Dur retour à la réalité pour les marchés. Portés par un vent d'optimisme depuis le début de l'été et les publications de résultats des entreprises, les places financières ont accusé le coup mercredi de nouvelles craintes pour l'économie.

A la clôture, le CAC 40 chute de 2,74% à 3.628,29 points. Et la tendance est identique sur l'ensemble des marchés européens et américains. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort cède ainsi 2,1% et le Footsie 100 de Londres 2,18%.

Si la Réserve fédérale américaine a décidé mardi soir de relancer certaines mesures de soutien à l'économie, cela n'a pas permis de gommer par ailleurs la révision à la baisse de ses perspectives pour la croissance américaine. La banque centrale estime ainsi que le rythme de la reprise devrait être plus "modeste" qu'anticipé. Des prévisions qui relancent les craintes d'un scénario en W ou "double dip" traduisant une reprise accompagnée d'une brutale rechute de l'économie.

Ces inquiétudes ont encore été alimentées par les statistiques publiées ce mercredi outre-atlantique et qui font apparaître un fort creusement du déficit commercial des Etats-Unis en juin. Il atteint 49,9 milliards de dollars, soit son niveau le plus important depuis octobre 2008, sous l'effet d'une baisse inattendue des exportations.

VALEURS EN BAISSE

A l'origine du rebond des marchés ces dernières semaines, les valeurs financières ont subi d'importants dégagements. Dexia lâche 5% à 3,55 euros, Crédit Agricole décroche de 4,78% à 10,45 euros, Axa de 4,31% à 13,66 euros, Société Générale de 4,19% à 43,18 euros et BNP Paribas de 3,93% à 53,80 euros.

Lanterne rouge du CAC 40, STMicroelectronics recule de 5,02% à 5,97 euros alors que l'analyste RBS se veut plus prudent sur le secteur des semi-conducteurs. Le broker réitère d'ailleurs son conseil à vendre sur la valeur. Dans le sillage de STMicro, Soitec abandonne 4,36% à 7,53 euros.

Dans un contexte de craintes pour l'économie, les valeurs cycliques ont été attaquées. C'est le cas du secteur de la construction, déjà à la peine mardi après l'abaissement de recommandation de Goldman Sachs. Saint-Gobain recule ce soir de 4,2% à 31,56 euros, Lafarge de 4,07% à 38,51 euros, Bouygues de 3,65% à 32,63 euros et Vinci de 2,7% à 36,69 euros.

Même évolution pour les valeurs liées aux matières premières, pénalisées en outre par le fort recul des cours du pétrole. ArcelorMittal baisse de 3,94% à 24,03 euros, Technip de 3,14% à 50,24 euros, Vallourec de 2,52% à 70,75 euros et Total de 2,64% à 39,06 euros.

GDF Suez se replie de 2,83% à 25,62 euros. Moody's Investors Service a placé mardi soir la note senior non garantie du groupe sous surveillance avec implication négative après l'annonce de son alliance avec le britannique International Power. Selon certains analystes, le groupe pourrait émettre un emprunt dès septembre afin de conserver un niveau élevé de liquidités après la prise de contrôle du britannique. Par ailleurs, l'analyste Oddo a déclassé la valeur d'"acheter" à "accumuler".

Aucune composante de l'indice CAC 40 n'évolue dans le vert. Logiquement, le secteur défensif résiste. Pernod Ricard ne cède que 1% à 60,22 euros profitant d'un relèvement de recommandation de Barclays. EDF bénéficie pour sa part d'un avis très positif de Goldman Sachs (-0,86% à 33,62 euros).

De son côté, Danone est soutenu par les résultats plutôt bien accueillis de son concurrent Nestlé. Le titre perd seulement 1,09% à 42,54 euros.

HORS CAC 40

Groupe Partouche termine à l'équilibre pour un cours de 1,94 euro. Le groupe de casinos a annoncé mercredi la fin de son augmentation de capital qui a permis de lever quelque 77,5 millions d'euros, soit une souscription de 78% de l'offre. Le groupe espérait retirer de l'opération 100 millions d'euros.

Après un bond de 56% en seulement sept séances, Theolia subit des prises de bénéfices et rétrocède 10,98% à 1,46 euro.

DEVISES ET PETROLE

Sur le marché des changes, l'euro est en chute libre face au billet vert pour retomber sous le seuil de 1,29 dollar. 1 euro vaut 1,2892 dollar.

Pour leur part, les cours du pétrole sont en forte baisse plombés par les craintes sur l'économie et passant outre le repli plus marqué que prévu des stocks hebdomadaires américains. Le baril de WTI s'échange contre 78,90 dollars et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 78,35 dollars.