Poutine is watching you

Barack Obama veut riposter contre la Russie, soupçonnée d'avoir piraté le Comité national démocrate et influencé la présidentielle américaine. Il accuse directement Vladimir Poutine, de plus en plus présent sur la scène internationale.
Robert Jules
La dilution du pouvoir des Etats-Unis actuellement à l'oeuvre permet à Vladimir Poutine de marquer des points sur la scène internationale, que ce soit dans le conflit syrien en soutenant le régime de Bachar el Assad ou dans le rapprochement avec Ankara après le coup d'Etat avorté contre Erdogan.

La cyber-conflictualité est la continuation de la politique par d'autres moyens, pourrait-on dire, en mettant au goût du jour la maxime du célèbre général et stratège militaire prussien, Carl von Clausewitz, à la lecture des révélations faites par la presse américaine.

Selon elle, des hackers russes, dans un scénario digne d'une série TV américaine, auraient infiltré en 2015 et 2016 le système informatique du Comité national démocrate, chargé de coordonner la campagne de la candidate Hillary Clinton pour l'élection présidentielle. En outre, ces hackers auraient également piraté l'intégralité des quelque 60.000 courriels de la messagerie personnelle de John Podesta qui présidait la campagne de Hillary Clinton, et dont certains messages ont été révélés par les Wikileaks.

Le manque de réaction des autorités américaines

Toutes ces opérations auraient été supervisées par Vladimir Poutine en personne, indiquent les articles citant des rapports du FBI et de la CIA. Mais ce qui fait problème, outre les faits s'ils sont avérés, c'est le manque de réaction des autorités pourtant tôt informées par les agences de renseignement.

Non que les Etats-Unis n'en aient pas les moyens, bien au contraire : les révélations de l'ex-employé de la NSA, Edward Snowden, réfugié en Russie, ont montré qu'au nom de la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis espionnent tout le monde, jusqu'au téléphone de la chancelière allemande Angela Merkel, ce qui avait miné les relations entre Washington et Berlin.

Le coeur du système démocratique visé

Cette faiblesse des Etats-Unis, qui se voient manipulés au cœur même du système démocratique, se conjugue ces derniers temps avec la perte d'influence de l'Oncle Sam sur certains terrains. La chute de la ville d'Alep cette semaine devant les forces du régime Assad soutenues par les Russes montre combien Washington, qui avait aidé les rebelles au départ de la révolte, n'agit plus dans une logique impérialiste.

Cette dilution de l'unipolarité américaine, que l'on voit tant au Moyen Orient qu'en mer de Chine, est le signe d'une période de transition qui se caractérise par une diffusion de la puissance à travers d'autres pays, comme l'illustre par exemple l'action de l'Arabie Saoudite qui écrase la rébellion au Yemen dans une quasi indifférence de la communauté internationale.

Pour autant, sous Obama, les Etats-Unis ne se sont pas retirés du monde : ils se sont faits plus discrets, ayant vu les conséquences désastreuses des grands déploiements terrestres de l'ère Bush. Ils ont adopté une stratégie furtive fondée sur un dispositif qui combine le recours aux drones, les opérations des forces spéciales et le cyber.

Dilution du pouvoir

C'est donc cette dilution du pouvoir qui permet à Moscou de marquer des points sur la scène internationale, que ce soit dans le conflit syrien en soutenant le régime de Bachar el Assad ou dans le rapprochement avec Ankara après le coup d'Etat avorté contre Erdogan, qui soupçonne les Etats-Unis de l'avoir laissé faire.

Donald Trump lui-même a indiqué à plusieurs reprises vouloir entretenir des bonnes relations avec Moscou, et la nomination d'un novice en politique, mais qui a ses entrées au Kremlin, pour diriger le secrétariat d'Etat en la personne du patron d'Exxon Mobil en est un signe évident.

Faut-il pour autant y voir un succès du "soft power" russe, qui se diffuse via les médias et les réseaux sociaux, il y a un pas qu'il ne faut pas franchir trop vite. En effet, Barack Obama veut réagir à quelque semaines de son départ de la Maison Blanche. Des mesures "seront mises en oeuvre en temps voulu et de la manière que nous aurons choisie. Certaines pourront être explicites et visibles, d'autres peut-être pas", a-t-il menacé.

La cyberguerre ne fait que commencer.

Robert Jules

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Commentaires 25
à écrit le 18/12/2016 à 11:35
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Voir discours de Sotchi à l’occasion de la 13e édition du club Valdaï de Vladimir Poutine. Un passage intéressant  sur les présidentielles américaines : « ... Les États-Unis sont entrés dans une espèce d’hystérie à propos de la prétendue menace ...

à écrit le 18/12/2016 à 11:06
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Au fait, OBAMA ne veut toujours pas riposter à l'acte de guerre de la Chine qui a capturé le drone sonde d'un bâtiment océanographique américain dans les eaux internationales ? Parce que sa crédibilité de Président est engagée, et surtout plus grave,...

à écrit le 17/12/2016 à 16:30
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Poutine manipule aussi en France puisqu'il était favorable à Fillon et qu'il finance les le Pen. Donc 2 candidats de l'étranger à exclure d'office.

le 17/12/2016 à 19:15
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C'est loin d'être idiot. Sauf que, je vous le rappelle, notre pays, ou ce qu'il en reste, est un dominion de l'otan. Et il suffit de difficilement lire la "presse" pour se rendre compte que les us maîtrisent chez nous complètement la propagande... J'...

