Bourbon renoue avec les bénéfices au premier semestre

Bourbon redresse significativement la barre au premier semestre. Le groupe de services à l'offshore pétrolier a annoncé mercredi son retour aux bénéfices au premier semestre à la faveur d'une nette progression de ses facturations coupellée à une amélioration de ses marges. Aussi, Bourbon a profité du raffermissement du dollar face à l'euro sur les six premiers mois de 2012.

Le résultat net de Bourbon revient en territoire positif à hauteur de 17 millions d'euros au premier semestre, alors que le groupe avait essuyé une perte nette de 21,4 millions d'euros au premier semestre 2011. Les comptes du groupe ont verdi à la faveur de produits financiers à hauteur de 2,3 millions d'euros, au lieu de pertes à hauteur de 30,5 millions d'euros un an plus tôt grâce à une parité euro/dollar favorable au groupe.

Les résultats de Bourbon ont également pris de la hauteur avec l'amélioration de son chiffre d'affaires et de ses marges. La demande des compagnies pétrolières pour les services de sa flotte de navires a été en effet très dynamique. Le chiffre d'affaires de Bourbon ressort ainsi à 568 millions d'euros au premier semestre après des ventes de 482,7 millions d'euros un an plus tôt, ce qui représente une hausse de 17,7%.

Le groupe reste toujours aussi profitable avec un excédent brut d'exploitation qui a atteint 180,8 millions d'euros au premier semestre, soit une hausse de 27,2%. Elle matérialise ainsi une marge brute d'exploitation en hausse de plus de 2 points de base à 31,8% contre 29,4% un an plus tôt. Cette appréciation de la rentabilité du groupe a été soutenue par une hausse de ses tarifs sur les nouveaux contrats et les contrats renouvelés mais aussi par la mise en service de vingt-deux nouveaux navires au premier semestre. Le taux moyen d'utilisation des navires du groupe de services à l'offshore pétrolier reste stable à 83,3% sur les six premiers mois de 2012, contre 83,8% un an auparavant.

Malgré une incertitude concernant les économies mondiales, Bourbon souligne que le niveau du prix du baril (113 dollars en moyenne sur le semestre) « conforte les investissements des clients pétroliers » et table sur une croissance de la «demande de navires de services offshore dans les deux prochaines années». Mais concernant des perspectives chiffrées, le groupe parapétrolier laisse le Marché un peu sur sa faim. Il n'indique seulement que la demande de navires sera stimulée par « le nombre d'appareils de forage en commande qui entreront en activité dans les prochaines années et les carnets de commandes des entreprises de construction offshore ». Bourbon indique cependant que la construction en cours de 15 nouveaux navires en Chine a été affectée par le passage du typhon Haikui. « La livraison et le transfert de propriété de ces navires à Bourbon devraient intervenir avec un retard estimé de 5 à 6 mois », précise la société.

Horizon 2015

Le groupe mène une politique expansionniste avec la construction de nouveaux navires destinés à accompagner la croissance du marché et de la reprise des investissements des grands groupes pétroliers. Bourbon table en effet sur une flotte de 600 navires à cette échéance alors que leur nombre était de 445 à la fin du semestre. Si sur le papier, la mécanique semble bien huilée, Bourbon ne devra pas occulter bon nombre d'éléments qui pourraient déjouer les plans du groupe de services à l'offshore pétrolier. La société de services à l'offshore pétrolier devra étroitement surveiller le prix de l'or noir, un élément qui conditionne les niveaux d'investissements des compagnies pétrolières. Aussi, la conjoncture économique peut jouer les trouble-fêtes et si elle est déprimée, le taux d'utilisation et les prix journaliers des prestations de services seront orientées à la baisse. L'effet devises est également un indicateur clé pour les affaires de Bourbon. Le billet vert est la devise dans laquelle près des trois-quarts des revenus sont libellées alors que ses dépenses sont libellées en euros…

Toutefois, Bourbon se devra d'être vigilant sur le niveau de sa dette pour la bonne marche de son plan d'expansion. La dette de Bourbon tutoie les 2 milliards d'euros, soit davantage que les capitaux propres qui sont de 1,4 milliard d'euros à la fin de l'année écoulée. Le niveau des taux d'intérêt sera également à surveiller tant leur remontée pourrait impacter négativement le compte de résultat de Bourbon. A ce titre le spécialiste de l'offshore pétrolier a entrepris une diversification de ses sources financières, notamment en se tournant davantage vers les banques asiatiques. Un choix qui n'est pas fortuit car Bourbon souhaite doubler sa flotte dans cette région d'ici 2015. En attendant cette échéance, Bourbon devra composer avec une conjoncture adverse sachant qu'elle peut retarder la société dans son plan. Le groupe à néanmoins des atouts dans sa manche à savoir des navires innovants à forte productivité. Le phénomène de substitution des navires anciens du marché, jugés obsolètes, devrait continuer à s'accélérer pour répondre aux exigences accrues des pétroliers en termes de « management des risques ». La stabilité du prix du baril est propice aux investissements dans le secteur et principalement dans l'offshore profond où se font la plupart des grandes découvertes. Mais la menace qui plane actuellement et elle est de taille, est bien sûr l'envolée des taux d'intérêts. Et pour l'instant Bourbon navigue à vue concernant ce risque...

Moins chère que Technip

Sur le plan boursier, le cours du titre est tributaire de la vigueur du cours du baril. A moins de 8 euros en 2002, le titre s'est offert une belle remontée, jusqu'à culminer sur les 55 euros en juin 2007, soit une hausse de près de 600% sur la période. Mais avec la crise économique qui s'annonçait, les cours de l'or noir amorçaient leur décrue et le titre Bourbon avec… L'action avait achevé l'année 2008 sous les 17 euros pour ensuite sortir de sa léthargie et revenir au contact des 35 euros. Mais la tempête boursière estivale de l'année 2011 a cassé cette dynamique, Bourbon a rendu plus de 50% de sa valeur entre juin et octobre. Après un bref retour sur les 27 euros en mars, une hausse soutenue par des opérateurs en quête de valeurs massacrées, l'action Bourbon a subi de nets dégagements sur fond d'incertitudes sur la santé économique mondiale. Au cours actuels, la société est valorisée plus de 16 fois ses bénéfices attendus pour 2012 et seulement un peu plus de 9 fois ceux estimés pour 2013. Une valorisation raisonnable par rapport aux autres sociétés du secteur alors que Technip a un PER de 18,18x pour 2012 et 13x pour 2013 et aussi si on tient compte d'un carnet de commandes en hausse, ce qui permet une progression des profits l'an prochain. 

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