Bière : AB Inbev à la conquête de l'Afrique et du Top 10 des capitalisations mondiales

Le numéro un mondial de la bière, AB InBev (Budweiser) envisage d'absorber son dauphin SABMiller. Si celui-ci accepte, alors un nouveau géant naîtra, qui produira pas moins d'un tiers de la bière consommée dans le monde - le chiffre de 60 milliards de litres est avancé...
Sarah Belhadi
Si le projet est finalisé, le premier brasseur mondial affichera une capitalisation boursière de 275 milliards de dollars (243 milliards d'euros) et produira un tiers de la bière consommée dans le monde.

La rumeur circule depuis quelque temps, mais cette fois-ci la Budweiser et la Peroni pourraient bien trinquer ensemble dans les prochains mois.

Le brasseur anglo-sud-africain SABMiller a annoncé mercredi 17 septembre avoir été approché par Anheuser-Busch InBev (AB InBev), le numéro un mondial de la bière. Celui-ci souhaite faire une proposition de rachat afin de réunir les deux principaux acteurs mondiaux du secteur.

Un tel scénario conforterait la position de leader de AB InBev sur ce marché, et ce nouveau groupe afficherait une capitalisation boursière de 275 milliards de dollars (243 milliards d'euros).

En Bourse, tout le secteur profite de l'annonce

L'opération permettrait au géant de la bière de rejoindre le club  des plus grosses sociétés en terme de capitalisation boursière aux côtés des Apple, Microsoft et autres Google.

Ce jeudi, AB InBev a confirmé avoir approché le conseil d'administration de SABMiller concernant une fusion des deux sociétés. Les marchés boursiers, eux, n'avaient pas attendu la validation de cette information pour se laisser gagner par l'ivresse. Mercredi, l'action SAB gagnait 19,9% à 36,14 livres, AB InBev, 6,4%. Et même les concurrents Heineken, Carlsberg et Diageo ont vu leur cote grimper en Bourse.

Faire face au ralentissement du marché américain et européen

Si elle se conclut, cette alliance permettrait aux deux géants de faire face au ralentissement du marché américain et européen. Comme le rapporte Bloomberg, AB InBev pourrait avoir accès à 7 milliards de revenus en Afrique avec des marques comme Castle Lager.

De son côté, le marché asiatique pourrait lui rapporter 4 milliards en Asie. Une manne financière qui permettrait au géant de réduire sa dépendance vis-à-vis du marché latino-américain, dont le Brésil.

En 2008, le mastodonte assoiffé avait déjà mis 52 milliards de dollars sur la table

Depuis plusieurs années, AB InBev cherche à étendre son empire. En 2013, le groupe obtient le feu vert des autorités de la concurrence pour mettre la main sur l'autre moitié du capital de Grupo Modelo (Corona, la bière la plus vendue au Mexique et la plus exportée aux Etats-Unis) pour la bagatelle de 20 milliards de dollars. En 2008, il a fusionné avec l'américain Anheuser-Busch. Coût de l'opération : 52 milliards de dollars mis sur la table. La petite brasserie de Louvain créée en 1366 -et devenue une des attractions touristiques de la ville belge- est désormais assise sur un empire.

Son challenger SABMiller, brasseur sud-africain, est issu de la fusion en 2002 de South African Breweries et de Miller Brewing. La Peroni, la Miler, la Foster's ou encore la Lion Lager, c'est lui. Au total, le groupe possède plus de 200 marques de bières. Le brasseur est aussi embouteilleur des marques de Coca-Cola Company en Afrique. Au total, ce continent représente 28% du chiffre d'affaires du groupe, rapporte Les Echos. De quoi séduire et étancher la soif du numéro un, conscient que l'avenir se joue en Afrique.

En Afrique, la consommation d'alcool explose

En quelques décennies, la consommation de bière (mesurée dans cette étude en gallons d'éthanol consommés sous forme de bière) a décliné aux Etats-Unis au profit du vin et des spiritueux, mais aussi des bières artisanales.

Bière

Le Vieux Continent voit aussi sa consommation reculer au profit des micro-brasseries, plébiscitées par un public en quête d'authenticité. A l'instar de la France. Alors que le pays ne comptait plus que 22 brasseries dans l'Hexagone en 1985, on en dénombrait 600 en 2014.

En revanche, sur d'autres continents, comme l'Afrique, la consommation d'alcool explose, ce qui en ravit certains:

"Nous nous attendons à ce que l'Afrique enregistre la plus forte hausse de sa population en âge de boire entre 2013 et 2018", notait la banque néerlandaise Robobank dans une étude publiée en 2014, intitulée "L'Afrique, nouvelle frontière pour la bière".

Mais en inquiète d'autres comme l'Organisation mondiale de la santé. Dans son rapport publié l'année dernière, l'OMS, utilisant une autre approche (ne comptabiliser que la population des buveurs d'alcool), renversant au passage une idée reçue, démontre que le continent africain compte les plus gros buveurs de la planète. Ainsi, alors qu'un Allemand consomme 14,7 litres d'alcool pur par an, le Tchadien atteint le record de 33,9 litres d'alcool engloutis par an en moyenne - la bière représentant, quant à elle, 66,3% de cette consommation.

Sarah Belhadi

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Commentaires 4
à écrit le 18/09/2015 à 15:06
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Peut-on encore appeler "bière" le breuvage proposé par les multinationales de la brasserie? Certainement pas si on compare avec les productions locales (pas toutes excellentes), mais au moins variées. Economiquement , ce qui est produit localement es...

à écrit le 18/09/2015 à 14:43
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Information majeure qui arrive avec 3 jours de retard sur ce site. Une grosse cuvée ?

à écrit le 18/09/2015 à 11:57
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AB.INBEV ,une soif sans limite...

à écrit le 18/09/2015 à 11:12
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Comment un coût de l'opération à 33B EUR peut valoir 52B USD? Problème de taux de change quelque part.

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