Ces Bourses à la frontière des marchés émergents

Afrique, Asie centrale, Moyen-Orient : aujourd'hui, les gérants n'hésitent plus à investir dans des zones émergentes autrefois largement ignorées. Lorgner de beaux potentiels de croissance n'est toutefois pas sans risques. Tour d'horizon.

"Ce pays devrait croître en importance et devenir une destination d'investissement clé ..." De quel pays, Mark Mobius parle-t-il ? Du Nigeria. Selon le gourou des marchés émergents et gérant vedette chez Franklin Templeton, ce pays africain, très peuplé, connu par le grand public pour sa corruption, ses pratiques financières peu recommandables et sa misère malgré le pétrole qui coule à flots, serait désormais un marché fréquentable. Dans la même logique, Carmignac, l'un des principaux gérants français sur les marchés émergents, compte dans son portefeuille des expositions sur des pays aussi exotiques que le Congo, le Sénégal ou le Sri Lanka.

A l'ombre du Brésil, de la Russie, de l'Inde ou de la Chine, désormais connus sous l'appellation « Bric », ces marchés qu'on appelle « frontières », car aux limites des possibilités d'investissement, prennent de l'importance. Petits, peu liquides, considérés par beaucoup comme le Far West de la planète financière, ils sont, selon les définitions, entre une vingtaine et une cinquantaine, situés pour l'essentiel en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine, en Asie centrale ou au sud-est de l'Europe de l'Est. Des perspectives de croissance à long-terme attrayantes, des niveaux de valorisation beaucoup plus raisonnables que dans les Bric, une stabilité politique croissante et des règles de management en amélioration dans la plupart de ces pays, séduisent de plus en plus les grands gérants.

À chacune ses avantages

Chaque région a ses propres avantages. À l'Europe de l'Est, l'effet de rattrapage avec l'Union européenne voisine. Au Moyen-Orient, l'effet d'entraînement des cours du pétrole et du gaz sur les économies locales mais aussi l'inévitable diversification de l'économie. À l'Afrique - hors Afrique du Sud et Egypte - la croissance économique soutenue, d'environ 5 % par an, et l'émergence progressive d'une classe moyenne.

Preuve que les « marchés frontières » deviennent à la mode, les sociétés de gestion lancent désormais des fonds essentiellement investis sur ces zones. C'est le cas par exemple de plusieurs fonds Mena (Afrique du Nord ? Moyen-Orient), gérés par Franklin Templeton, Pictet ou Investec. Ou encore de Nordea qui propose un fonds uniquement investi sur des titres africains ou Prevoir qui commercialise un produit sur le Vietnam.

Petites capitalisations

Périlleux ? Sans doute, car ces marchés restent souvent très limités en taille, avec des capitalisations allant de moins d'une dizaine de milliards de dollars à une trentaine de milliards. Certains affichent une liquidité de moins d'un million de dollars par jour. Face à ces risques, la plupart des gérants préfèrent se positionner indirectement sur les marchés frontières, en investissant dans des entreprises cotées sur des marchés plus développés mais très actives dans de plus petits pays. Les exemples commencent à être nombreux et séduisants.

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