Michelin en roue libre

Lourdement sanctionné après son augmentation de capital, le groupe regagne la confiance des investisseurs en répercutant le renchérissement des matières premières sur ses prix. Les initiés appellent cela le "pricing power" et les investisseurs en raffolent.
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Bibendum peut pavoiser. Voué aux gémonies au lendemain de l?annonce, le 28 septembre, d?une augmentation de capital de 1,2 milliard d?euros, Michelin regagne la confiance des investisseurs. Comme à chaque gonflement de facture sur ses approvisionnements en matières premières, au premier rand desquelles figurent le plastique et le caoutchouc, le numéro un mondial du pneumatique absorbe les chocs. Ou du moins les fait absorber par ses clients au travers de relèvements tarifaires. Ainsi, Michelin va progressivement augmenter le prix des pneus poids lourds en Europe du 1er décembre au 1er janvier, jusqu?à appliquer une hausse totale de 5% et cela sachant que cette catégorie consomme trois fois plus de caoutchouc que les véhicules passagers classiques.

Historiquement, Michelin a toujours su entretenir une certaine avance technologique sur ses concurrents en maintenant un niveau d'investissements relativement soutenu en période de croissance. Dès lors, il devient plus facile de faire avaler la pilule au consommateur final.

Plus généralement, Michelin appartient au club fermé des champions du "pricing power" qui ont le pouvoir d?augmenter le montant de la note sans rebuter la clientèle. D?aucuns diront que le groupe clermontois n?est pas un cas isolé et que d?autres équipementiers suivront. Possible... A une nuance près : grâce à sa force de frappe innovatrice, Michelin a déjà montré, par le passé, qu?il pouvait remonter ses prix en dehors de toute logique de répercussion d?éventuels surcoût d?approvisionnements.

D?autres sociétés bénéficient de ses atouts discriminants et les investisseurs en raffolent. C?est le cas de sociétés comme Essilor, Eutelsat, Biomérieux ou encore Apple dont la valeur des produits s?impose d?elle-même. D?ailleurs, dans la grande majorité des cas, elles affichent au pire des niveaux de valorisation supérieurs à ceux précédant la chute de Lehman Brothers le 15 septembre, et au mieux des cours historiquement élevés.

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Commentaires 2
à écrit le 10/12/2010 à 17:59
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Michelin ferait bien de se méfier. Jusqu'à présent leurs pneus étaient plus chers mais d'excellente facture ; malheureusement ce n'est plus le cas. Quoique toujours bien plus cher que les autres ils ne cessent de voir leur niveau baisser (ou de se f...

à écrit le 10/12/2010 à 16:41
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les clients moins et Michelin risque d'en perdre

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