Wall Street recule après les chiffres du PIB américain

Les places américaines ont terminé dans le rouge ce vendredi après la forte révision à la baisse du Produit intérieur brut américain. Le secteur financier pèse également sur les marchés. Le Dow Jones cède ainsi 1,66% à 7.063 points, le Nasdaq recule de 0,98% à 1.378 points et le S&P 500 abandonne 2,36% à 735 points.

Wall Street a clôturé la semaine dans le rouge ce vendredi alors que l'activité américaine a chuté de 6,2% au quatrième trimestre en rythme annuel. Sur l'ensemble de l'année 2008, la croissance de la première économie mondiale s'élève à 1,1%, son plus faible niveau depuis 2001. De quoi raviver les inquiétudes des investisseurs, qui doutaient déjà de l'efficacité du plan de relance de 787 milliards de dollars. Même si l'indice de confiance des consommateurs du Michigan et le PMI de Chicago sont ressortis supérieurs aux attentes.

Du coup, les indices new-yorkais ont terminé dans le rouge, dans le sillage également du secteur financier, accentuant leurs pertes en fin de séance. Le Dow Jones cède ainsi 1,66% à 7.063 points, le Nasdaq recule de 0,98% à 1.378 points et le S&P 500 abandonne 2,36% à 735 points.

Sur le front des statistiques, le Produit intérieur brut (PIB) américain a chuté de 6,2% au quatrième trimestre, en rythme annuel. La première estimation n'avait fait ressortir qu'une baisse de 3,8% de l'activité outre-atlantique. Cette révision à la baisse est bien supérieure aux attentes des marchés, qui tablaient sur un recul de 5,4%. Après le recul de 0,5% au troisième trimestre, c'est le deuxième trimestre consécutif de baisse du PIB. Cela n'était plus arrivé depuis l'automne-hiver 1990-1991. Sur l'année 2008, la croissance a été de 1,1%, contre 1,3% précédemment annoncé. Cette croissance est la plus faible depuis 2001, où elle était tombée à 0,8%. En 2007, elle avait été de 2%.

Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan a nettement reculé au mois de février, passant de 61,2 à 56,3. La première estimation était de 56,2 et les analystes tablaient sur un indice de 56. Enfin, l'indice PMI des directeurs d'achats de la région de Chicago est ressorti à 34,2, contre 33,3 en janvier et 33 attendu par les économistes. L'activité économique de la région s'est donc contractée en février (un indice de 50 marquant la frontière entre une croissance et un ralentissement de l'activité), mais moins fortement que prévu.

Du côté des valeurs, Citigroup s'effondre de 39,02% à 1,50 dollar, avec plus d'un milliard et demi de titres échangés dans la journée. L'Etat américain va convertir la majorité des actions préférentielles (titres sans droit de vote) qu'il détient dans la banque de New York en actions ordinaires. Il pourrait ainsi monter à 36% du capital de l'établissement dans lequel il a injecté 45 milliards de dollars afin de lui éviter la faillite. Cette conversion dilue fortement la part des actionnaires et a donc été mal accueillie par les investisseurs. D'autant que la banque a suspendu le versement des dividendes et que la perte du quatrième trimestre a été revu à la hausse de 9 milliards de dollars en raison d'un amortissement d'écarts d'acquisitions.

Dans le sillage de Citigroup, Bank of America plonge de 25,75% à 3,95 dollars, JPMorgan chute de 0,87% à 22,85 dollars et Wells Fargo abandonne 15,97% à 12,10 dollars. Les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley perdent respectivement 1,16% à 91,80 dollars et 8,39% à 19,54 dollars. L'ancien premier assureur mondial American International Group recule de 19,23% à 42 cents. Toujours sur le secteur de l'assurance, MetLife perd 23,05% à 18,46 dollars et Hartford Financial cède 14,80% à 6,10 dollars.

Les valeurs pétrolières, dont le poids dans les indices est élevé du fait de leur forte capitalisation boursière, sont également dans le rouge. Le baril de pétrole est reparti à la baisse ce vendredi, après être repassé au dessus de la barre des 45 dollars jeudi. Exxon Mobil abandonne ainsi 4,30% à 67,90 dollars, Chevron cède 3,89% à 60,71 dollars et ConocoPhillips se replie de 2,86% à 37,35 dollars.

General Electric recule de 6,48% à 8,51 dollars. Le conglomérat géant américain, considéré de part sa diversité comme représentatif de l'économie américaine, a annoncé ce vendredi qu'il allait diviser son dividende par trois, de 31 à 10 cents par action, ce qui lui permettra d'économiser environ 9 milliards de dollars. Le groupe cherche à renforcer sa solidité financière alors que l'agence de notation Standard & Poor's a placé sa dette, qui bénéficie pour l'instant de la note maximale triple A, sous implication négative.

Du côté des hausses, Dell s'adjuge 3,90% à 8,53 dollars. Le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs a vu son bénéfice net chuter de 48%, à 351 millions de dollars contre 679 millions l'année précédente. Une performance légèrement supérieure aux attentes des marchés, avec un bénéfice par action de 29 cents hors exceptionnels là où les analystes escomptaient 27 cents. En revanche, le chiffre d'affaires a déçu les investisseurs. Il est ressorti en baisse de 16%, à 13,4 milliards de dollars. Les marchés attendaient de leur côté 14,3 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'exercice 2008-09, le bénéfice net s'élevé à 2,48 milliards de dollars, en baisse de 16%. Les revenus sont restés stables, à 61,1 milliards de dollars. Pour l'exercice en cours, Dell n'a pas avancé de prévisions, mais le groupe a averti que la demande finale en informatique resterait "incertaine et difficile".

Blackstone grimpe de 25,84% à 4,87 dollars. Le célèbre fonds d'investissement américain est tombé dans le rouge l'an passé, perdant 1,16 milliard de dollars. Sur le seul quatrième trimestre, la perte atteint 415,2 millions de dollars, soit 1,52 dollar par action, alors que les analystes escomptaient une perte limitée à 40 cents. Conséquence de ces pertes, le groupe a décidé de ne pas verser de dividende pour le quatrième trimestre.

Enfin, Gap recule de 4,93% à 10,79 dollars. Le groupe textile a dégagé un bénéfice net de 243 millions de dollars au quatrième trimestre, en baisse de 8,3% par rapport à l'année précédente. Par action, les profits ressortent à 34 cents, soit deux cents de mieux que les attentes des marchés. Le chiffre d'affaires a chuté de 13% sur la période à 4,08 milliards de dollars, avec des ventes en baisse de 14% à nombre de magasins comparables. Le groupe a par ailleurs annoncé la fermeture de 100 magasins.

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