Crédit Agricole à la peine malgré ses bons résultats trimestriels

La banque verte a annoncé mercredi après bourse un résultat net part du groupe multiplié par plus de deux à 742 millions d'euros au troisième trimestre. Malgré ces résultats au-dessus des attentes du marché, le titre Crédit Agricole a souffert jeudi en Bourse, plombé par les inquiétudes entourant les états "périphériques" de la zone euro et sur la capacité de la banque à se mettre aux normes de Bâle III sans faire appel au marché.
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Comme BNP Paribas et Société Générale, Crédit Agricole a dévoilé ce mercredi, après bourse, un résultat trimestriel supérieur aux attentes des analystes, à 742 millions d'euros, soit largement mieux que les 289 millions du troisième trimestre 2009. Sur les neuf premiers mois, le bénéfice s'établit à 1,6 milliard d'euros.

Malgré ces bons résultats qui sont ressortis au-dessus des attentes du marché, le titre a souffert en Bourse, jeudi. Plombé, comme l'ensemble des valeurs du compartiment bancaire, par les inquiétudes entourant l'explosion des taux d'emprunt obligataire des pays "périphériques" de la zone euro, le cours de l'action Crédit Agricole a conclu sur une baisse de 2,36 % à 11,38 euros.

La banque verte apparaît une fois de plus comme incomparable par rapport à ses anciennes concurrentes qui ont annoncé respectivement des résultats de 6,3 et 3 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres. C'est surtout leur composition qui l'identifient désormais : sur neuf mois, 77% des bénéfices ont été générés par la banque de détail en France, c'est-à-dire les caisses régionales (qui contribuent au résultat net part du groupe à hauteur de 746 millions d'euros, en hausse de 34% sur un an) et LCL (483 millions).

La hausse du résultat trimestriel est à mettre au crédit de la hausse du produit net bancaire (+3,1%) et du recul du coût du risque (-18%), néanmoins il « pèse » encore près d'un milliard d'euros dans les résultats de la banque cotée. Elle a précisé que le PNB avait été impacté de 0,3 points par l'amende infligée par le Conseil de la concurrence à concernant l'entente dans le traitement de la dématérialisation des chèques. S'agissant des charges elles sont en forte hausse sur neuf mois (+8,3%) et sur le trimestre (+4,7%), Casa évoquant « des opérations de restructurations dans plusieurs métiers et la comptabilisation de charges exceptionnelles » sans donner plus de détail.

Alors que le G20 de Séoul planche notamment sur la solidité des banques, Crédit Agricole SA a déclaré qu'en raison de sa capacité bénéficiaire et du niveau actuel de ses fonds propres (10% pour le Tier 1 et 9,8% pour ses fonds propres durs), elle n'aura besoin de procéder à « aucune augmentation de capital pour des besoins réglementaires ». La banque a estimé qu'en l'état actuel des informations concernant les projets des sages de Bâle, les actifs pondérés au titre des activités de marché pourraient augmenter de 70 à 90 milliards d'euros.

Du reste, malgré cette annonce, des interrogations pèsent sur la façon dont Crédit Agricole compte s'y prendre pour se mettre aux normes de Bâle III sans recourir au marché. Selon les calculs des analystes de Société Générale Cross Asset Research, le ratio de fonds propres durs (tiers one) devrait s'établit entre 6,3 % et 7,3 % d'ici fin 2013, soit en-deçà de la moyenne de 8 % retenue en Europe pour 2013 dans le cadre de Bâle III. De fait, à cet horizon, il manquerait à la banque verte 3 à 8 milliards d'euros pour se mettre aux normes règlementaires.
 

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