Eiffage rejette les approches de l'Espagnol Sacyr

Le groupe de BTP Sacyr a pris 5% du capital du groupe français de BTP et lui a proposé une coopération. Mais Eiffage refuse tout projet de rapprochement.

Le groupe français de BTP Eiffage a été approché par l'Espagnol Sacyr Vallehermoso, qui a pris une participation de 5% dans son capital. Dans un communiqué publié mardi soir, le Français a annoncé que Sacyr "a indiqué à Eiffage qu'il souhaitait étudier un rapprochement excluant toute intention hostile". Mais Eiffage ajoute aussitôt que son conseil d'administration "a unanimement indiqué qu'Eiffage n'envisage pas de projet de rapprochement avec Sacyr Vallehermoso".

Enfonçant le clou, le PDG d'Eiffage, Jean-Francois Roverato, a affirmé mercredi matin à l'agence Bloomberg "ne pas être intéressé" par un mariage avec Sacyr. Eiffage rejetterait toute offre valorisant le groupe en dessous de 150 euros par action, a-t-il précisé, c'est à dire plus de 50% plus haut que le cour d'aujourd'hui.

Sacyr, qui est le cinquième groupe espagnol de BTP, a annoncé mardi qu'il a pris une participation de 5% dans Eiffage. Selon Sacyr, il s'agit là d'un investissement "stratégique", qui devrait conduire à une coopération entre les deux groupes.

Suite à cette annonce, l'action Eiffage s'est envolée à la Bourse de Paris mardi en fin d'après-midi, gagnant près de 8% à la clôture, à 95 euros. Selon le communiqué publié par Sacyr, ce dernier possède désormais 5,02% des actions et 5,19% des droits de vote du groupe français.

Cette initiative de Sacyr constitue une nouvelle manifestation de l'intérêt des groupes espagnols de BTP pour des investissements en France. En novembre dernier, par exemple, six des dix offres fermes déposées pour la reprise des sociétés d'autoroutes émanaient des groupes espagnols Abertis, Cintra (filiale du groupe Ferrovial) et Itinere, filiale de... Sacyr Vallehermoso. Les deux candidatures de Sacyr pour APRR et Sanef avaient échoué. Et c'est précisément Eiffage, en tandem avec l'Australien Macquarie, qui avait remporté APRR.

Autant dire qu'en faisant irruption dans le capital d'Eiffage, Sacyr donne l'impression qu'après son échec dans les autoroutes, il cherche désormais à se rattraper en entrant par la fenêtre.

Par ailleurs, Eiffage a annoncé mardi soir, après la clôture, qu'il a réalisé l'année dernière un bénéfice net de 303 millions d'euros, en hausse de 33% sur un an. Le groupe, qui a engrangé en 2005 un chiffre d'affaires de 8,4 milliards d'euros, a vu sa marge opérationnelle atteindre 5% "pour la première fois", en croissance de 25% sur l'année précédente. Selon Eiffage, le chiffre d'affaires 2006 devrait atteindre 10,3 milliards d'euros.

Mercredi, en tout cas, la spéculation continue sur le titre Eiffage. Il gagne 4,63% en fin de journée, à 99,40 euros, après avoir bondi jusqu'à 101,90 euros. Ce n'est pas la première fois qu'Eiffage fait l'objet de spéculations. En juin dernier, notamment, les rumeurs faisaient état de l'intérêt (démenti) d'un autre espagnol, FCC (voir ci-contre).

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