Barack Obama peut-il perdre en 2012 ?

À un an du scrutin présidentiel, le locataire de la Maison-Blanche reste bien placé pour obtenir un second mandat. Mais la situation économique des États-Unis pourrait lui compliquer la tâche.
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Trois ans après son élection, la cote de confiance de Barack Obama est au plus bas, avec 42% d'opinions favorables selon Gallup. Et plus d'un Américain sur deux juge qu'il ne mérite pas d'effectuer un second mandat à la Maison-Blanche. Pourtant, le président américain reste paradoxalement le favori de l'élection du 6 novembre 2012, devançant systématiquement tous ses adversaires potentiels dans les sondages. Barack Obama a certes déçu nombre de ses électeurs, qui s'étaient pris à espérer en 2008 d'un changement radical.

Mais, dans un contexte de défiance vis-à-vis de l'ensemble de la classe politique, l'ancien sénateur de l'Illinois s'en sort finalement mieux que les autres. Seulement 19% des Américains approuvent l'action des républicains au Congrès. Surtout aucun des prétendants à l'investiture du parti - dont les primaires débuteront le 3 janvier dans l'Iowa - n'a pour l'instant convaincu et fait preuve d'une stature présidentielle.

Herman Cain, toujours en tête des sondages côté républicain, est empêtré dans une affaire de harcèlement sexuel. Et Mitt Romney, considéré par les observateurs comme l'adversaire le plus probable d'Obama, n'est pas assez conservateur au goût de la majorité des sympathisants républicains. Pour tenter d'obtenir le soutien de la mouvance du "Tea Party", il multiplie les prises de position radicales qui pourraient se retourner contre lui lors de la présidentielle.

"Compte tenu de l'état de santé de l'économie et de sa popularité, la réélection de Barack Obama s'annonce difficile, nuance cependant Robert Shapiro, professeur à l'université de Columbia. Il ne faudra pas que la conjoncture se détériore à nouveau." Conscient de ce danger, le président a multiplié ces dernières semaines les initiatives et les discours, essentiellement sur le front de l'emploi. Avec un taux de chômage encore fixé à 9 % - et qui ne devrait pas fortement se résorber avant le scrutin -, il doit prouver à l'opinion publique qu'il n'est pas le seul responsable.

Non au plan à 447 milliards

Bien au contraire: les élus républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants et disposent d'une minorité de blocage au Sénat, l'empêchent de mettre en place les mesures nécessaires pour stimuler le marché du travail, répète-t-il à l'envi. Son plan de 447 milliards pour l'emploi, dévoilé en septembre, n'a en effet pas survécu plus d'une journée au Congrès. "Mais les Américains ont tendance à associer la situation économique avec le parti qui occupe la Maison-Blanche, prévient Mark Rozell de l'université de George Mason. Ils attendent du président qu'il fasse preuve de leadership."

Barack Obama devra également résoudre une difficile équation : remobiliser la base des sympathisants démocrates - dont la frustration n'a cessé de se grandir, y compris dans les couloirs du Capitole -, sans toutefois se couper des électeurs "indépendants", auprès desquels se joue souvent l'élection. Son équipe de campagne cherche ainsi la meilleure réponse à apporter au mouvement "Occupy Wall Street", aux revendications parfois trop radicales pour la majorité des Américains.

"Cela va être compliqué pour les démocrates de mobiliser une partie des électeurs les ayant soutenus en 2008, estime Robert Shapiro. C'est certainement leur principale préoccupation en ce moment." Ces déçus de la première heure constitueront l'une des clés du scrutin. Pour les convaincre, l'équipe d'Obama pourra compter sur un petit trésor de guerre: le milliard de dollars qu'elle espère lever pour financer sa campagne. Si certains donateurs - notamment à Wall Street - sont encore réticents à renouveler leur contribution, 90 millions de dollars avaient déjà été récoltés à fin septembre. Trois fois plus que pour Mitt Romney.

"Le candidat républicain n'aura pas forcément besoin de rivaliser, avance Mark Rozell. Il lui suffira de lever assez d'argent pour cibler les bons électeurs dans les bons États." Car l'élection américaine est ainsi faite: en 2000, George Bush avait accédé à la Maison-Blanche en recueillant un demi-million de voix de moins que le démocrate Al Gore.

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Commentaires 3
à écrit le 23/01/2012 à 15:23
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je pense pas,et selon moi les Etats unis ne peuvent pas etre dirigés par des hommes comme ces républicains sans sens de débats...out il no rien fait pour le pays

à écrit le 23/01/2012 à 15:20
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non rien ne peut arete Obama en 2012 ce lui le presidenr de la republique regarde Bushe a fait et ce Obama a fait

à écrit le 08/11/2011 à 12:31
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oui, si le chômage n'est pas en dessous de 7% il est mort, hors il est à 9%, c'est ce qui va se passer avec sarko, mais il ne le voit pas venir. pour qu'il n'y aucune relance économique par l'etat, le chomage va exploser, ne pas oublier l'adage l'im...

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