Rencontre Macron-Zuckerberg (Facebook) : la France veut "responsabiliser" les réseaux sociaux

Dans le cadre d'une tournée européenne, le Pdg de Facebook a rencontré Emmanuel Macron ce vendredi 10 mai à l'Élysée. Au cœur de leurs échanges : le rapport de la mission sur la régulation des réseaux sociaux, lancée en mars. Le texte préconise entre autres la création d'une autorité administrative indépendante, à l'image du CSA.
Mark Zuckerberg, Pdg de Facebook, était reçu ce vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron.
Mark Zuckerberg, Pdg de Facebook, était reçu ce vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron. (Crédits : Reuters)

Moins d'un an après sa dernière visite, Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, était de nouveau reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron ce vendredi. Au cœur de la rencontre : le rapport de la mission sur la régulation des réseaux sociaux. Lancée en mars, cette mission est dirigée par Benoît Loutrel, ex-directeur général de l'Arcep (régulateur français des télécoms) et ancien lobbyiste chez Google France en 2017. Les conclusions de cette mission, rendues publiques ce vendredi, pourront inspirer la législation française, voire européenne, selon l'Élysée.

Une autorité administrative à l'image du CSA

Ce rapport, qui vise à "responsabiliser" les réseaux sociaux, propose la création d'une autorité administrative indépendante (à l'image du CSA) dans chaque pays européen. Elle serait chargée notamment de faire respecter par les plateformes un principe de "transparence" sur leur manière de hiérarchiser et modérer les contenus publiés par les internautes. Ces obligations devraient être adaptées selon le nombre d'utilisateurs. Les grands réseaux dits "structurants" (Facebook, YouTube, Snapchat, Twitter...) seraient soumis à l'ensemble des obligations et contrôlés par l'autorité administrative. Les services "de taille intermédiaire" bénéficieraient d'une "présomption de conformité en première intention". Avec les plus petites plateformes, l'autorité administrative n'aurait qu'un pouvoir de recommandation, non coercitif.

Le rapport se garde d'aborder la question des critères de fonds qui permettraient de déterminer quels types de contenus sont inacceptables. Ces questions seraient résolues petit à petit dans chaque pays européen, au fil du dialogue entre l'autorité administrative et des réseaux sociaux concernés, explique-t-on en substance à Bercy.

Mark Zuckerberg appelle à davantage de régulation

Alors que Facebook enchaîne les polémiques à un rythme effréné, Mark Zuckerberg a publiquement appelé les pouvoirs publics à réguler les grandes plateformes Internet.

« Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d'expression, et franchement, je suis d'accord », avait-il expliqué le 30 mars dans une tribune publiée dans plusieurs journaux dans le monde. « J'en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seuls ».

Emmanuel Macron affiche de son côté la volonté de « faire de la France le pays qui invente la régulation » de la nouvelle économie, pour « réconcilier la technologie et le bien commun ». Le jeune milliardaire et le président français s'étaient déjà rencontrés le 23 mai dernier lors de la première édition de "Tech for Good", une réunion où des patrons mondiaux du numérique avaient planché sur les contributions qu'ils pouvaient apporter aux biens communs, comme l'éducation ou la santé.

Lire aussi : Facebook ouvre pour la première fois ses algorithmes à l'Etat pour lutter contre les contenus haineux

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Commentaires 10
à écrit le 21/12/2019 à 11:07
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Paße d'accord avec cette decision

à écrit le 12/05/2019 à 10:47
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Quand cela touche ses intérêts et orienter les élections, Mr Macron est a la manœuvre! C'est plus dans l'intérêt de "Bruxelles" que des français!

à écrit le 12/05/2019 à 10:26
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Macron prépare son rebond comme lobbyiste atlantiste digital? Ou fb lui a montré des photos ...

à écrit le 11/05/2019 à 15:44
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Ok sur le principe mais pas question de payer pour ça. Je ne vois pas pourquoi l'attitude inconsidérée du patron de Facebook devrait avoir pour conséquence que le contribuable se substitue gratuitement à son devoir de régulation. S'il ne peut gérer ç...

à écrit le 11/05/2019 à 14:46
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L'oligarchie mondialiste s'accorde sur les moyens de censurer toujours plus la diffusion des idées non conformes au libéralisme et à l'universalisme. Cependant personne n'est obligé de payer, par ses données ou son argent, les produits et les serv...

à écrit le 11/05/2019 à 11:39
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il est très fort le ZUC mondial....... "je mets à votre disposition" certains de mes algorithmes de régulation mais c 'est vous qui financez et faite le boulot...... par contre, pas touche à la vie privée de mes adeptes..... et macron plonge direc...

à écrit le 11/05/2019 à 11:38
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il est très fort le ZUC mondial....... "je mets à votre disposition" certains de mes algorithmes de régulation mais c 'est vous qui financez et faite le boulot...... par contre, pas touche à la vie privée de mes adeptes..... et macron plonge direc...

à écrit le 11/05/2019 à 9:42
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"Heu Manu t'as pas fini là ? Parce que tu sais que j'ai un rendez-vous important maintenant hein, merci."

à écrit le 10/05/2019 à 23:33
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....comme l'éducation et la santé ! Est ce bien raisonnable de confier ces secteurs à Facebook ou à tout autre opérateur privé ? Certainement si on on détient un paquet d'actions de ces sociétés. Pour ce qui est des résultats sur l'éducation, basiq...

à écrit le 10/05/2019 à 23:33
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L’astuce est la suivante : Si le logiciel fait tout , les utilisateurs ne seront pas responsables ( en tout cas ça sera pas intégré dans leur cerveau ) Il faudrait trouver une stratégie d’utilisation qui fait participer l’utilisateur et qui lui perme...

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