American Express (AmEx) a publié après la clôture de Wall Street des comptes qui font apparaître un bénéfice en forte baisse au premier trimestre. Le quatrième groupe de cartes de crédit américain est en effet  confronté à une hausse des créances douteuses. Le groupe n'a pas caché qu'il allait devoir intensifier sa restructuration. "Nous continuons d'être très prudents face à la conjoncture économique et nous prévoyons d'engager des mesures complémentaires de réorganisation au deuxième trimestre pour nous aider à réduire nos coûts opérationnels", a souligné son PDG Kenneth Chenault, cité dans un communiqué.

En attendant de connaitre plus en détail ses nouvelles mesures, le groupe a publié un bénéfice de 361 millions de dollars (32 cents par action). Un an plus tôt le groupe avait dégagé un bénéfice de 985 millions (85 cents). Bien qu'en fort retrait, la performance du premier trimestre est au delà des attentes des marchés qui escomptaient 12 cents. De fait, l'action AmEx bondissait dans les échanges électroniques suivant la fermeture de Wall Street, gagnant 5,82%, à 22,19 dollars.

Le bénéfice tiré des opérations poursuivies a, pour sa part, reculé à 443 millions de dollars, soit 32 cents par action, contre 1,04 milliard (90 cents) un an plus tôt. Enfin, le chiffre d'affaires consolidé a baissé de 18% à 5,9 milliards de dollars, tandis que les charges consolidées ont elles aussi diminué, de 22% à 3,6 milliards de dollars, grâce à un plan de restructuration.

En dépit de certains signes récents d'amélioration en matière d'impayés, AmEx estime que les provisions nécessaires vont encore s'accroître fortement au deuxième trimestre, encore un peu au troisième avant de se stabiliser au quatrième. Le taux de provisionnement du groupe sur son encours aux Etats-Unis est monté à 8,5% fin mars, contre 7% fin décembre et 4,5% il y a un an.

AmEx a toutefois souligné la solidité de son bilan, qui devrait lui permettre, selon lui, de passer cette mauvaise passe: son ratio de fonds propres "durs" était de 14,8% en fin de trimestre et son ratio de fonds propres "corporels" (excluant les écarts d'acquisition) de 10,1%, bien supérieur à celui de la plupart des banques du pays.

A la Bourse de New York, le titre a grimpé de 20,65% à 25,30 dollars.