Pour rappel, sur l'exercice 2011/2012 (clôturé au 31 mars), Bigben Interactive a réalisé un chiffre d'affaires de 344,1 millions d'euros en hausse de 47,5 % à périmètre comparable, et de + 239,6 % à périmètre réel. Le groupe indique que cette performance a été portée par la contribution sur sept mois des activités de ModeLabs, le spécialiste de la conception et distribution d'accessoires mobiles acquis en août dernier. Une acquisition qui semble être salutaire pour Bigben Interactive alors que le contexte de marché du jeu vidéo « semble atteindre son point bas », pour reprendre les termes de Bigben. Cette opération stratégique lui a donc permis de contrebalancer la baisse des activités de Conception à 113,2 millions d'euros (-13%) par la très franche progression de l'activité Distribution à 230,9 millions d'euros (+ 123,7 %) sur la période.
Bigben Interactive signale aussi que « l'activité en France a été tirée par les métiers liés à la téléphonie et l'audio alors que les implantations à l'international, jusqu'ici concentrés sur le jeu vidéo ont connu une évolution contrastée ». « L'activité au Benelux a bien résisté avec la Distribution et Hong Kong a profité de l'export dans de nouveaux pays tandis que l'Allemagne a été pénalisée par un effet de base défavorable » ajoute Bigben.
Plus bas dans les comptes, le résultat opérationnel des activités s'est apprécié de plus de 24% pour atteindre 19,6 millions d'euros. La très forte croissance, supérieure aux attentes, ne s'est répercutée que partiellement sur le résultat, compte tenu de la très forte croissance ponctuelle de la distribution de mobiles moins margée que les activités de conception. Le résultat opérationnel atteint 18,3 millions d'euros en hausse de 18,4 % par rapport à 2010/2011 alors que le résultat financier 2011/2012 à basculé dans le rouge à -1,9 million d'euros pénalisé par l'augmentation de la charge de la dette en lien avec l'emprunt bancaire de 40 millions d'euros contracté pour financer l'acquisition de ModeLabs. Dans ces conditions, le résultat net progresse modestement (3,03%) pour s'élever à 10,2 millions d'euros après 9,9 millions d'euros à l'issue de l'exercice précédent.
Concernant les perspectives, Bigben Interactive estime qu'il pourra compter sur une reprise du marché du jeu vidéo, qui est selon lui à « l'aube de son rebond avec le déploiement progressif des nouvelles générations de supports », dont le succès repose sur le lancement de plusieurs jeux phares. Par ailleurs, l'émergence de la « SmartTv » représente pour Bigben, un « nouveau segment de croissance qui élargira le territoire du jeu vidéo et de ses accessoires. » La croissance de la nouvelle entité, devrait être aidée par le maintien du fort développement des Smartphones et Tablettes va tandis alors que l'Audio, activité historique du groupe, devrait poursuivre la progression amorcée depuis 4 ans.
Dans cet environnement qui s'annonce «plus porteur», Bigben Interactive juge qu'il devrait connaître en 2012/2013 une nouvelle dynamique d'ensemble grâce au développement de son offre et la mise en place de nouvelles synergies avec ModeLabs en conception et en distribution. Dans ces conditions, le spécialiste européen des accessoires multimédias vise pour 2012/2013 un résultat opérationnel des activités de 30 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 450 millions. Un changement de dimension qui est plus que visible dans la mesure où Bibgen Interactive seul, n'affichait que 101,3 millions d'euros de facturations en 2010/2011.

A ces cours, la société se paye 8,02 et 5,82 fois les résultats attendus pour les deux prochains exercices. Ce multiple de résultat réduit est renforcé par une valeur d'entreprise, correspondant actuellement à 0,45 fois son chiffre d'affaires. Alors, le titre Bigben Interactive est parmi l'un moins chers du marché. Après un gros sursaut en mai 2011 sur les 10 euros, suite à l'annonce du mariage avec Modelabs, la spéculation sur le dossier s'était tassée, le faisant revenir sur les 9 euros en juillet, des cours qui étaient observés avant l'annonce du rapprochement. Mais le plus dur restait à venir, Bigben Interactive, n'a pas non plus échappé à l'été meurtrier sur les marchés jusqu'à tutoyer les 6 euros en décembre dernier. Une fin d'année difficile à mettre au débit de comptes intermédiaires plus que dégradés avec un résultat net de 0,5 million d'euros, contre 1,9 million d'euros un an plus tôt, soit une baisse de 73%. Si le titre a opéré un rattrapage en début d'année, annulé par la suite, on est bien loin du seuil des 50 euros avec lequel il flirtait, il y a déjà une bonne décennie.

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