Nucléaire : pour Greenpeace, les Français "sous-informés mais conscients du risque"

54% des Français estiment qu'il est "possible de se passer" de l'énergie nucléaire, révèle un sondage CSA publié lundi par Greenpeace. Un an après la catastrophe de Fukushima, ils sont près de deux tiers à penser qu'un accident "aussi grave" pourrait se produire en France.
Plate-forme Areva du Tricastin à Pierrelatte, plus important site d'enrichissemnt d'uranium en Europe. Copyright AFP

Deux tiers des Français estiment qu'un accident nucléaire "aussi grave" que celui de Fukushima pourrait survenir en France et considèrent majoritairement (54%) qu'il est "possible de se passer" de l'atome, selon un sondage CSA publié lundi par l'ONG écologiste Greenpeace. Un an après l'accident au Japon, 67% des sondés pensent qu'un accident comparable pourrait aussi avoir lieu en France (38% probablement et 29% certainement). Par ailleurs, 88% des répondants affirment n'être "pas suffisamment" informés des mesures à prendre en cas d'accident nucléaire.

80% des sondés estime que "la France est trop dépendante de l'énergie nucléaire"

Concernant la sûreté des centrales, les Français sont partagés sur le fait de savoir si elles sont plus sûres dans l'Hexagone qu'ailleurs: 48% estiment que oui mais ils sont autant à ne pas être d'accord. Ils sont en revanche très majoritaires (80% contre 18%) pour considérer que "la France est trop dépendante de l'énergie nucléaire et devrait diversifier ses sources d'énergie". Jusqu'à se passer totalement du nucléaire "en développant les énergies renouvelables et en favorisant les économies d'énergie"? Une majorité (54%) estime que c'est "possible", contre 44% qui défendent le contraire. Pour Greenpeace, cette enquête montre que les Français sont "sous-informés mais conscients du risque".

Deux tiers des Français vivent à moins de 75 km d'une centrale

"Depuis 40 ans, des gouvernements, de droite comme de gauche, refusent d'admettre la possibilité d'un accident et donc d'y préparer les Français, dont les deux tiers vivent à moins de 75 km d'un des 58 réacteurs du pays", indique l'ONG. "Malgré des clivages apparents entre les sympathisants de droite et de gauche, la ligne dure de Nicolas Sarkozy -favorable au maintien en l'état du parc nucléaire français- ne crée pas l'adhésion", remarque Karine Gavand, chargée des questions politiques pour Greenpeace France. Cette enquête, ajoute-t-elle, pourrait au contraire donner raison à François Hollande, qui propose de réduire de 25% d'ici 2025 la part du nucléaire (actuellement de 75%) dans la production d'électricité.

"Malheureusement, comment ne pas douter de la sincérité du candidat socialiste ? Seule une fermeture de centrale est à l'agenda de son éventuel quinquennat (celle de Fessenheim) et dans le même temps il compte mettre en service l'EPR de Flamanville. L'équation ne tient pas !", lance Karine Gavand.

Etude réalisée par téléphone les 19 et 20 mars 2012, sur un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus.

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