Eric Besson veut cadrer la question du nucléaire

Eric Besson met sur pied une commission d'experts pour élaborer des scénarios énergétiques prévoyant notamment un recul du nucléaire.
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C'est un beau coup politique. Eric Besson, ministre de l'Energie, profite d'un obscur travail de planification pour demander à un panel d'experts, présenté comme oecuménique, de travailler sur plusieurs scénarios énergétiques à horizon 2050, en intégrant notamment un recul du nucléaire. L'objectif politique est clair : "la question énergétique, et en particulier le nucléaire, seront au coeur de la campagne présidentielle. Il n'est pas question de laisser dire n'importe quoi. Cette commission va étudier précisément les conséquences de différentes pistes évoquées", explique l'entourage du ministre. Une manière de baliser les discours de certains candidats sur un éventuel retrait du nucléaire. Ce sera néanmoins la première fois depuis le lancement du programme nucléaire français que l'administration se penchera sur de telles hypothèses, en se plaçant à une échéance postérieure à la durée de vie du parc français.

Cette commission "Energies 2050", qui doit rendre ses conclusions "dans le courant du mois de janvier" lors d'une conférence publique, aura pour président Jacques Percebois, professeur spécialiste de l'énergie, et pour vice-président Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), représentant de la France au sein du groupe de travail du G7 sur la sûreté nucléaire de 1991 à 1998. Parmi les autres "personnalités qualifiées" : Jean-Marie Chevalier, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, Jean-Marc Jancovici, spécialiste du changement climatique, Christian de Perthuis, professeur à l'université et ancien chef de la mission climat de la Caisse des dépôts et des consignations, Colette Lewiner, directeur du secteur énergie chez Cap Gemini, Christian de Boissieu, économiste, et Pierre Gadonneix, ancien PDG d'EDF.

l'indépendance énergétique

La contradiction pourrait venir des ONG qui doivent participer à cette commission : Cler, FNE, FNH, Greenpeace, NégaWatt, réseau Action Climat, Sauvons le Climat, UFC Que Choisir, WWF. Les syndicats sont également conviés ainsi que des fédérations d'entreprises (Association française du gaz, UFE, Ufip ...) et des représentants d'organismes comme l'Ademe ou l'AIE. Pas moins de six rapporteurs vont travailler sur le futur rapport, dont deux de la direction générale du Trésor. Nul doute que le ministre espère ainsi écarter des hypothèses trop irréalistes ... et anti-nucléaires. "On veut travailler dans le consensus. Par exemple, si on étudie l'hypothèse d'un recul de 80 à 50% de la part du nucléaire dans l'électricité française, il s'agit de chiffrer la part maximum d'électricité intermittente possible, les conséquences sur l'indépendance énergétique ... Si un expert n'est pas d'accord avec les conclusions, ce sera mentionné", précise-t-on chez Eric Besson.

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Commentaires 4
à écrit le 12/09/2011 à 9:25
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Il existe des alternatives à l'atome mais sommes nous en mesure avec le risque de dégradation de la dette de mettre en oeuvres des solutions pour le moments plus coûteuse en dehors des économies d'énergie. A savoir sortir du nucléaire coûterai chère ...

à écrit le 06/09/2011 à 16:33
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vaste fumisterie encore une fois... qui est capable de prédire quelles technologies permettront de produire de l'électricté dans 20 à 40 ans ????? elles n'existenet peut être pas encore ! et l'intermittence de la production des énergies reno...

à écrit le 06/09/2011 à 14:30
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Il faut effectivement éviter de dire n'importe quoi: en matière d'énergie, rien n'est gratuit!

à écrit le 06/09/2011 à 12:14
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Gageons qu'EDF va encore pouvoir faire dire ce qu'il veut et que GDF va encore ramasser uniquement les morceaux alors qu'ils devraient avoir une place prépondérante dans le secteur de l'énergie.

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