
Un mois après avoir annoncé des «mesures», ou plutôt de grandes orientations en faveur de l'emploi et l'investissement dans les télécoms, Bercy passe à l'acte: Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, et Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'économie numérique, viennent de saisir l'Autorité de la concurrence sur un sujet cher à Martin Bouygues: le contrat d'itinérance conclu entre Free et Orange, par lequel le quatrième opérateur mobile loue le réseau du numéro un, là où il n'a pas fini de déployer le sien. Si l'objet de la saisine est plus large et concerne «les conditions de mutualisation et d'itinérance des réseaux mobiles» (lire le communiqué), l'Autorité ne cache pas que «le gouvernement se pose la question de savoir dans quelle mesure Free ne bénéficierait pas d'un modèle de déploiement durablement plus avantageux que ses concurrents». C'est-à-dire exactement ce que Bouygues, SFR et même certains syndicats de salariés d'opérateurs ont fait valoir ces derniers mois. Martin Bouygues avait même pris sa plume cet été pour écrire à tous les parlementaires qu'il était impératif que cet accord ne soit pas renouvelé quand il arrivera à son terme, en 2018. Free Mobile a l'obligation dans sa licence de couvrir 75% de la population d'ici à 2015, 90% en 2018.
Fixer une date-butoir à l'accord Free-Orange ?
L'Autorité de la concurrence va auditionner l'ensemble des acteurs concernés et rendra son avis à la fin du mois de février. Son avis n'a pas de force juridique et ne peut en tant que tel défaire un contrat de droit privé, mais Free et Orange seront bien sûr attentifs aux conclusions des Sages de la rue de l'échelle. Le gouvernement demande au gendarme de la concurrence «s'il est souhaitable que cet accord commercial se poursuive ou s'il faut au contraire envisager une date-butoir qu'il faudrait définir. Il s'agit aussi de savoir dans quelles conditions l'accord pourrait être maintenu dans certaines zones», décrypte-t-on au siège de l'Autorité. Le 9 octobre, en présentant leurs mesures pour le secteur des télécoms, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin insistaient sur le fait que «le recours à l'itinérance ne saurait servir de modèle économique et ne peut se concevoir que de manière transitoire, en tous cas dans les zones denses.» Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire de Free, n'a cessé de marteler que «le contrat d'itinérance signé avec Orange n'est que temporaire. Notre intérêt principal aujourd'hui, c'est de déployer un réseau», puisque ce contrat lui coûte très cher (au moins 500 millions d'euros cette année et 1 milliard en cumulé sur trois ans). Stéphane Richard, le PDG de France Télécom Orange, lui aussi a répété que «l'itinérance massive est forcément transitoire», compte tenu des obligations de couverture du nouvel entrant. «Au moins, on peut dire que France Télécom n'a pas entravé la concurrence dans ce pays», observait-il mi-octobre sur RTL dans un face-à-face avec Xavier Niel.
Un accord pro ou anti-concurrentiel ?
«L'Autorité de la concurrence a beaucoup ?uvré pour que cet accord d'itinérance se fasse et sans lequel le nouvel entrant n'aurait pu exercer de concurrence effective. Il était nécessaire de lui mettre le pied à l'étrier», relève un bon connaisseur du secteur. Dans un avis sur le croisement des bases d'abonnés et les offres couplées fixe-mobile «quadruple-play» en juin 2010, le gendarme de la concurrence avait mis en garde l'opérateur historique contre le risque d'éviction que présentait ce type d'offres pour le nouvel entrant, Free, surtout si ce dernier ne bénéficiait «pas rapidement d'un contrat d'itinérance 3G». Ce qui fut fait quelques mois plus tard, en mars 2011... L'Autorité de la concurrence devra déterminer si, au-delà des premières années de démarrage, cet accord ne devient pas anti-concurrentiel. Ce contrat a été présenté à l'Autorité mais pas validé (ce n'est pas son rôle). «En l'absence de procédure d'homologation, il s'agit de tracer les lignes rouges, déterminer si cet accord va trop loin en durée et en portée, géographique et technologique», explique-t-on à Bercy, qui devrait, une fois reçu l'avis de l'Autorité, «adopter des lignes directrices qui serait un signal fort adressé au marché», dans ce domaine «qui manque de cadrage» puisque l'itinérance n'est pas réglementée par l'Arcep, le gendarme des télécoms. Exemple : il pourrait être déclaré souhaitable que l'itinérance 3G s'arrête dans les zones denses en 2018 ou 2020. Car certains se demandent à Bercy «si Free Mobile n'a pas l'intention d'utiliser l'itinérance comme un parachute ad vitam pour écouler son trafic, tout en tenant ses obligations de couverture.» Au-delà, à l'heure où les rumeurs de fusion vont bon train dans un secteur boulevrsé par l'arrivée de ce nouvel entrant, le gouvernement souhaite des éclairages sur les effets des différents jeux d'alliance possibles dans la mutualisation des infrastructures de réseaux: là aussi, il s'agit de trouver un équilibre, ne pas trop défavoriser l'investissement tout en permettant aux opérateurs de réaliser des économies là où cela fait du sens...
ps : il faudrait que chaque client (même ancien) reçoive une partie des intérêts lorsque la justice leur a donner tort et pas seulement aux associations car ce n'est pas parce que les client ne se plaigne pas qu'il ne sont pas abusé !
