Areva : les interrogations redoublent après la garde à vue de la syndicaliste agressée

La toute récente garde à vue de la syndicaliste d'Areva, qui a porté plainte pour agression le 17 décembre dernier, épaissit le mystère sur cette affaire. Des sources judiciaires affirment qu'elle est soupçonnée de « dénonciation imaginaire ». Ses confrères de la CFDT doutent de cette version.
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Coup de théâtre dans l'affaire déjà spectaculaire de l'agression de la secrétaire du comité de groupe européen d'Areva. La victime, Maureen Kearney, qui affirme avoir été « saucissonnée » chez elle pendant cinq heures le 17 décembre, vient de passer quelques heures en garde à vue, dans la journée de mercredi. Les enquêteurs la soupçonnent d'avoir inventé son agression, affirment Le Parisien et l'AFP, en invoquant des « sources proches du dossier ».

"Incohérences"
En raison d'"incohérences" dans ses déclarations, la syndicaliste est soupçonnée de dénonciation de crime ou délit imaginaire, a précisé une de ces sources à l'AFP. Ces soupçons sont balayés par certains de ses collègues. « Je la connais et je travaille avec elle depuis des années. Je ne crois pas à cette version », déclare Jean-Pierre Bachman, délégué syndical CFDT. Cette incrédulité conduit le syndicat, auquel appartient Maureen Kearney, a annoncer qu'il se porterait partie civile à ses côtés, le cas échéant.

"Cela ne colle pas avec la militante"
"Nous sommes tous derrière notre militante. Ce n'est pas cela qui va nous déstabiliser, c'est quand même trop gros. Je ne vois pas quel serait le mobile pour organiser une mise en scène... C'est quelqu'un qui est à mille lieux de cela", a assuré Patrick Gramondi, secrétaire général CFDT du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). "On est extrêmement surpris par ça, cela ne colle pas avec la militante que l'on connaît. Est-ce que c'est un mauvais polar ?", s'est interrogé le syndicaliste, interrogé par l'AFP.

"C'est impossible qu'elle simule"
« Je l'ai vue ces derniers jours. Elle avait peur de rester chez elle. C'est impossible qu'elle simule », témoigne à La Tribune un de ses confrères. « Ni son avocat, ni elle-même n'avait d'éléments sur les pistes poursuivies par les enquêteurs. C'est incroyable que la presse en ait », ajoute-t-il.
Tout le monde se perd en conjectures. Une victime qui affabule ? un lien avec l'accord sur la Chine signé récemment par EDF et Areva autour duquel Maureen Kearney bataillait contre la direction d'Areva ? Un acte isolé par un malfaiteur ? La syndicaliste a affirmé que son agresseur, qui avait pénétré dans son pavillon peu après le départ de son mari, avait inscrit un A sur son corps et l'avait menacée verbalement: "Ceci est le deuxième avertissement, il n'y en aura pas de troisième". « Une piste presque trop grosse pour relier l'affaire à Areva », commentait un proche du dossier.
 

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Commentaires 6
à écrit le 27/01/2013 à 8:42
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On peut lui prédire un bel avenir, puisqu'un homme politique ayant mis en scène un attentat bidon (et condamné en Correctionnelle pour ça ) a fini président de la République...

le 28/01/2013 à 18:38
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Soyez plus direct : de qui parlez vous ? De Mitterrand et de l'attentat du Rainbow Warior ?

à écrit le 25/01/2013 à 17:30
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les terroristes syndicaux, ceux qui pronent l'idéologie et l'anticapitalisme qui n'a rien à voir avec les conditions de travail, sont capables de tout pour arriver à leurs fin sur le terrain. dommage que les médias ne s?intéressent pas plus au sujet ...

à écrit le 24/01/2013 à 18:44
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Cela prouve encore que le combat syndical peut devenir périlleux. Les intérêts en jeu sont d'une telle importance (statégique ou tactique) qu'il est illusoire d'imaginer connaître un jour le fin mot de l'histoire.

à écrit le 24/01/2013 à 18:25
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Laissez déjà la police faire son travail...

à écrit le 24/01/2013 à 18:08
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Ces commentaires de ses collègues ressemblent à ceux des amis de DSK le soir de son arrestation.

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