à écrit le 17/12/2016 à 15:26
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Cet article comporte une double erreur. Si Alep a été libérée(et non tombée!) ce n'est pas parce que Obama a cessé d'aider la rébellion, mais en dépit du soutien continu accordé aux rebelles depuis le début de la tentative de renversement de Assad, ...

le 17/12/2016 à 17:53
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Obama quitte le pouvoir avec plus de 50% de bonnes opinions dans le peuple américain et pour de bonnes raisons. Il a divisé par deux le déficit budgétaire américain par rapport à celui laissé par Bush, idem pour le chômage. Il a sorti les USA du...

à écrit le 17/12/2016 à 14:53
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La Russie est comme la France : Ces deux "Grands" de l'ancien ordre mondial d'après guerre n'ont plus les moyens de leurs ambitions (le R-U est dans le même sac). L'économie Russe est laminée par les sanctions internationales et les victoires "diplom...

à écrit le 17/12/2016 à 12:45
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Cela va commencer à être difficile pour la propagande : d'habitude, les méchants étaient les communistes milliardaires russes. Avec trump, ça devra plutôt être les méchants coté des communistes milliardaires chinois... Heureusement que les gentils us...

à écrit le 17/12/2016 à 11:31
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Il faut vraiment être optimiste pour considérer que Poutine exerce un un "soft power" que ce soit en Russie comme sur le plan international. Quand les opposants politiques sont assassinés ou envoyés croupir dans les goulags, ce n'est pas de la persu...

le 17/12/2016 à 20:42
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@réponse de bof On ne voit pas très bien quel rapport il y a entre les réalisations d'Obama durant son mandat, qui sont réelles, et l'article. Votre Obama que vous semblez porter aux nues, n'a pas eu que de succès notamment avec son traitement de la...

le 18/12/2016 à 2:08
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@ Sokolov : La Russie ne peut être un partenaire de l'Europe tout comme la Turquie tant qu'il y a dans ces 2 pays des pouvoirs trop centralisés et très peu démocratiques comme actuellement verrouillant la presse et toute opposition qui ne pensent qu'...

à écrit le 17/12/2016 à 11:29
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La théorie du complot! La conspiration! Je pensais que les USA était au dessus de tout cela !! A moins d'en être les instigateurs?

à écrit le 17/12/2016 à 10:57
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2 éléments ont alimenté la campagne de H.Clinton. 1) La diffusion du bidouillage dans le choix du vainqueur de la primaire démocrate. Une information donnée par Wikileaks, Julian Assange s’étant déclaré favorable à la candidature de Bernie Sanders. 2...

à écrit le 17/12/2016 à 10:21
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Tiens, je croyais que Vlad ne buvait jamais d'alcool ?? Quant à Obama, sa réaction et son intérêt subite pour la Russie sont un peu tardifs !!! Vlad doit être marqué à la culotte en permanence pour lui éviter d'avoir de mauvaises pensées !!

à écrit le 17/12/2016 à 9:50
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D'après Obama, les USA seraient donc devenus une République bananière si l'élection de leur Président peut être décidé....au Kremlin !!

à écrit le 17/12/2016 à 9:34
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combien de pays ont eu leur scrutin manipule par les usa et que dire de l'affaire dsk si ce n'est une manipulation Obama sarko pour aneantir le favori et meme si le cas est reel ce sont bien les electeurs qui ont vote et non les russes honte a l...

le 17/12/2016 à 10:24
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La théorie du complot est de retour !!

à écrit le 17/12/2016 à 9:21
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Si la riposte d'Obama est aussi virulente que celle de Hollande vis a vis du piratage de l'Elysée par la NSA , Poutine peut continuer a dormir sur ses deux oreilles !

à écrit le 17/12/2016 à 9:20
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Si la riposte d'Obama est aussi virulente que celle d'Hollande vis a vis du piratage de l'Elysée par la NSA , Poutine peut continuer a dormir sur ses deux oreilles !

à écrit le 17/12/2016 à 8:28
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Quel "piratage" ? Ce sont des interceptions de courriers et de communications comme la NSA en fait "légalement" en permanence pour le compte des USA, avec la bénédiction du Président américain et du Congrès. On a déjà oublié les écoutes des chefs d'E...

à écrit le 17/12/2016 à 5:36
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C'est bien l'hôpital qui se fout de la charité. La CIA, la NSA et bien autres services américaines font la même chose. Obama, le clan Clinton, les Démocrates se sont trompés de plan marketing, publicitaire pendant leur campagne. Ce n'est pas la faute...

à écrit le 16/12/2016 à 21:30
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En effet, depuis que le clan Obama et sa copine Clinton ont perdu le pouvoir face à Trump, malgré une propagande médiatique contre ce dernier, sans précédent (USA comme Europe), il faut bien trouver un coupable de cette défaite! Ca tombe bien, il e...

à écrit le 16/12/2016 à 20:59
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L,arroseur arrosé ? Obama est le voyou qui écoute le monde entier avec ses grandes oreilles , même le téléphone de Mme Merkel . Comment informés comme ils le sont les démocrates se laissent pirates comme des bleus ? Pour la prochaine élection ,estaf...

à écrit le 16/12/2016 à 20:38
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Trop de monde "is watching you". Cela a commencé par la CIA, maintenant ce sont le KGB, le Caliphat islamique et nos chères brigades antiterroristes qui prospèrent dans la monde entier. La dissémination des outils de surveillance de masse est totale ...

à écrit le 16/12/2016 à 19:26
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Qu'est ce que ce délire ? Le clan clinton ne peut accepter sa défaite et c'est de la faute à Poutine? Il semble que les américains aient besoin d'un ennemi pour maintenir leur cohésion sociale et mentale, et si possible piller ses richesses ,mais ...

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