Apple rachète une startup capable de lire les émotions

En mettant la main sur Emotient, la marque à la pomme poursuit son expansion tardive dans l'intelligence artificielle. Elle a déjà racheté en octobre deux autres startups spécialistes de ce secteur, l'une dans l'analyse de la voix, l'autre de l'image.
Laszlo Perelstein
Le groupe a confirmé l'acquisition d'Emotient au Wall Street Journal, sans divulguer le montant du rachat.

Nouvelle acquisition pour Apple. La firme de Cupertino a mis la main sur une startup à l'origine d'un logiciel qui utilise l'intelligence artificielle pour détecter et analyser les expressions du visage, rapportent jeudi 7 janvier plusieurs médias américains. Le groupe a confirmé l'acquisition d'Emotient au Wall Street Journal, sans divulguer le montant du rachat.

Lancée en 2012, la startup de San Diego avait déjà levé 8 millions de dollars auprès d'investisseurs, parmi lesquels Intel Capital. D'après une source proche du dossier citée par le WSJ, elle cherchait à lever de nouveaux fonds mais n'était pas parvenue à trouver un accord favorable.

Des humains pour aider les machines à comprendre les émotions

Dans une note de blog publiée en juillet - accessible via le cache Google puisque tous les articles ont été supprimés après l'acquisition par Apple -, la startup décrit son processus de "récolte" des visages, pour lequel un brevet a été déposé et accepté en mai. Selon ce texte, une équipe de collaborateurs "entraînent" sa technologie d'apprentissage automatique en à collectant et catégorisant "plus de 100.000" expressions humaines par jour "et devrait bientôt dépasser le million quotidien". Des experts du facial action coding system, outil essentiel dans la description d'expression faciale, viennent ensuite affiner cette labellisation.

| Lire La reconnaissance faciale, outil de traçage prometteur

Initialement développé en tant qu'application pour les Google Glass, le logiciel d'Emotient a été lancé en tant que tel en bêta privé fin février 2014. Comme l'expliquait en mars de la même année le site spécialisé The Next Web, l'application ne nécessite aucun matériel spécifique et peut même être lancée sur des webcams.


Utilisable avec des Google Glass, le logiciel est capable de lire les émotions des personnes à qui l'on parle. Crédits : Emotient.

Interrogé par TNW, Ken Denman, dirigeant de la startup, expliquait alors vouloir se concentrer sur quelques secteurs, notamment la vente et la santé, tout en déclarant que d'autres secteurs pouvaient trouver leur intérêt dans ce logiciel.

Une acquisition en accord avec la stratégie d'Apple

Comme le soulignait The Next Web, une telle technologie pourrait parfaitement se combiner avec des logiciels d'analyse de voix. Cela permettrait ainsi d'affiner de « dresser une photographie encore plus réaliste des sentiments et émotions » humains. Si Ken Denman avait alors approuvé cette analyse, il soulignait toutefois "ne pas être concentrer" sur le sujet pour le moment avant de décider "quand et comment intégrer la voix".

Apple n'aura pas attendu que Ken Denman et son équipe trouvent une réponse. Après le rachat fin 2013 de PrimeSens, la startup qui a inventé la technologie du Kinect, et l'annonce début septembre, de près de 90 postes à pourvoir en son sein pour les spécialistes de l'IA, la marque à la pomme a en effet acquis en octobre deux autres startups qui devraient parfaitement se combiner avec Emotient. La première, VocalQ, est spécialisée dans la compréhension du langage naturel et la seconde, Perception, a développé un logiciel de reconnaissance faciale capable de faire seul le tri dans des images. À la traîne sur Google et Facebook dans le domaine de l'intelligence artificielle, la firme de Cupertino est en train de combler son retard.

Laszlo Perelstein

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.