A ses yeux, pour l'heure, c'est clairement non. Alors que Bouygues Telecom appelle l'exécutif à reporter les enchères de fréquences 5G à la fin de l'année voire début 2021, Agnès Pannier Runacher, la secrétaire d'Etat à l'Economie, a déclaré ce mardi, sur BFM Business, qu'elle n'y était pas favorable. « Nous allons regarder (la demande de Bouygues) de très près, mais je ne suis pas totalement convaincue par les arguments qui sont avancés », a-t-elle déclaré.
Pour Bouygues Telecom, la 5G n'est pas, aujourd'hui, la priorité. Aux yeux de l'opérateur, la crise du Covid-19 a jeté une lumière crue sur la fracture numérique, qui handicape de nombreux foyers. Un report des enchères de fréquences pourrait, selon Bouygues Telecom, permettre à l'industrie d'accélérer la couverture en fibre et en 4G, notamment dans les zones rurales.
Mais pour Agnès Pannier-Runacher, la France doit surtout « faire attention à ne pas prendre de retard » en matière de 5G. La ministre a en particulier, sans le dire explicitement, fait référence à l'arrivée de la 4G. La France et l'Europe ont, de manière générale, déployé cette technologie bien après les Etats-Unis. Or la 4G s'est révélée cruciale pour le développement des géants du Net, les fameux GAFA américains. L'Europe, elle, n'en possède aucun. Elle le paye au prix fort, d'un point de vue économique comme de souveraineté numérique. Avec la 5G, la ministre ne veut pas reproduire les erreurs du passé, et tout faire pour que la France reste dans cette course mondiale.
« Je suis très vigilante sur ce qui se passe à l'étranger », a indiqué la ministre. « J'observe qu'un certain nombre de pays, que ce soit aux Etats-Unis, que ce soit en Asie, jusqu'en Nouvelle Zélande, ont accéléré leur déploiement de la 5G, constate-t-elle. Ils pensent que c'est un élément de réponse à la crise du Covid-19, mais aussi un moyen de soutenir les entreprises en leur donnant plus de compétitivité. »
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