Barack Obama veut faire payer les banques

Le président américain Barack Obama a annoncé ce jeudi un projet de taxation d'une cinquantaine de grandes banques afin de récupérer les fonds publics dépensés lors du sauvetage du système financier. Cette taxe pourrait durer dix ans et atteindre ainsi jusqu'à 117 milliards de dollars. Il a dénoncé au passage les primes "obscènes" que s'octroierait Wall Street.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

"Je suis déterminé a récupérer chaque centime dû au peuple américain et ma détermination ne peut être que renforcée lorsque je vois les profits énormes et les bonus obscènes dans les sociétés mêmes qui doivent leur survie au peuple américain", lequel continue de souffrir de la récession, a déclaré le président Obama lors d'une intervention en direct à la télévision destinée à présenter son projet de taxe géante sur les banques.

La contribution envisagée est intitulée sans ambiguïté "taxe sur la responsabilité de la crise financière", montrant que le gouvernement estime que les pratiques risquées des banques ont joué un rôle déterminant dans la tourmente qui a failli emporter le système financier du pays et continue de se faire sentir durement pour l'emploi.

Censé s'appliquer pendant dix ans ou aussi longtemps que nécessaire pour un remboursement intégral de l'argent public engagé, cet impôt doit permettre à l'Etat de récupérer jusqu'à 117 milliards de dollars, somme qui correspond au montant maximal des pertes envisagées par le Trésor sur le plan de sauvetage du système financier.

La taxe devrait figurer en février dans le projet de budget fédéral pour l'exercice 2010-2011 qui commencera en octobre, et devra obtenir l'aval du Congrès, ce qui n'a rien d'acquis. Les banques ont déjà indiqué qu'elles feraient tout pour s'y opposer, laissant présager des batailles de couloir au Capitole.

La taxe envisagée ne concernerait que les entreprises financières dont l'actif est supérieur à 50 milliards de dollars d'avoirs, soit une cinquantaine d'entreprises, essentiellement américaines, mais aussi des filiales de banques étrangères. Elle s'appliquerait sur les dettes des sociétés financières en question.

Cette intervention musclée de Barack Obama intervient alors qu'il est malmené par les sondages. Selon un sondage de l'université Quinnipiac publié mercredi, 54% des Américains interrogés disent être mécontents de la façon dont il s'occupe de l'économie, contre 41% de satisfaits, alors que le chômage atteint 10% et devrait monter pendant plusieurs mois encore.

En revanche, il a reçu un soutien de poids dès ce jeudi. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a affirmé soutenir ce projet. "Je me réjouis vraiment de cette proposition du gouvernement américain, parce que cela montre, comme je l'ai déjà dit, que l'élan politique pour aller dans cette direction est toujours là (...) C'est une proposition très intéressante. Je ne commenterai pas plus parce que je ne connais pas les détails, mais c'est un excellent signal envoyé par les Etats-Unis au reste du monde", selon lui.

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Commentaires 6
à écrit le 15/01/2010 à 10:53
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en france le medef drive on a parisot qui comande le cac 40 qui dicte donc moralite les vaches a lait ses toujours nous merci le liberalisme financier et vive les riches

à écrit le 15/01/2010 à 9:48
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Si on pouvait avoir un président comme lui!!! L'une des meilleurs solutions pour se préserver des co...ries des banques serait aussi de les obliger à verser chaque mois à la Caisse des Dépôts(par exemple), 1% des montants qu'ils risquent sur les marc...

à écrit le 15/01/2010 à 0:31
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Ce sera rude de résister à l'opposition des lobbies bancaires, mais si BO y parvient cela prouvera sa force et sa sincérité, en cas d'échec on pourra aussi douter de ces deux qualités, à voir...

à écrit le 14/01/2010 à 21:03
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Bravo à Obama!Pourvu qu'il reussisse!Il faut remettre au pas ces capitalistes fous qui ruinent la société liberale.

à écrit le 14/01/2010 à 20:38
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Tout est dans l'exécution. Espérons qu'Obama est sincère sur ce projet de taxation des banques et que ce n'est pas un leurre pour faire remonter sa popularité. Ensuite s'il est sincère espérons qu'il pourra surmonter le lobbying de ses collaborateurs...

à écrit le 14/01/2010 à 16:57
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Une sage décision !

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