Chinoiseries en vue sur le dossier Potash

Selon le Wall Street Journal, la Chine s'organiserait en vue d'armer Sinochem pour contrecarrer l'offre de 40 milliards de dollars faite par BHP Billiton sur le canadien, numéro un mondial des engrais. Une nouvelle bataille sino-australienne se profile à l'horizon.

Comme si les autorités chinoises allaient rester les bras croisés ? Il fallait être bien naïf pour imaginer que la Chine n?allait pas, à un moment donné, mettre son grain de sable dans le dossier Potash. Et ce n?est pas un hasard s?il y a peu le nom de Sinochem avait été évoqué en tant que potentiel chevalier blanc. Rien n?est encore fait mais selon les informations du Wall Street Journal, le groupe public chinois aurait sollicité la banque HSBC pour étudier les différentes options concernant le numéro un mondial des engrais. Rien d?étonnant en définitive. Les deux groupes se connaissent déjà via Sinofert Holdings, une filiale du groupe chinois dont le canadien détient 22 % du capital. Mais ces liens capitalistiques ne sont en réalité que l?arbre qui cache la forêt. La Chine aurait toutes les bonnes raisons du monde de se lancer dans cette bataille. Car, initialement l?OPA hostile lancée par BHP n?a d?autre objectif que de mettre, en amont, la main sur un actif essentiel au développement croissant (voire exponentiel dans les années à venir) de l?agriculture dans les pays émergents et précisément de la Chine.

In fine, il s?agit ni plus ni moins que de contrôler une fois de plus une filière indispensable à l?empire du Milieu afin de lui imposer à termes des tarifs toujours plus élevés. Une stratégie qui n?est pas sans rappeler l?OPA de 147 milliards de dollars que le mastodonte anglo-australien avait lancé sur son compatriote Rio Tinto au début 2008. A la différence près qu?il s?agissait à l?époque de faire main basse sur le minerai de fer de l?ouest australien, première source d?approvisionnement d?un géant chinois qui n?a pas assez de sa propre production (pourtant la plus importante du monde) pour couvrir ses gargantuesques besoins. Il y a fort à croire que l?opération était restée en travers de la gorge des autorités chinoises après l?infructueuse mais coûteuse tentative de Chinalco de prendre le contrôle de Rio Tinto. La stratégie de BHP est tout entière tournée vers le contrôle des besoins essentiels à la Chine. Un objectif ambitieux mais risqué. Car là encore il serait naïf de penser que la désormais deuxième puissance économique mondiale va abdiquer sans se battre.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.