Au Royaume-Uni, le danois Ørsted va construire le plus grand parc éolien offshore du monde

Ørsted, spécialisé dans les énergies renouvelables, a annoncé ce mercredi qu'il allait construire « le plus grand parc éolien offshore du monde » au large des côtes britanniques. Prévu pour 2027, il devrait fournir de l'électricité à plus de 3,3 millions de foyers. Un projet que le groupe danois a pu boucler avant que le secteur de l'éolien ne soit touché par une vague de difficultés, entre hausse des taux d'intérêt et des prix de l'électricité, inflation et manque de main-d'œuvre.
Le groupe danois Ørsted exploite actuellement 12 parcs éoliens en mer au Royaume-Uni, dont les parcs Hornsea 1 et 2 (photo d'illustration).
Le groupe danois Ørsted exploite actuellement 12 parcs éoliens en mer au Royaume-Uni, dont les parcs Hornsea 1 et 2 (photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

Un nouveau parc éolien va voir le jour au large du Royaume-Uni à 160 km de la côte du Yorkshire. Baptisé Hornsea 3, il aura une capacité de 2,9 gigawatts (GW) et devrait pouvoir fournir de l'électricité à plus de 3,3 millions de foyers. Si bien que le groupe qui le porte, Ørsted, le revendique comme « le plus grand parc éolien offshore du monde », comme annoncé dans un communiqué ce mercredi 20 décembre. Il « devrait être achevé vers la fin de l'année 2027 », est-il précisé.

Ce groupe danois, spécialisé dans les énergies renouvelables, exploite actuellement 12 parcs éoliens en mer au Royaume-Uni, dont les parcs Hornsea 1 et 2. Une fois les nouvelles turbines en marche, « le site d'Ørsted à Hornsea - comprenant les parcs éoliens offshore Hornsea 1, 2 et 3 - aura une capacité combinée de plus de 5 GW, ce qui en fera le plus grand site éolien offshore mis en service au monde », a souligné le groupe.

Ørsted envisage aussi de construire sur cette zone la ferme éolienne offshore Hornsea 4, qui pourrait produire 2,6 GW.

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Un secteur dans la tempête

La majorité des contrats liés aux investissements de Hornsea 3 ont été signés avant les récentes augmentations de tarifs dues à l'inflation, ce qui a permis d'obtenir des prix compétitifs, s'est félicité Ørsted, qui a récemment dû renoncer à un immense projet de ferme éolienne en mer aux États-Unis. Sur Hornsea 3, les turbines plus grandes et les synergies avec Hornsea 1 et 2 devraient « se traduire par des coûts d'exploitation inférieurs à ceux observés jusqu'à présent », a relevé le groupe danois.

Le secteur éolien est en difficulté en dépit des ambitions des membres de l'UE pour verdir leurs sources d'énergie. Ils portent à eux tous l'objectif d'atteindre collectivement 111 GW d'éolien offshore d'ici 2030, mais doivent pour cela accélérer la cadence. Pour les aider, la Commission européenne a présenté fin octobre une « boîte à outils » que les Vingt-Sept peuvent mobiliser pour alléger des procédures administratives « complexes », réduire les prix de production et accroître la compétitivité des industriels.

Des outils plus que nécessaires étant donné la tempête que traverse l'éolien à l'échelle européenne. D'abord à cause de l'envolée des taux d'intérêt puisque ces infrastructures supposent des investissements de départ importants, financés par emprunts. Ces projets « ne sont pas des projets qui vont se faire dans deux-trois ans, mais plutôt dix à trente ans » et ils sont davantage rentables dans un monde avec des taux d'intérêt bas, explique Michel Saugné, directeur de la gestion de Tocqueville Finance.

Autre point faible, les prix de l'électricité qui ont fortement baissé depuis leur pic de 2021. « Si les prix de l'électricité, basés sur les cours du gaz, ne retrouveront sans doute jamais le niveau pré-Covid en Europe, ce n'est pas le cas aux États-Unis », où ils ont davantage diminué, souligne Marouane Bouchriha, gérant spécialisé sur les énergies renouvelables chez Candriam. Et d'ajouter : « Certaines technologies, notamment l'éolien offshore, ne sont plus compétitives là-bas », ajoute-t-il. S'ajoute à cela l'inflation, qui a fait exploser les coûts de certains projets, rappelle Michel Sauvé, en notant aussi les problèmes de « la main-d'œuvre » qui manque.

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Dégringolade en Bourse

Dans ce contexte, les actions des entreprises sur les énergies renouvelables (éolien mais aussi solaire et hydrogène) ne séduisent plus. Par rapport au pic post-pandémique, en juillet 2021, elles ont chuté d'environ 45% en 2023, selon un indice compilé par l'agence financière Bloomberg.

Ørsted en a fait les frais : le groupe danois a perdu 41% en 2023. Mais il n'est pas le seul, l'allemand Siemens, lui aussi sur l'éolien, a chuté de 35%. En France, le producteur d'énergie solaire Neoen a chuté de 14%, tout comme le spécialiste du biométhane Waga Energy. Celui de l'hydrogène McPhy, un temps dans le SBF 120, a même dégringolé de 73%.

Bonne nouvelle néanmoins : une partie des difficultés que connaît le secteur des renouvelables est en train de se régler, signale Marouane Bouchriha. Concernant l'éolien, les États européens et américains collaborent davantage et sont prêts à offrir des prix d'achats plus attractifs afin de relancer l'industrie, explique-t-il. Et le prix de certains composants de panneaux solaires a chuté cette année, permettant un net bond des nouvelles installations dans un marché dominé presque complètement par les entreprises chinoises. Sans compter que la baisse des cours en 2023 offre aussi « des bons points d'entrée » pour des investisseurs dans ce domaine estime Vincent Mortier, responsable des gestions du gérant d'actifs Amundi, soufflant un vent d'espoir à l'horizon.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 21/12/2023 à 13:19
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Les Britishs n'ont plus confiance dans les EPR made by France?

à écrit le 21/12/2023 à 13:16
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Saadan det er ! un plaisir de voir cela !

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