L’Anssi alerte sur le risque de cyberattaques visant les réseaux 5G

D’après Guillaume Poupard, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), la menace d’une attaque consistant à éteindre les réseaux 5G est à prendre très au sérieux. « L’impact serait absolument terrible pour notre économie », affirme-t-il, y voyant une « bombe nucléaire numérique ».
Pierre Manière
Guillaume Poupard, le DG de l'Anssi.
Guillaume Poupard, le DG de l'Anssi. (Crédits : Anssi)

Alors que la 5G arrive progressivement dans l'Hexagone et que les opérateurs mettent les bouchées doubles pour déployer cette technologie, Guillaume Poupard a rappelé, ce lundi soir sur BFM Business, à quel point ces réseaux étaient sensibles. D'après le patron de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), le risque n'est pas lié à l'espionnage, mais au « fonctionnement même des réseaux ». Si la 5G est aussi critique, c'est parce que cette technologie n'a pas vocation qu'à connecter que les smartphones des particuliers. A terme, d'ici environ deux ou trois ans, elle ambitionne surtout de connecter tout le tissu économique, les entreprises, leurs usines et leurs actifs. « Tout va se connecter à la 5G », affirme Guillaume Poupard.

« Si quelqu'un est capable d'éteindre les réseaux 5G - et je ne parle même pas d'espionner ou de les détuire - l'impact sera absolument terrible pour notre économie, poursuit le dirigeant. Ce serait une bombe nucléaire numérique. Notre rôle, notre responsabilité, c'est de faire en sorte que ces réseau 5G se développent dans des conditions de sécurité qui écartent la possibilité que ce scénario se produise. »

« Prudence vis-à-vis des équipementiers non européens »

Guillaume Poupard souligne que ce danger soulève notamment des questions en matière d'équipementiers télécoms. Et pour cause : ses services se méfient depuis longtemps de l'équipementier chinois Huawei, que le gouvernement a décidé de pousser progressivement vers la sortie. « Il est clair que l'on est pas dans les mêmes risques quand on parle d'équipements chinois ou américains, déclarait Guillaume Poupard aux Echos en juillet dernier. Nous sommes prudents vis-à-vis des équipementiers non européens. »

Pour rappel, Orange et Iliad (Free), qui n'utilisaient pas d'antennes Huawei sur leurs réseaux mobiles 3G et 4G, ont été priés de continuer à travailler avec Ericsson et Nokia pour la 5G. SFR et Bouygues Telecom, qui recourraient largement aux service de l'équipementier chinois, peuvent continuer à l'utiliser, pour quelques années encore, pour la nouvelle génération de communication mobile. Mais les équipements et antennes de Huawei sont bannis à proximité des zones sensibles, comme certaines grandes villes, les bases militaires, lieux de pouvoirs ou complexes industriels.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 13/01/2021 à 10:22
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c'est un risque qui l'est intrinsèquement !!!! Et comme au lieu de développer un groupe qui a fabriqué et pensé jusqu'a la 4G et qui a été démembré, bon ils préviennent d'une réalité qui a mon avis en fait du systèmisme de la technologie, c'est u...

à écrit le 12/01/2021 à 21:57
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L’Anssi que fait elle exactement ? Elle devrait déjà répondre aux jeunes qui postulent à leurs offres d’emploi. Elle ferait preuve d’un peu plus d’efficacité !

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