Arabie saoudite : la visite de François Hollande débloquera-t-elle un contrat pour DCNS ?

Sur le chemin du sommet Europe-Asie au Laos, le chef de l'Etat français a prévu de faire une courte étape en Arabie saoudite pour rencontrer le roi Abdallah ben Abdel Aziz. L'occasion de faire avancer des projets franco-saoudiens, dont la signature d'un méga-contrat estimé à 1 milliard d'euros en faveur de DCNS.
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Le chef de l'Etat, François Hollande, fera ses premiers pas en Arabie saoudite dimanche pour une visite express avant de s'envoler vers le sommet Europe-Asie prévu lundi 5 novembre au Laos, où il doit rencontrer dans des réunions bilatérales des chefs d'Etat et de gouvernement de la région, notamment le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, mais aussi malaisien, indonésien, Vietnamien, Laotien, Singapourien, Australien...

A Djeddah, il doit rencontrer le roi Abdallah ben Abdel Aziz d'Arabie saoudite, très malade, et peut-être le ministre de la Défense, le prince Salmane, le nouveau prince héritier et favori pour succéder au roi. La venue de François Hollande en Arabie saoudite pourrait permettre à la France de resserrer les liens avec le royaume wahhabite, qui se sont beaucoup distendus sous la présidence de Nicolas Sarkozy, plus proche du Qatar et, à un degré moindre, des Emirats arabes unis (EAU). La France entend donc renouer des liens plus étroits avec l'Arabie saoudite, une puissance considérée comme incontournable dans la région par Paris. L'Elysée souligne le "poids du pays", un des principaux producteurs de pétrole, et sa "dimension régionale très importante". Deux gros dossiers internationaux seront évoqués lors de la rencontre : l'Iran et la Syrie.

Contrats commerciaux ?

DCNS attend beaucoup de cette visite présidentielle cinq ans après avoir initié des négociations en vue de moderniser une partie de la flotte saoudienne. Le groupe naval espère dans la foulée de la venue de François Hollande à Djeddah, la notification d'un contrat, baptisé LEX (Life Extension Sawari 1), d'une valeur d'environ 1 milliard d'euros sur cinq ans, selon des sources condordantes. C'est toujours le cas, explique-t-on à "latribune.fr". "Le contrat ne sera pas signé lors de la visite de François Hollande", assurait-on déjà mi-octobre mais "peu de temps après". "C'est acté et cela a été agréé en comité interministériel", précisait-on alors. Ce contrat porte sur la modernisation de quatre frégates de classe Al Medinah et de deux pétroliers-ravitailleurs de classe Boraida mis en service en 1985-1986 (contrat Sawari I).

Le contrat LEX, s'il est signé, sera réalisé par un chantier naval saoudien, le groupe Zamil, selon des sources concordantes. Pour DCNS, ce contrat est une première de ce type en Arabie Saoudite. Le chantier naval français va devoir créer une structure industrielle à Djeddah sur les bords de la Mer Rouge dans un environnement local peu développé dans ce domaine d'activité. En outre, la remise en état des navires très peu entretenus sera compliquée. Du coup, l'enjeu pour DCNS sera de maîtriser les coûts de production et les délais dans un environnement peu connu par le groupe... et de satisfaire le client dans ce domaine pour remporter un nouveau contrat de modernisation (Sawari 2) à l'horizon de trois à quatre ans.

Sawari III à plus long terme

Mais surtout DCNS compte à plus long terme beaucoup sur la vente d'au "moins six frégates multimissions Fremm" (Sawari III), dont la deuxième est mise à l'eau ce jeudi à Lorient par la marine nationale. "Le contrat Lex est important pour la vente des Fremm", assurait-on à "latribune.fr". D'autant que DCNS et Paris, via la structure ODAS, qui assure les contrats d'Etat à Etat entre la France et l'Arabie saoudite, proposent une coopération industrielle globale aux Saoudiens avec l'assemblage à terme des Fremm en Arabie saoudite, assorti de transferts de technologies aussi bien sur la tôle que sur l'électronique, et enfin de formations. Mais les premières Fremm seraient réalisées à Lorient, expliquait-on à "latribune.fr".

Initialement, la notification de ce contrat était attendu avant la période du ramadan (20 juillet-19 août). "Il y a une volonté de conclure ce dossier le plus vite possible", expliquait-on alors à "latribune.fr". Cette opération permettrait ainsi d'allonger la durée de vie de ces frégates vétustes d'une dizaine d'années et surtout de préparer sereinement le dossier Sawari III. Un dossier jugé prioritaire pour DCNS, avec la vente à plus long terme des frégates multimissions Fremm, armées notamment du système d'arme Aster 30 (MBDA). Enfin, à plus long terme, les Saoudiens réfléchissent à s'équiper de sous-marins à l'image de l'Egypte, qui s'est récemment offert des U-209 allemands.

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Commentaires 6
à écrit le 02/11/2012 à 21:33
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Quand on voit ce que possède l'Iran comme armements offensif en terme d'aviation et de marine (tout y est vétuste et en quantité limitée), on peut se demander si l'intérêt pour les princes saoudiens d'acheter autant de matériels militaires, n'est pas...

le 02/11/2012 à 22:15
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L'intérêt est double: on leur vend un max d'équipements (avions, chars, frégates, sous-marins) et on assure leur défense (celle du pétrole) moyennant finance...

à écrit le 02/11/2012 à 20:33
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Bonjour, il faut bien voir que nous n?avons pas grand-chose a vendre de bien nouveau, peut être une défense aérienne en complément des système américain. Pour ce qui est de la marine, nous pouvons espérait vendre quelque frégate FREMEN mais ce n?est ...

à écrit le 02/11/2012 à 14:52
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Quid du contrat pour la defense aerienne?

le 02/11/2012 à 16:04
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A plus long terme... Amicalement. Michel Cabirol

le 02/11/2012 à 17:34
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mk3?

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