Accor déçoit sur ses ventes du troisième trimestre

Sur le trimestre écoulé, Accor fait les frais d'un ralentissement de la demande dans la majorité des pays où le groupe hôtelier est implanté. En revanche, il s'est montré « raisonnablement optimiste » pour la fin de l'année. Mais pour relancer la machine, Accor espère compter sur le dynamisme de ses hôtels en Asie-Pacifique et en Amérique latine et sur des événements populaires tels que le Mondial de l'Automobile à Paris, des congrès de Londres et des foires en Allemagne.

Le quatrième groupe hôtelier mondial, premier au niveau européen, a vu ses facturations progresser de 1,3% en données comparables au troisième trimestre à 1,485 milliard d'euros. Sur neuf mois, l'activité s'est appréciée de 2,8% en données comparables (+0,3% en publiées) à 4,202 milliards d'euros, soutenue par la bonne progression des prix sur l'ensemble des segments. Elle résulte aussi notamment de l'ouverture de 189 hôtels représentant près de 26 400 chambres à fin septembre.
Dans l'hôtellerie haut de gamme comme dans l'hôtellerie économique, c'est le dynamisme des zones Asie-Pacifique et Amérique latine qui ont permis compenser la poursuite de la dégradation de la conjoncture en Europe du Sud, touchée de plein fouet par la crise.

Forte croissance au Brésil

En Asie-Pacifique, les grands marchés de la région sont extrêmement dynamiques, à l'exception de la Chine. En Amérique Latine, le chiffre d'affaires s'inscrit en hausse de +8,5% sur le Haut et milieu de gamme et de +11,3% sur l'Economique. Au Brésil, la forte croissance de la demande et la stabilité de l'offre hôtelière ont permis d'augmenter fortement les prix moyens, tant sur le segment Haut et milieu de gamme que sur le segment Economique.

En France, le chiffre d'affaires du 3ème trimestre enregistre une baisse de -2,4% sur le segment Haut et milieu de gamme et de -1,7% sur le segment Economique en données comparables alors que l'Allemagne reste le reste le marché le plus performant en Europe. Grâce à un calendrier favorable de foires et salons, le chiffre d'affaires du 3ème trimestre progresse de +4,1% sur le segment Haut et milieu de gamme et de +3,6% sur le segment Economique, en données comparables.

"Raisonnablement optimiste"

En guise de perspectives, Accor reste « raisonnablement optimiste pour la fin de l'année », dans un environnement économique difficile en Europe et avec une activité toujours soutenue en Asie Pacifique et en Amérique Latine. Le groupe hôtelier anticipe la poursuite d'une activité solide au 4ème trimestre, qui sera soutenue par plusieurs événements positifs sur les marchés clés européens (Mondial de l'Automobile à Paris, reprise de l'activité Congrès à Londres, calendrier de foires toujours favorable en Allemagne) et par une croissance dynamique dans les marchés internationaux.

Accor a également confirmé viser un résultat d'exploitation compris entre 510 et 530 millions d'euros pour 2012 contre un résultat d'exploitation de 515 millions d'euros en 2011 et un consensus logé à 528 millions d'euros. Le groupe mène en effet une « transformation de son modèle économique » basée sur une stratégie dite « asset light », visant à réduire progressivement la part de ses hôtels en location et en propriété, qui ne devraient plus représenter que 20% de son parc de chambres fin 2016 contre 44% actuellement. A cette échéance, Accor souhaite gérer 40% de ses chambres en franchise et 40% sous contrat de gestion directe. Dans cette optique, le groupe hôtelier a finalisé le 1er octobre dernier, la vente de ses chaînes d'hôtellerie économique aux Etats-Unis, Motel 6 et Studio 6, pour 1,9 milliard de dollars (près de 1,5 milliard d'euros) à un fonds de Blackstone Group. Cette opération permet à Accor de réduire sa dette nette retraitée d'environ 780 millions d'euros.

Cessions d'actifs

L'endettement massif du groupe est le gros point noir d'Accor. Depuis quelques années, l'hôtelier a entrepris depuis une politique de recentrage de ses activités. La vente du « pôle économique » outre-Atlantique illustre bien cette stratégie à l'image de la sortie du traiteur Lenôtre et des hôtels Lucien Barrière. Ces cessions d'actifs ont fait fondre la dette du groupe à 226 millions d'euros fin 2011. Accor devra toutefois, encore et toujours composer avec une faible visibilité en Europe. Un flou artistique qui avait entraîné une chute du cours de l'action pendant l'hiver dernier. Le dossier avait en effet passé un hiver rude jusqu'à toucher les 17 euros et ainsi revenir sur ses plus bas de 1995. Depuis cet épisode, le titre s'est bien repris, pour gagner près de 60 % et atteindre les 27 euros en avril avant de toucher un plus bas annuel à 21,975 euros en juin dernier. Depuis, le titre oscille autour des 26 euros, les opérateurs restent encore méfiants quant à la pertinence de la nouvelle stratégie du groupe et des investissements entrepris en Asie-Pacifique alors que le taux d'occupation des chambres restait faible. Au cours actuels, le titre est plus que bien valorisé, un groupe qui se paye près de 19 fois ses bénéfices estimés pour 2013.

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