Le Brexit pèse sur le déploiement de la fibre de l'autre côté de la Manche. Voilà ce qu'a affirmé ce mardi Clive Selley, le directeur général d'Openreach, la division de BT en charge des réseaux, au Financial Times. Alors que le Royaume-Uni souhaite généraliser rapidement cette technologie à travers le pays, et permettre aux habitants de bénéficier d'une connexion Internet de qualité, le chantier est ralenti, faute de main-d'œuvre suffisante. Il affirme être contraint de limiter les déploiements.
D'après lui, la donne serait différente s'il pouvait recruter plus facilement des techniciens et ouvriers qualifiés en Espagne ou au Portugal, des pays presque entièrement fibrés. « Ils veulent du travail, et nous avons besoin de compétences », déclare Clive Selley. Mais il se dit confronté aux restrictions du Home Office, le Bureau de l'Intérieur britannique, qui a durci les conditions d'entrée au Royaume-Uni après le Brexit. « S'il était plus facile de faire venir les gens, j'en prendrais mille demain », a renchéri Clive Selley.
Les industriels français veulent leur part du gâteau
Le dirigeant appelle le gouvernement britannique à se mobiliser s'il souhaite respecter son engagement d'apporter la fibre à la quasi-totalité des foyers britanniques à l'horizon 2030. Tenir ce calendrier nécessiterait, d'après Clive Selley, davantage de soutien et surtout de subventions. Aujourd'hui, le plus dur reste à faire pour Openreach. Celui-ci doit connecter 25 des 32 millions de foyers britanniques d'ici à la fin 2026. Il n'en dénombre à ce jour que 7,6 millions.
Cette situation pourrait bien, in fine, profiter à l'écosystème français des télécoms. Tout comme en Espagne et au Portugal, le gros du déploiement de la fibre a déjà été effectué dans l'Hexagone. Les industriels cherchent de nouveaux débouchés. D'après les estimations du think tank Idate, il reste, au total, 21 millions de prises fibre à installer au Royaume-Uni. Les industriels français espèrent bien prendre une part de cet énorme gâteau.
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