Les vieux démons de la crise ne sont jamais très loin. Car les banques ont beau être parvenues à restaurer leur bilan en récoltant de l'argent sans trop de difficultés sur le marché l?an dernier, leurs fonds propres demeurent toujours sous la menace du spectre des "subprime". Société Générale vient d?en faire les frais. Cette dernière ne sera pas en mesure de dégager le milliard d?euros de bénéfice net escompté par le marché au quatrième trimestre, à cause de l?impact négatif chiffré à 1,4 milliard d?euros des actifs à risques.
Ce montant intègre notamment des provisions pour dépréciations résultant de la prise en compte de "signaux contrastés en provenance du marché de l?immobilier résidentiel américain". La réaction des investisseurs ne s?est pas fait attendre à l?image du recul de 3,8% de l'action à la mi-journée.
Les craintes se sont certes légèrement estompées sur le titre qui a perdu jusqu?à 5,9% dans la matinée. Toujours est-il que son recul reflète bel et bien un problème de fond. D?abord lié à la Société Générale qui face au durcissement réglementaire induit par Bâle 3, pourrait bien avoir besoin de se recapitaliser une nouvelle pour renforcer ses fonds propres.
Et cela peut-être au détriment de son dividende. Plus globalement, les déboires de la banque au logo noir et rouge soulignent la diminution de l?attrait du secteur en Bourse. Grandes gagnantes du rebond des marchés actions amorcé le 9 mars 2009, les valeurs bancaires ne devraient pas connaître une année 2010 aussi euphorique pour au moins une raison. L?envolée de près de 50% du DJ Stoxx 600 des poids lourds européens du secteur financier l?an passé, a rendu leur valorisation excessive. Car, leur "price to book" (ratio cours de bourse sur actif net) qui s?élève à 1,2 fois sur la base des estimations 2011 n?intégrait jusqu?à présent que de bonnes nouvelles?
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