Bref; le gouvernement socialiste joue à reposer plusieurs fois la même question en espérant une réponse différente.
Est ce une utilisation normale des moyens de l'état ? Qui paye ?
donc l'Arcep concluera comme il se doit qu'il n'y a pas de problème.
Ce sont juste les trois opérateurs historiques qui se rendent compte qu'ils ont fini par tuer la poule aux ?ufs d'or et font des pieds et des mains auprès du gouvernement pour essayer de la ressusciter
Le secteur des Télécoms est un des rares à encore bouger, à embaucher, à être dynamique et porteur, et à avoir de l'avenir. Il génère de bon bénéfices.
Au passage, ces bénéfices, ils ne servent pas qu'à engraisser les actionnaires (un peu au passage certes, mais ainsi va le monde, on ne va pas le refaire et ce n'est surtout pas le sujet ici), ils servent aussi et surtout à pouvoir faire les investissements pour le futur, pour déployer toujours plus de couverture, combattre les zones d'ombre, pour déployer les nouvelles technologies (UMTS, GPRS, 3G, 4G, ADSL, ADSL 2, ADSL 2+, Fibre optique... les technologies se suivent et s?enchaînent à un rythme effréné )... sans capacité d'investissement, un opérateur ne peut plus suivre ce rythme, ne peut plus faire évoluer son réseau, et meurt. Et nous serions les premiers à râler que telle techno ne soit pas encore supportée.
Sachant cela, le gouvernement, celui ci comme le précédent, qui se fou royalement du futur mais ne voit que le court terme (la prochaine élection), cherche à tout prix à le taxer pour avoir sa part de ce gâteau qui lui semble bien trop gros pour ne pas être le sien. On pense dans les hautes sphères autorisées qu'il y a la une bonne source de profit et qu'il va de soi de se l'approprier... Il n'y a pas eu une année depuis une décennie ou le gouvernement n'a pas essayé de créer une taxe sur les Telecoms par ci, ou une taxe sur les Telecoms par la... et toujours pour financer des trucs qui n'avaient aucun rapport. Je crois l'avoir d'ailleurs une nouvelle fois entendu dans la campagne présidentielle pour financer je ne sais quelle promesse aussi coûteuse que démagogique de notre président.
Comme le disait Reagan très justement : "Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s'arrête de bouger, subventionnez-le.". Cette phrase je l'adore, elle résume si bien l'idiotie du système plus destructeur que créateur qui est le notre.
La position du gouvernement est donc logique, surtout pour un gouvernement atteint par la taxite aigue, l'arrivée de Free et son cassage de prix nuit aux marges du secteur, et s'il n'y a plus de marge, forcément il n'y a plus d?hypothétiques taxe à prélever... On veut tuer la poule aux oeuf d'or, mais encore faut-il pour que ce soit marrant qu'elle ne se mette pas à pondre des oeufs normaux...
Il leur est bien insupportable de laisser filer ce gros gâteau dans la réduction des prix, donc dans notre pouvoir d'achat, il préférerais le voir filer directement dans leur caisses... pour ensuite le redistribuer à qui mieux mieux en disant : regardez comme on est bon, on vous aide, votez pour nous à la prochaine élection...
Mais rassurons nous les amis, comme dans de nombreux secteurs et sur de nombreux sujets, l'Europe nous protège des idées démagogiques de nos gouvernants, et en l?occurrence, cette dernière à cassé toutes les taxes spéciales Telecom qui ont pu voir le jour jusqu'ici. Une fois de plus, l'Europe dans sa grande sagesse nous protège contre nous même.
Le plus ironique dans l'affaire, c'est que le gouvernement se goure... avec ou sans Free, les marges vont se rétablir, c'est évident... Le métier de Telecom à besoin de capacité d'investissement pour les raisons que j'ai expliqué. On a déjà des prix parmi les plus bas d'Europe, et le service qui va avec (c'est à dire nul, appelez votre hotline si vous ne me croyez pas)... ne rêvons pas, tôt ou tard, il faudra bien que les opérateurs, free en tête, retrouvent leurs petits, et les prix se stabiliserons plutôt à la hausse, à la faveur de rachat pas ci, rachat par la (on parle déjà en ce moment d'un rapprochement free / sfr !...). Si Free va permettre d'assainir le marché, en rétablissant le prix normal de certains services jusqu'ici vraiment surfacturés (je pense aux SMS notamment), globalement ils n'ont rien révolutionné, ils ont juste changé le mode de vente en n'incluant pas le prix d'un téléphone à changer tous les 2 ans dans leur forfaits. C'est très malin, ça fait sensation, mais ça existait déjà chez les NVO, avec certes moins de marketing et d'annonce tonitruante...
