AlloCiné a détaillé ce jeudi son projet de chaîne de télévision baptisée "AlloCiné TV". Elle proposera informations, jeux, humour... reprenant en partie les séquences produites pour le site. Surtout, elle compte proposer un film chaque soir, "des oeuvres qui ne passent jamais à la télévision", datant le plus souvent d'avant 1970, et à 60% françaises. La chaîne sera lancée fin mai ou début juin. Elle sera disponible "la première année"  sur les réseaux de Numericable, Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom. Elle pourrait ensuite être diffusée sur satellite, voire en TNT "si est réuni le financement nécessaire de 4 à 5 millions d'euros par an". Son budget de "quelques millions d'euros" sera financé par la publicité, sans reversements des distributeurs.

Parallèlement, AlloCiné, dont les revenus proviennent à 80% de la publicité, compte développer des services payants. Après avoir lancé des applications gratuites pour téléphone mobile en 2010, le site va en lancer des payantes et  "pourquoi pas demain vendre des t-shirts, des films en vidéo-à-la-demande...", a indiqué le PDG Grégoire Lassalle. Autre projet: personnaliser le site en fonction des goûts de l'internaute, grâce à un "tracking soft" de son comportement sur le site, et coupler cela avec son réseau social.

Grégoire Lassalle vise 38 millions de visiteurs uniques par mois fin 2011, puis 50 millions en 2012 (dont les deux tiers hors de France), contre 26 millions en 2010. Surtout, il veut doubler le chiffre d'affaires d'ici deux ans et demi pour atteindre 50 millions d'euros, contre 22,4 millions en 2009 et 25 millions en 2010. Il revendique un rentabilité à "deux chiffres" et le rang de leader français de la publicité vidéo, qui "se vend 3 à 4 fois mieux que les bannières", et représente déjà 15% à 20% de ses recettes publicitaires. En pratique, le site (360 millions de vidéos vues en 2010) insère une publicité vidéo avant le lancement de 85% de ses vidéos, et également après la diffusion de certaines vidéos.

Concernant le capital, détenu à plus de 80% par le fonds américain Tiger Global entré en 2007, le PDG a assuré qu'il n'y avait pas de discussions actuellement sur une sortie de ce dernier, mais qu' "une vente ou une introduction en bourse vont arriver" un jour.