C'est un changement dans la continuité. En présentant en début de semaine le plan stratégique de Dexia, son nouveau patron, Axel Miller a donné le sentiment de s'inscrire dans les pas de son prédécesseur, Pierre Richard. Les axes de développement du groupe franco-belge sont pour le moins classiques. Il entend s'appuyer sur ses deux métiers historiques, le financement des équipements publics et la banque de détail, pour soutenir une croissance annuelle de 10%.
Axel Miller s'engage quant à lui sur la durée. Il fixe en effet un rendez-vous à dix ans. Mais d'ici là, il peut se passer beaucoup de choses. Avec une capitalisation légèrement supérieure à 20 milliards d'euros, l'établissement né en 1996 de la fusion du Crédit local de France et du Crédit communal de Belgique figure certes parmi les 20 premières banques de la zone euro. Mais à un tel niveau, elle appartient plus à la catégorie des poids moyens que des poids lourds.
L'ambition de croissance de 10% que s'est fixée Axel Miller est donc louable. Elle est surtout indispensable pour que le groupe maintienne son rang. Et tôt ou tard, la question de la croissance externe se posera à nouveau pour Dexia qui vient d'acquérir la sixième banque turque, DenizBank, pour plus de 2 milliards d'euros.
A ce titre, il faut espérer qu'Axel Miller aura la main plus heureuse que Pierre Richard dont les initiatives, en particulier aux Pays-Bas, ont été très coûteuses. Il faut aussi lui souhaiter d'avoir un peu plus l'oreille de ses actionnaires ou de mieux savoir les amadouer. On se rappelle que les actionnaires belges, qui contrôlent près de 40% du capital de Dexia, avaient mis leur veto à un rapprochement avec l'italienne Sanpaolo-IMI en 2004.
La banque franco-belge est un "animal bancaire" particulier, fruit d'une histoire et d'un modèle économique bien à elle. Axel Miller, dont l'ascension fut rapide, est maintenant en première ligne et devra se montrer habile pilote.
Dexia à petits pas
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