Semaine de repli pour le CAC 40

La Bourse de Paris a perdu 1,6% au cours des cinq dernières séances, en dépit d'un beau rebond vendredi, à 3.708,80 points.

Le retour des craintes sur l'économie a marqué cette semaine boursière qui a vu le CAC 40 reculer de 1,6%. Dans la ligne de mire, les statistiques américaines sur l'emploi et l'immobilier ont déçu les analystes. Les ventes de logements neufs et anciens aux Etats-Unis sont reparties de façon inattendue à la baisse au mois de janvier, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont rebondi à leur plus haut niveau depuis novembre dernier. Des points noirs qui pèsent sur le moral des industriels et surtout du consommateur.

En Europe, la situation n'est guère plus réjouissante. Si la Commission européenne a maintenu ses prévisions de croissance pour 2010, elle a toutefois averti d'un ralentissement de la reprise en zone euro. Du coup, les investisseurs s'interrogent de plus en plus sur la solidité de la reprise.

A cela vient bien sûr s'ajouter la question des finances publiques de la Grèce, qui pèse encore comme une épée de Damoclès sur les places financières. Les agences de notation Moody's et Standard and Poor's menacent à nouveau de dégrader la note du pays.

Le marché rythmé par les publications

Dans ce contexte, le marché parisien n'a pu compter en soutien que sur une salve de publications de résultats, globalement bien accueillis. Ainsi, Safran s'affiche comme la plus forte progression hebdomadaire des valeurs du SRD avec une envolée de 15,5%. Le marché a salué les résultats annuels supérieurs aux attentes du groupe d'aéronautique et de défense, ainsi que des perspectives très encourageantes.

Ipsos a aussi profité d'objectifs ambitieux pour 2010 (+8,5%). Le groupe de sondages a annoncé viser en 2010 une marge opérationnelle supérieure à 10%, après une dégradation de 0,6 point à 9,4% en 2009. Il table aussi sur une croissance de 3 à 5% de son chiffre d'affaires à taux de change et périmètre constants après un recul de 3,8% l'an passé, le premier en plus de 30 ans.

Belle semaine aussi pour Valeo qui grimpe de 4,2%. L'équipementier automobile attend un quasi-doublement de sa marge opérationnelle en 2010, après une année 2009 marquée par une perte nette un peu moins lourde que prévu et un bond de l'activité au quatrième trimestre.

Natixis a également rassuré. Le titre de la filiale de BPCE progresse de 5,5% sur les cinq dernières séances. La banque a annoncé un résultat net de 748 millions d'euros au quatrième trimestre 2009, une performance bien supérieure aux attentes grâce à des éléments non récurrents. Sur l'année, les comptes restent néanmoins dans le rouge, avec une perte nette de 1,707 milliard d'euros.

Les investisseurs ont également salué les résultats de Nexity (+3,75% sur la semaine), de Foncière des Régions (+3,1%) et de CNP Assurances (+2,7%).

L'automobile inquiète

A l'inverse, Eiffage a été sanctionné et décroche de 7,9% sur la semaine. Le groupe français de BTP et de concessions a accusé un repli de 35% de ses profits en 2009, à 190 millions d'euros. Il prévoit une deuxième année de stagnation de son chiffre d'affaires en 2010, mais estime pouvoir renouer avec la croissance dès 2011.

La correction a été dure aussi pour Vilmorin (-7,1%). Le groupe va lancer une augmentation de capital d'environ 200 millions d'euros afin de financer sa croissance organique et des acquisitions à l'international. Il affiche une nouvelle perte nette et opérationnelle sur son premier semestre 2009-2010 (juillet-décembre).

Sur le CAC 40, la semaine a été noire pour le secteur automobile, victime des inquiétudes à retardement du marché pour l'année 2010. La perspective de la sortie des dispositifs d'aide au secteur, type prime à la casse, n'est guère encourageante pour les constructeurs qui prévoient globalement une baisse de 10% du marché automobile en Europe. Si ce contexte était déjà connu, le signal d'alerte a été envoyé mardi avec les chiffres de la consommation des ménages français en janvier. Celle-ci a chuté sur le mois principalement en raison de la baisse des achats de voitures. Renault recule de 6,5% et Peugeot de 6,2%.

Lafarge n'a pas convaincu non plus (-5,5%). Le groupe a vu ses profits chuter de moitié en 2009 et a même été en pertes sur le quatrième trimestre. La semaine s'est terminée dans le rouge également pour Total (4,7%) qui a dû affronter la tempête politique et sociale sur le sort de ses raffineries en France.

Espoirs sur l'A400M d'EADS

Pour sa part, Alcatel-Lucent signe un retour en grâce avec une progression de 6,3% sur la semaine. La valeur a profité de notes positives d'analystes. Bank of America-Merrill Lynch, déjà à l'achat sur la valeur, a notamment intégré le titre dans sa liste de valeurs préférées en Europe tout en rehaussant son objectif de cours de 3,5 à 3,7 euros. Dans une note de recherche publiée lundi, l'intermédiaire estimait que le groupe présentait cinq aspects positifs que le marché n'a pas intégrés. Le broker met notamment en avant le bilan solide de l'équipementier télécoms.

Enfin, EADS (+1,95% à 15,15 euros) a été porté par la perspective d'un accord imminent sur l'A400M avec les pays clients de l'avion. Un accord définitif sur le partage des surcoûts pourrait être signé le 8 mars lors d'une réunion à Paris avant la publication des résultats du groupe européen le lendemain.

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