici à la fin de l'année tous nos clients perdus. Eh bien c'est fait !, a-t-il claironné selon le quotidien Les Echos. On a reconquis jusqu'au début du mois d'octobre plus de clients que nous en avions perdus sur les trois dernières années. »
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