Investissement : ces quarante dernières années, placer son argent sur des actions a davantage rapporté que dans l'immobilier

Un épargnant ayant placé son argent lors des 40 dernières années sur les actions françaises a réussi un meilleur investissement que sur l'immobilier ou le livret A, selon une étude publiée ce jeudi par l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (Ieif).
L'argent placé sur les actions ont rapporté plus que sur l'immobilier, l'assurance-vie ou le livret A. (photo d'illustration)
L'argent placé sur les actions ont rapporté plus que sur l'immobilier, l'assurance-vie ou le livret A. (photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

Les actions restent le meilleur placement sur les quarante dernières années en France. C'est le constat que dresse une étude publiée ce jeudi par l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (Ieif) et selon laquelle un épargnant ayant placé son argent sur les actions françaises sur cette période a réussi un meilleur investissement que sur l'immobilier ou le livret A.

Entre 1983 et 2023, l'argent placé sur les entreprises cotées en France a rapporté en moyenne 12,4% par an, en prenant en compte le réinvestissement des dividendes versés, selon l'étude annuelle de l'Ieif. Elle a pris comme référence l'indice CAC All Tradable, qui comprend, en 2024, 203 des plus grosses entreprises cotées en France, dont celles du CAC 40.

C'est le meilleur investissement devant l'investissement dans un logement à Paris (10,4% par an), d'autres placements immobiliers comme les SCPI (7,9%), l'assurance-vie (6,5%), les obligations de l'Etat français (4,1%) ou encore le livret A (3,5%). Les performances sont calculées hors frais de gestion, selon la méthodologie de l'étude.

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Les actions reprennent la suprématie sur 15 ans

Le contexte financier de ces 40 années « est marqué par un environnement de baisse de l'inflation » qui a ramené les taux d'intérêt très bas et avec de la croissance économique, une période favorable aux actions, explique à l'AFP Stéphanie Galiègue, directrice générale déléguée chargée des études de l'Ieif. « Mais depuis 2021-2022, on est dans une période de transition avec le retour de l'inflation à des niveaux plus importants », souligne-t-elle.

Le palmarès est différent en fonction de la période donnée : sur 30 ans, entre 1993 et 2023, le logement en France (9,3%) est plus rémunérateur que les actions (7,7%), ou le logement à Paris (7,4%). Mais les actions reprennent la suprématie sur 15 ans, entre 2008 et 2023 (9,9%) loin devant ces deux catégories (respectivement 5,2% et 5,1%).

L'immobilier en difficulté

Sur les dernières années, les performances financières de l'immobilier ne cessent de ralentir jusqu'à être négatives sur cinq ans pour certaines catégories comme les foncières, symbole des difficultés de l'immobilier commercial. Le secteur de la logistique, qui a fortement bénéficié de la pandémie, sort son épingle du jeu en ayant un retour sur investissement de plus de 15% par an entre 2018 et 2023, selon l'étude.

« L'expression "ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier" est souvent répétée, mais la diversification est une réalité macroéconomique » nécessaire pour ses placements, souligne Stéphanie Galiègue.

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Les Livret A, LDDS et LEP à des niveaux record en 2023

Bien que peu rémunérés, le Livret A et le Livret d'épargne populaire (LEP) ont néanmoins battu des records en 2023, les Français privilégiant des placements sûrs dans un contexte d'inflation et d'incertitude économique. « Les ménages ont, durant l'année 2023, fait preuve de prudence et d'opportunisme », commentait, en effet, en janvier dernier Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne : « prudence en privilégiant l'épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d'épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l'inflation ».

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L'encours du Livret A et de son petit frère le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) a progressé de plus de 55 milliards d'euros l'an dernier, un record depuis le relèvement des plafonds en 2012, selon des données publiées mardi par la Caisse des dépôts (CDC). L'encours total de ces deux livrets défiscalisés s'établissait au 31 décembre 2023 à 564,9 milliards d'euros, contre 509,7 milliards un an plus tôt (+10,8%).

Précaution au détriment de la consommation

Dans le détail, les dépôts des épargnants français ont excédé les retraits de 39,91 milliards d'euros sur ces deux livrets aux caractéristiques très proches. Pour le seul Livret A, les dépôts battent même un record. Les intérêts versés pendant l'année 2023 (15,24 milliards d'euros) ont pareillement battu des records, à la faveur d'un rehaussement du taux à 3% le 1er février.

« L'effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte », a observé Philippe Crevel. L'épargne réglementée a de nouveau le vent en poupe depuis le confinement de 2020 - quand les Français ont été contraints de moins consommer - et a fortiori depuis que le retour de l'inflation a entraîné une hausse des taux, même modeste.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 25/04/2024 à 15:41
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On ne parle pas de l'or qui défonce tout

à écrit le 25/04/2024 à 10:35
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"Si vous ne trouvez plus rien, cherchez autre chose" Brigitte Fontaine "Mais bon sang ça veut dire quoi !?" Larbin de la finance. ^^

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