En plus, la grosse vache à lait des Telecom mobiles aujourd'hui ne porte pas sur les appels ou les SMS, mais sur la Data qui est hors de prix en France. Et la dessus, Free, à l'instar des NVO, n'a pas (encore) mis les pieds dans le plat, et ne le fera probablement pas tant qu'ils dépendront du réseau de FT et de son coût d'achat.
- la marché des télécom est un marché arrivé à maturité, il décroit globalement depuis plusieurs années. Or les opérateurs ont construit leur culture sur un marché d'équipement, où il suffisait de mettre des produits sur étagère pour assurer la croissance. Désormais il faut se remettre en cause, changer de modèle, chercher la rupture. Difficile quand on ne s'est pas construit sur ces valeurs...
- le secteur des télécoms est celui où les marges brutes sont les + fortes, meme après l'arrivée de Free sur le mobile. Il suffit de voir les cash flows générés, meme si ceux-ci sont en baisse, ils restent très important (plusieurs Md ?).
- les réseaux constituent des barrières aux nouveaux entrants, c'est un rempart qui permet de protéger son marché. Sans accord d'itinérance, aucune possibilité de laisser entrer un nouvel acteur. Rappelons qu'il a fallu attendre l'arrivée de Free Mobile pour qu'un client fidèle à son opérateur obtienne les memes conditions tarifaires qu'un nouveau client...Cad qu'un client qui avait généré 0? de CA chez un opérateur avait de meilleures conditions qu'un client ayant généré 24 mois de CA...
- Rappelons également que les 3 opérateurs mobiles historiques ont été condamné à une amende de plus de 500M? pour entente illicite, on semble l'oublier depuis quelques temps...
- Ces 3 memes opérateurs étaient parfaitement conscients que sans une vraie dynamique concurrentielle, ils couraient le risque de voir l'autorité accorder une 4ème licence
- Ces 3 opérateurs communiquent sur des investissement qu'ils jugent sans précédent (4G, fibre)... surprenant de voir chez les équipementiers comme Alcatel et autres, meme Huawei, des niveaux de commande au plus bas, entrainant d'important licenciements...
- les plans de départs volontaires sont un levier vis-à-vis du pouvoir, ils étaient déjà dans les cartons, Free mobile est le prétexte permettant d'annoncer ces plans. L'argument de l'emploi est utilisé pour obtenir du pouvoir de meilleures conditions de marché, notamment sur la régulation et la concurrence.
Bref, tout ceci était extremement prévisible, et ce dont souffre le marché, ce n'est pas tant l'arrivée de Free sur le mobile et cet accord d'itinérance, mais d'une panne de stratégie des acteurs depuis plusieurs années, avec des dirigeants et actionnaires aveuglés par les montagnes de cash flow générés par les réseaux mobiles. Beaucoup plus facile de faire de la finance à court terme, que d'établir une vraie stratégie industrielle à long terme...
Sur l'entente condamnée et condamnable des 3 opérateurs, je ne peux que vous rejoindre, et être bien heureux qu'un 4ieme viennent foutre son merdier la dedans et peut être empêcher qu'à l'avenir ça ne se reproduise.
Cependant je continue de dire et n'en démordrait pas que Free n'a rien inventé de mieux que ce que faisait déjà les NVNO, il à juste su mieux se vendre. Ses effets d'annonce ont été très efficaces, et ont eu des répercutions très importantes, bonnes ou mauvaises, mais dans le fond, ses offres n'ont rien de révolutionnaire. En gros, je dis que marketingement, Free à été très fort, mais fondamentalement, ils n'ont rien inventé qui n'existait déjà, ils ont juste su vendre en masse ce que d'autres n'arrivaient pas à faire. S'ils ont obtenu leur licence pour être un vrai opérateur mobile direct,aujourd'hui à 90%, ils ne sont qu'un NVNO et ont des offres totalement correspondantes.
Quand ils auront leur propre réseau, et mettrons un grand coup de pied dans les prix de la Data, la je dirais oui, Free à mis sa marque. Mais pour l'heure, on en est pas la.
En passant il est amusant de constater que bouygues telecom et SFR qui auparavant ressemblaient plus à un syndicat de pleureuses que d'entreprises des telecoms (wouu, france telecom , ces méchants, à cause d'eux il n'y a pas assez de concurrence)
désormais ressemblent ...plus à un syndicat de pleureuses qu'autre chose (wouu, france telecom , ces méchants, à cause d'eux il y a ... trop de concurrence )
Il y a des partages de couvertures dans les zones peu denses et on verra sans doute des partages de réseaux en 4G.
les amis des visiteurs du soir ont gagné...Voila une raison pour ne pas voter pour lors des prochaines élections.
Vive les lobbys et les anti free.....je suis déçu de ce gouvernent ami des gros de telecom...