EADS : la sortie de crise est pour bientôt, selon Thierry Breton

Les solutions envisagées pour sortir EADS de la crise née de l'annonce de nouveaux retards sur l'A380 il y a deux semaines sont en train d'être finalisées, selon le ministre de l'Économie et des Finances. Les actionnaires pourraient les dévoiler en fin de la semaine.

Cet après-midi à l'Assemblée, le ministre de l'Économie Thierry Breton a annoncé que "les solutions proposées pour sortir le groupe EADS de la crise sont en train d'être finalisées". Il n'a pas pour autant dévoilé ces solutions, laissant ce soin aux actionnaires industriels de l'avionneur, conformément au pacte d'actionnaires négocié sous Lionel Jospin, qui lie l'État détenteur de 15% d'EADS aux groupes Lagardère (15% jusqu'au 25 juin 2009 puis 7,5% du capital) et DaimlerChrysler (30%).

"À la demande du Premier ministre, j'ai rencontré à de nombreuses reprises les deux actionnaires industriels qui ont mis à plat la nature des problèmes", a-t-il déclaré. "Le pacte d'actionnaires confère aux actionnaires industriels Lagardère et DaimlerChrysler les choix opérationnels", l'État français ayant "uniquement le pouvoir de dire oui ou non" aux propositions qui sont faites, a par ailleurs affirmé Thierry Breton devant l'Assemblée. Le ministre n'a pas précisé la nature de ces propositions, mais l'hypothèse d'un départ de Noël Forgeard semble de plus en plus probable. L'annonce pourrait intervenir en fin de semaine.

Le ministre, qui avait fait savoir samedi qu'il entendait régler le problème dans les 72 heures, a aussi laissé entendre mardi en début d'après-midi, lors d'un colloque organisé par Enjeux Les Échos, qu'une solution avait été "trouvée dimanche soir", sans préciser laquelle. "Les choses sont faites, maintenant il faut que les actionnaires eux-mêmes se mettent d'accord, c'est leur responsabilité", a jugé Thierry Breton lors du colloque.

Le groupe EADS est secoué depuis deux semaines par une grave crise industrielle et de management suite à l'annonce des retards de l'A380 et à la vente controversée d'actions en mars par son coprésident Noël Forgeard et d'autres dirigeants. Interrogé sur le sort de Noël Forgeard, le ministre s'est contenté d'indiquer qu'une enquête de l'AMF est en cours et appelé à la plus grande prudence dans l'attente des conclusions. "Je vous demande d'attendre ses conclusions avant de tirer les vôtres", a invité le ministre de l'Économie. L'Autorité des Marchés Financiers s'est rendue aujourd'hui au siège français d'EADS à Paris dans le cadre de son enquête sur le groupe.

Noël Forgeard doit être auditionné à huis clos mercredi à 9h30 par les commissions des Finances et des Affaires économiques de l'Assemblée. Rappelons qu'il fait l'objet de vives critiques suite à la vente de stocks options en mars, c'est-à-dire avant l'annonce des retards dans le programme A380 qui ont fait chuter l'action EADS de 26% le 14 juin. Le co-président du groupe aéronautique affirme n'avoir été prévenu que courant avril des difficultés d'Airbus.

Le titre cède 2,95% à la clôture, à 22,08 euros, l'incertitude sur la sortie de crise persistant auprès des investisseurs.

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