Areva veut investir 3 milliards de dollars pour dominer le solaire indien

Depuis son rachat du groupe américain de solaire thermique Ausra, le géant français du nucléaire Areva veut visiblement participer à la course mondiale aux projets solaires massifs, qui fleurissent depuis la Californie jusqu'à l'Afrique du Sud, en passant par le Maroc : c'est en Inde qu'Areva compte investir environ 3 milliards de dollars pour installer des centrales solaires thermiques d'une capacité totale de 1 GW dans les 7 ans qui viennent, révèle la presse indienne, en citant le patron des énergies renouvelables d'Areva, Anil Srivastava.

Depuis son rachat du groupe américain de solaire thermique Ausra, le géant français du nucléaire Areva veut visiblement participer à la course mondiale aux projets solaires massifs, qui fleurissent depuis la Californie jusqu'à l'Afrique du Sud, en passant par le Maroc : c'est en Inde qu'Areva compte investir environ 3 milliards de dollars pour installer des centrales solaires thermiques d'une capacité totale de 1 GW dans les 7 ans qui viennent, révèle la presse indienne, en citant le patron des énergies renouvelables d'Areva, Anil Srivastava.

Coïncidence ? Cette annonce intervient quelques jours après une initiative similaire de Siemens, le groupe allemand qui avait battu Areva pour racheter le champion israélien du solaire thermique, Solel. Siemens a décidé d'investir environ 300 millions de dollars en Inde dans les énergies renouvelables, solaire et éolien notamment.

Areva n'a pour l'instant en Inde qu'une petite présence dans les énergies nouvelles, avec des centrales à biomasse de 60 MW. Le groupe français est maintenant en discussion avec des partenaires indiens pour financer ses projets solaires dans le pays et créer une joint-venture qui les construirait, même si aucun accord ne devrait être signé avant 6 mois, a déclaré Anil Srivastava au Business Standard.

Il s'agira de 4 sites de 250 MW chacun, soit une taille comparable aux méga-projets californiens, qui vendront l'électricité produite aux compagnies d'énergie régionales. Areva serait déjà en négociation avec les gouvernements des Etats de Gujarat, Madhya Pradesh et Maharashtra. Son projet rejoint notre top mondial des projets solaires thermiques.

Selon Anil Srivastava, devenu en 2009 le patron d'Areva Renewables, la branche d'énergies renouvelables du groupe, la construction démarrerait dès la signature des premiers contrats de vente d'électricité, sans attendre que soit pré-vendue la totalité. Areva fournirait notamment les turbines des futurs sites.

Le solaire thermique a la cote

Les groupes français s'intéressent décidément au solaire thermique : récemment Alstom a débarqué dans le secteur en investissant dans BrightSource, jeune et actif groupe américain qui va construire d'énormes centrales en Californie.
Les centrales solaires thermiques, composées de milliers de miroirs qui renvoient la chaleur solaire vers des tours-réservoirs, dont la vapeur fait tourner des turbines, sont un peu moins chères à construire (pour l'instant) que les centrales photovoltaïques, puisque leur coût de construction est d'environ 3 millions de dollars par mégawatt installé, comme l'avait expliqué Areva au printemps, contre 4 millions pour les centrales photovoltaïques. L'installation de 1 GW de solaire thermique par Areva représentera donc environ 3 milliards de dollars d'investissement.

Cette technologie intéresse particulièrement l'Inde, qui peut fabriquer elle-même ce genre de centrales, alors qu'elle doit importer les cellules photovoltaïques en silicium.

M. Srivastava a expliqué au Business Standard que les projets solaires d'Areva pourraient rapporter un retour sur investissement de 10 à 12%.

Gros potentiel du solaire indien

Les projets du groupe français sont indépendants du très ambitieux plan solaire du gouvernement indien, la National Solar Mission, qui a pour objectif d'installer 10 GW de capacités solaires d'ici 2017, puis 20 GW d'ici 2022, avec des aides fiscales incitatives. Au total, un programme qui représentera des investissements de 70 milliards de dollars, selon les analystes.

Ce programme attire de très nombreux groupes étrangers, bien décidés à rafler les futurs appels d'offre, notamment Areva, le fabricant américain de cellules solaires First Solar ainsi que son rival chinois Suntech, qui nouent des partenariats avec des groupes indiens.

Tout récemment, le puissant fonds Blackstone a investi 300 millions de dollars dans les projets solaires photovoltaïques indiens du groupe Moser Baer, leader indien des installations solaires et de la fabrication de panneaux.

Autres exemples, le groupe américain Bergamo Acquisition a créé une joint-venture avec un partenaire indien pour construire 6 centrales solaires thermiques de 100 MW chacune. La société Sunborne Energy, soutenue par les fonds américains General Catalyst Partners et Khosla Ventures, prévoit elle aussi des projets solaires dans le pays. Et le groupe américain eSolar prépare également de grandes centrales solaires thermiques en Inde.

Côté Asie, le leader mondial des cellules photovoltaïques Suntech Power Holdings a signé un contrat d'approvisionnement avec Azure Power, l'un des principaux développeurs solaires indépendants en Inde, et son rival taïwanais Motech a lui conclu un contrat avec le groupe indien Solar Semiconductor.

A citer aussi l'allemand AEG Power Solutions qui, avec l'indien Electrotherm, compte installer 100 MW de photovoltaïque en Inde dans les 3 ans.

Parmi les groupes solaires indiens, les plus actifs figurent la joint-venture Tata-BP, Tata BP Solar, Moser Baer, Solar Semiconductor, IndoSolar, Topsun Solar, Titan Energy, PLG Power, Maharishi Solar, Kotak Urja et Photon Energy Systems.

 

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