La Bourse de Paris perd 2%, EDF et Crédit Agricole à leur plus bas historique

La Bourse de Paris a clôturé jeudi en forte baisse une séance très volatile, pénalisée par une série d'indicateurs américains décevants et une rumeur de dégradation de la note de la France, toutefois démentie par une source gouvernementale française.
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L'indice CAC 40 a cédé 2,05% à 3.174,02 points dans un volume d'échanges fourni de 4,264 milliards d'euros, témoignant de la nervosité des intervenants. Crédit Agricole a fini à son plus bas historique à 3,66 euros, tout comme EDF à 15,31 euros. Le début de séance avait pourtant été favorable après que l'Espagne eut réussi à lever 2,5 milliards d'euros et à couvrir ainsi la moitié de son programme de financement pour 2012, en dépit de coûts d'emprunt en hausse.Mais l'indice a brusquement décroché en début d'après-midi pour passer sous les 3.200 points peu après 16h00.

La rumeur d'une dégradation de la France secoue la Bourse de Paris

A trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, "une rumeur de dégradation de la France" a agité le marché, explique un vendeur d'actions parisien sous couvert d'anonymat. Cette hypothèse a été rapidement démentie par une source gouvernementale française qui l'a jugé infondée, d'autant qu'aucune des trois grandes agences de notation n'a menacé la France d'une rétrogradation imminente. "Nous ne croyons pas à une telle dégradation si près de l'échéance électotale. Mais on se retrouve comme au mois d'août dans un marché fragile où les facteurs psychologiques sont très importants", souligne Arnaud de Champvallier, directeur de Turgot Asset Management.

Paris a déjà perdu son triple A auprès de Standard and Poor's en janvier, rendant peu probable, dans l'immédiat, une nouvelle dégradation par cette agence. Lundi, Moody's Investors Service avait dit ne pas prévoir de changement imminent de la note de la France, notée "Aaa", assortie d'une perspective négative. Interrogée par l'AFP, Fitch a pour sa part répété qu'elle n'envisageait pas de modifier le triple A français avant 2013.

De mauvais indicateurs américains

Les indicateurs américains ont aussi contribué à la morosité du marché. Les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé légèrement au cours de la deuxième semaine d'avril, mais moins que ce que ne prévoyait les analystes. L'activité manufacturière de la région de Philadelphie a ralenti tout comme l'indice composite de l'activité économique publié par l'organisation patronale Conference Board.

Enfin, les ventes de logements anciens ont baissé pour le deuxième mois d'affilée en mars, confirmant la reprise très poussive de l'immobilier américain. Dans ce contexte, "les résultats des entreprises américaines, globalement satisfaisants, ont été largement occultés par le marché", note M. de Champvallier.

Les valeurs bancaires en forte chute

Les valeurs bancaires ont subi de plein fouet le retournement du marché, à l'image de Société Générale (-5,19% à 16,72 euros), BNP Paribas (-4,82% à 28,55 euros) et Crédit Agricole qui recule de 4,32% à 3,66 euros, son plus bas historique. STMicroelectronics a cédé 3,23% à 5,07 euros alors que Nokia, son principal client, a accusé des pertes bien plus lourdes que prévu sur les trois premiers mois de l'année. Publicis a souffert (-4,10% à 38,47 euros), alors que le groupe attend une décélération de sa croissance au deuxième trimestre.

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Commentaire 1
à écrit le 20/04/2012 à 9:25
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Rappel : les gens se sont battus pour obtenir des actions EDF à 30 Euros lors de sa mini privatisation (15% Du capital) Belle opération .............

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