Il est des chantiers plus marquants que d?autres. Eiffage s?apprête à en mener un d?importance. Il s?agit de la prise en charge de la construction et de l?entretien de la future ligne de train à grande vitesse Le Mans-Rennes, qui doit permettre de gagner 37 minutes entre Rennes et Paris fin 2016. Cette mission confiée par le Réseau ferré de France porte sur un montant de 3,4 milliards d?euros et s?étalera sur vingt-cinq ans.
Selon les calculs des équipes de CM-CIC, le projet pourrait représenter un volume de travaux compris entre 2,7 et 2,8 milliards pour ses filiales. Une sacré somme si on la rapporte à la valorisation d?Eiffage. Les montants en jeu équivalent à plus de 80% de la capitalisation boursière du groupe. Et cela fait réagir les analystes qui réajustent le tir sur leurs prévisions de résultats.
La nouvelle tombe à point nommé pour le groupe qui est depuis un certain temps en proie à une décote de popularité boursière. Conjoncture morose, défiance du marché à l?égard des structures endettées, structure capitalistique floue, tensions autour de la succession de Jean-François Roverato,? Eiffage a cumulé les mauvais points en 2010. Le titre en a fait les frais. L?an dernier, son cours a décroché de 16%, suivant le même chemin que Bouygues. Mais aujourd?hui, les investisseurs réalisent que le dossier ne se résume pas simplement à des interrogations capitalistiques ou à un endettement élevé. Car la création de valeur est avant tout logée dans les grands contrats.
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