Bruxelles réservé sur l'acquisition par GE du pôle énergie d'Alstom

La Commission européenne craint que l'acquisition de ce pôle positionne le groupe américain avec une part de marché de 50% sur le marché de turbines à gaz, et évince ses trois concurrents.

La Commission européenne a ouvert lundi une enquête approfondie sur la vente du pôle énergie d'Alstom à l'américain General Electric (GE), estimant que cette opération à 12 milliards d'euros pourrait poser des problèmes de concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance.

Trois concurrents potentiellement évincés

Des "problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales au gaz. L'opération réunirait les activités de GE et d'Alstom, évinçant ainsi de ce marché l'un des trois principaux concurrents de GE dans le monde", explique la Commission dans un communiqué.

Gardienne de la concurrence en Europe, la Commission craint que cette opération conduise à une hausse des prix, un choix réduit pour les consommateurs et à une moindre innovation dans le secteur.

"La technologie est cruciale pour permettre à l'Europe d'honorer ses engagements environnementaux et elle le restera à l'avenir. Il est dès lors essentiel de maintenir la concurrence", a déclaré la commissaire européenne en charge de ces dossiers, Margrethe Vestager, cité dans le communiqué.

Conclusion le 8 juillet

L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge pas de l'issue de la procédure. La Commission, qui coopère sur ce dossier avec le ministère de la justice américain, a désormais jusqu'au 8 juillet pour arrêter une décision.

Au stade préliminaire, la Commission nourrit des inquiétudes concernant la vente et la maintenance des turbines à gaz de haute puissance, un marché concentré qui ne compte que quatre concurrents au niveau mondial: GE, Alstom, Siemens et Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).

Si elle aboutissait, l'opération en question évincerait Alstom du marché et l'entité issue de la concentration disposerait de parts de marché élevées, de l'ordre de 50% environ, à la fois en Europe et au niveau mondial, à l'exception de la Chine, souligne l'exécutif européen.

Pas de problèmes apparents sur les autres branches

En revanche, la Commission ne voit pas à ce stade de problèmes "pour ce qui est des équipements de production d'énergie destinés aux centrales à charbon et aux centrales nucléaires, éoliennes et hydroélectriques, ni pour les équipements de transport d'électricité".

L'Etat français avait donné son feu vert formel en novembre au rachat pour 12,35 milliards d'euros du pôle énergie (70% des activités) du fleuron industriel français, après avoir longuement et âprement négocié avec Alstom et GE au printemps 2014. Cette opération doit aboutir à la transformation d'Alstom en une entreprise dédiée aux transports, un secteur que le groupe juge plus porteur.

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Commentaires 5
à écrit le 25/02/2015 à 23:13
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Ben si la commission européenne gagne, cela mettra également fin aux ambitions de Siemens sur Alsthom.

à écrit le 24/02/2015 à 9:37
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Vous êtes un grand naïf. Les allemands ne roulent que pour les allemands. Vous parlez d eads mais là aussi les allemands en ont profité pour nous pendre des usines et des emplois. Et quel est le grand perdant de cette vente à GE ...: Siemens Et qui ...

à écrit le 23/02/2015 à 20:03
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Faisons une pétition pour demander à Bruxelles de mettre son véto à ce rachat !

à écrit le 23/02/2015 à 20:01
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Ah quand même car Bruxelles avait bloqué la fusion Legrand-Schneider pour moins que cela. Et si Bruxelles sauvait la filière énergie en France en empêchant ce rachat ? Bruxelles serait utile, une fois n'est pas coutume. Ce serait comme les allemands ...

le 24/02/2015 à 17:08
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Il n'ai pas rèsponsable de conserver ce pôle chaudière cette filière plombe le chiffre d'affaire depuis de nombreuse années, ce département et trop petit sur le plan mondiale à l'origine le PDG d'Alstom voulais vendre à Areva, madame Bergon PDG d'Ar...

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