Safran, bélier ascendant taureau

En évoquant la possibilité d'une OPA hostile sur Zodiac, Safran confirme plus que jamais sa volonté de s'imposer comme un équipementier généraliste de premier plan. Au risque de payer au prix fort son entêtement alors que les observateurs doutent des synergies d'un tel rapprochement.
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Voilà déjà plus de quatre mois que Safran a officialisé sa demande en mariage auprès de Zodiac dans une lettre datée du 6 juillet. Depuis, le prétendant a beau essuyer revers sur revers, son entêtement est sans limite. Si bien que de cordiale, son approche pourrait bien devenir inamicale. C?est en tout cas ce qu?a laissé filtrer Safran à l?occasion du salon aérien de Zhuhai en Chine. Son président Jean-Paul Herteman a déclaré que la question d?une OPA hostile constituait une possibilité théorique devant être tranchée « dans peu de temps ». Bien qu?associé de fait à un groupe familial, Zodiac n?est pas protégé par une structure de commandite comme Hermès ou Lagardère. D?ailleurs, son flottant dépasse les 50% et offre toute latitude à Safran pour envisager de ramasser des titres sur le marché. Les opérateurs qui n?imaginent pas l?équipementier aéronautique faire cavalier seul bien longtemps dans une industrie en voie de consolidation, continuent de jouer la nouvelle aujourd?hui.

 

De son côté, Safran laisse au contraire les investisseurs dubitatifs. En s?entêtant, le groupe confirme plus que jamais sa volonté de s?imposer comme un équipementier généraliste de premier plan. On peut le comprendre dans un contexte où les donneurs d?ordres proposent des contrats de plus en plus gros et requérant une force de frappe industrielle en conséquence. Il serait dommage de voir ces opportunités de développement s?évaporer au profit de l?émergence d?un géant chinois dans un avenir plus ou moins proche. Mais le marché craint qu?une telle opération ne se fasse au prix fort. D?abord parce que le cours de Zodiac n?est plus qu?à quelques encablures de ses pics historiques du 15 juin 2007 à 57,14 euros. Mais aussi parce que des doutes subsistent sur les synergies potentielles d?un tel rapprochement. Pas sûr, en revanche, que l?Etat prenne le risque de voir Zodiac passer sous bastion étranger pour des considérations purement financières.

 

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