C'est confirmé. Comme annoncé le 16 mars dernier, le géant espagnol des télécommunications Telefonica va absorber sa filiale mobile Telefonica Moviles dont il détient déjà 92,46%. Cette absorption, validé par les deux conseils d'administration, se fera par un échange d'actions. Les actionnaires de la filiale de téléphonie mobile recevront quatre actions de Telefonica, d'une valeur nominale de 1 euro chacune, contre cinq actions de Telefonica Moviles d'une valeur nominale de 0,5 euro. Afin de financer l'opération, l'opérateur espagnol envisagerait de lancer une augmentation de capital de 261 millions d'actions. Au préalable, Telefonica Moviles distribuera à ces actionnaires deux dividendes extraordinaires d'un total de 0,43 euro par titre s'ajoutant au dividende annuel de 0,20 euro par action, a précisé la direction. L'échange d'action proposé et les dividendes extraordinaires valorisent l'action Telefonica Moviles à 11,40 euros, en se basant sur son cours actuel.

Cette opération va permettre à Telefonica de faire remonter l'intégralité du cash de sa filiale, qui est depuis plusieurs années le principal moteur de croissance du groupe. Elle apporte en effet près de la moitié des ventes et du bénéfice net. En 2005, Telefonica Moviles a ainsi enregistré un résultat net record de 1,9 milliard d'euros. Son chiffre d'affaires a, lui, bondi de 40,5% à 16,5 milliards d'euros, grâce à l'intégration d'opérateurs rachetés à Bellsouth en Amérique Latine.

Le groupe a par ailleurs indiqué que la fusion entre ses activités fixes et mobiles en République tchèque devrait générer 625 millions d'euros de synergies. Selon un analyste, l'opérateur peut espérer dégager des économies opérationnelles de l'ordre de 4% et surtout accélérer le déploiement de ses offres de téléphonies convergentes afin de répondre à la nouvelle concurrence de France Télécom.

En rachetant Telefonica Moviles, l'opérateur espagnol emboîte le pas de ses grands concurrents européens. Il s'agit maintenant d'un passage obligatoire. Beaucoup de grands opérateurs européens ont déjà procédé à des opérations similaires. L'année dernière, Telecom Italia a ainsi repris 44% de sa filiale mobile pour pas moins de 21 milliards d'euros. Auparavant, c'est France Télécom qui avait dépensé 6,6 milliards d'euros pour acquérir les 13,8% d'Orange qui n'étaient pas déjà en sa possession.

A la clôture, le titre reste stable à 13 euros, à Madrid.