C'est un sérieux concurrent que devront affronter les six finalistes du prix de la voiture de l'année qui sera désignée au salon de Genève, début mars. Avec sa nouvelle Audi A4, la marque premium allemande a mis sur le marché une voiture extrêmement aboutie.
Sur le look, dans la pure tradition de la marque (et du groupe), il n'y a aucune rupture de style. Les lignes restent classiques et élégantes conformément au positionnement statutaire de la marque. Audi a toutefois renforcé les nervures du capot afin d'accentuer la musculature de sa proue, donnant encore plus de hauteur à son style luxueux. Les phares changent aussi de style. Ils utilisent la technologie Matrix Led qui permettent de ne pas éblouir les voitures en face, y compris en feux de route.
Des innovations moins agressives que sur le Q7
C'est donc tout en subtilité qu'Audi nous présente sa nouvelle petite berline. Du moins à l'extérieur. A l'intérieur, la marque aux anneaux a repris toutes les innovations qu'elle avait présentées sur son nouveau Q7 avec la thématique de la semi-autonomie. A l'époque, nous reprochions une surenchère d'accessoires et de fonctionnalités mal maitrisée et pas très efficace. Sur l'Audi A4, nous nous sentons moins agressés par ces innovations même si nous ne sommes pas pour autant convaincus de l'utilité absolue de ces technologies.
On note que le gestionnaire d'embouteillage est assez intéressant puisqu'il permet de gérer lui-seul les ralentissements et les accélérations. A première vue, il s'agit tout bonnement d'un régulateur de vitesse adaptatif, saut qu'avec le système Lane Assist, vous êtes quasiment en mode pilote automatique. Le régulateur de vitesse adaptatif, parlons-en justement. Efficace, mais rapidement parasité par le lecteur des panneaux de signalisation qui s'impose à votre vitesse, y compris quand cela n'est pas pertinent (panneau de vitesse réservé aux caravanes par exemple). Enfin, le système Lane Assist est surprenant, la voiture prend les virages toute seule... Mais au bout de 15 secondes elle vous demande de reprendre le volant. A quoi bon une telle fonctionnalité ?
Un écran pratique mais mal placé
Bien entendu, toutes ces options sont configurables, et la différence avec le Q7, c'est cette facilité à la configuration. Le tableau de bord transformé en écran permet d'y basculer le GPS en lieu et place des indicateurs de vitesses, et ainsi libérer l'écran. Très pratique. En revanche, l'écran n'est pas encastré dans la planche de bord, il est comme accroché et ressort en dehors de la planche tout en hauteur. Cela gâche un peu l'harmonie de l'écran.
D'autant qu'Audi intègre désormais la compatibilité avec Car Play et Android Auto. Avec ces deux fonctions, Audi a réellement franchi un pas dans la connectivité de l'environnement électronique du conducteur. En bas de la console centrale, les boutons sont bien positionnés, et régler sa musique ou entrer une adresse GPS est considérablement facilité.
Un intérieur premium réussi
L'électronique n'est pas la seule à se voir nettement améliorée. L'environnement de l'habitacle est également en phase avec la ligne premium d'Audi. L'intérieur n'est pas forcément immense, mais l'agencement est efficace. Dans la version Executive, Audi installe une belle planche de bois type Wenge, qui n'a rien à voir avec les meubles Ikea, mais qui donne un vrai cachet chaleureux à l'intérieur. Cette matière se marie merveilleusement bien avec le velours matelassé des portières. On regrette néanmoins les plastiques en haut du tableau de bord. Plutôt robuste, certes, mais au toucher rugueux. A l'arrière, les places sont raisonnables, mais pas immense. Un parti pris discutable compte tenu du volume du coffre 480 litres, alors que 4 ou 5 centimètres supplémentaires pour les jambes auraient consacré un vrai confort pour les passagers arrière.
Mais le format de l'A4 est aussi son point fort. Car malgré ses allures de grosse berline, elle n'en est pas une. Avec ses 4,70 mètres de long, elle est finalement assez "compacte", ce qui permet de mieux se faufiler en ville et d'accentuer sa maniabilité.
Une motorisation puissante mais parfois atone
Côté mécanique, l'Audi assure un réel agrément de conduite avec des motorisations puissantes et très efficaces sur route. L'Audi A4 est ainsi compatible ville et autoroute dans sa version 272 chevaux. On déplore toutefois son atonie en bas régime et dans les relances, ce qui la rend peu réactive au démarrage, et en dépassement en ville. L'agrément de conduite doit également à l'excellente qualité des suspensions, conforme aux standards de la marque en la matière.
Côté prix, l'Audi A4 démarre à 30.850 euros. A ce prix-là, vous aurez une version essence de 150 chevaux avec une boite mécanique. Pas certain, que cela soit la meilleure version pour apprécier toutes les qualités de cette berline, notamment pour vaincre la faiblesse motrice en bas régime. Pour quelques milliers d'euros supplémentaires, vous gagnez en puissance ou vous passez en boite automatique. Si vous souhaitez atteindre les 190 chevaux en boite automatique, il faudra néanmoins franchir le seuil des 44.000 euros. Prenez le temps de bien étudier le large panel de produits proposés par Audi car vous n'aurez pas moins de 90 motorisations et versions différentes.
Un enjeu commercial majeur
Difficile de contester les qualités évidentes de l'Audi A4. Les finitions, les motorisations, les innovations, l'ergonomie de la planche de bord, la connectivité avec les smartphones... L'Audi A4 a toutes les qualités pour figurer parmi les favoris du prix de la voiture de l'année qui sera décidée à Genève dans quelques semaines. Mais pour la marque allemande, ce n'est pas tout. L'A4 est le best-seller du constructeur, le cœur de gamme. Il était impossible de se rater sur cette nouvelle génération. Mission accomplie!
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