Adista passe sous contrôle du fonds d'investissement Keensight Capital

Quarante ans après la naissance d'Adista à Nancy, cet opérateur de services hébergés passe sous contrôle majoritaire du fonds d'investissement Keensight Capital. Il entend poursuivre sa croissance en étant porté par la demande de sa clientèle de PME.
Adista opère onze datacenters en France.
Adista opère onze datacenters en France. (Crédits : DR)

En cédant la majorité de son capital au fonds Keensight, spécialisé dans la tech et la santé, l'entreprise nancéienne Adista a établi une valorisation record parmi les ETI en Lorraine et dans le Grand-Est. "Nous prenons une participation majoritaire qui valorise Adista à 400 millions d'euros", confirme Philippe Crochet, managing partner chez Keensight Capital. Ce fonds d'investissement basé à Paris et à Londres prend le relais d'Equistone qui avait racheté en 2016 les parts des fondateurs d'Adista, Gilles et Pascal Caumont.

Adista, opérateur de télécommunications et de cloud établi à Nancy, entend profiter des compétences partagées dans les technologies, la gestion financière ou les ressources humaines apportées par son nouvel actionnaire pour doubler son chiffre d'affaires au cours des cinq prochaines années. "Nous allons essayer d'apporter de la valeur ajoutée de manière non intrusive", propose Philippe Crochet.

L'activité consolidée d'Adista s'est établie à 153 millions d'euros en 2020. L'entreprise revendique 9.000 clients en compte sur son marché français. "Notre clientèle de TPE et de PME est en demande de prestations de services hébergés. Elle présente encore d'importantes marges de progression", prévoit Patrice Bélie, président d'Adista. Fondée en 1981 en tant qu'intégrateur de systèmes d'information, cette ETI dispose désormais d'un réseau commercial de 35 agences et de onze datacenters en France, opérés en propre. En mars 2021, elle a réalisé une opération stratégique de croissance externe en reprenant son concurrent Waycom à Suresnes, portant ses effectifs à 720 salariés.

L'équipe nancéienne veut désormais se positionner comme leader alternatif des services hébergés et du cloud à destination des entreprises, derrière les opérateurs historiques Orange, SFR et Bouygues. Elle entend conforter ses positions commerciales de manière prioritaire dans le secteur de la santé, autorisées par le certificat HDS (Hébergement de données santé). Ce certificat lui permet de jouer un rôle de tiers de confiance auprès des structures et des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social.

Le télétravail, vecteur de croissance

Portée depuis plusieurs années par sa croissance à deux chiffres, Adista a investi plus de dix millions d'euros par an dans la consolidation de ses infrastructures et le développement de ses ressources humaines. La société a publié en avril une liste de 40 postes à pourvoir en production, en développement ou en ingénierie avant-vente. "Nous voulons conforter notre expertise dans la cybersécurité et les offres mobiles. Avec développement du télétravail chez nos clients, cette demande va encore progresser rapidement", explique Patrice Bélie. Le dirigeant prévoit de "poursuivre encore le maillage de proximité" qui a vu progresser son réseau de 24 à 35 agences au cours des six années passées.

L'incendie survenu le 10 mars dans le data center strasbourgeois d'OVHcloud, concurrent d'Adista pour son offre d'hébergement, n'a pas entraîné de changement significatif sur la demande des entreprises clientes. "Cet incendie n'a pas été une bonne nouvelle pour notre profession. Nous avons enregistré quelques demandes urgentes pour de l'hébergement au lendemain de cet événement, mais le marché n'est pas bouleversé", observe Patrice Bélie.

Keensight, nouvel actionnaire d'Adista, affiche 1,7 milliard d'euros d'actifs sous gestion, investis dans 58 entreprises depuis une vingtaine d'années. Ses prises de participations récentes ont porté sur des sociétés dans la recherche sous contrat (Symeres aux Pays-Bas, en République Tchèque, en Finlande et en Suède) et l'informatique (UX-Republic à Paris et Bordeaux, Datawords à Levallois-Perret). "Nous investissons seulement dans des entreprises de croissance qui sont déjà rentables", explique Philippe Crochet. "Adista possède encore d'importants de relais de croissance dans la digitalisation de ses process", a-t-il déjà prévu.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.