Mediannuaire ne répond plus de sa participation dans PagesJaunes

La restructuration de la lourde dette de PagesJaunes suit son cours. Mediannuaire Holding, qui détient 54,7% du capital du capital de l'éditeur d'annuaires et de sites Internet, souhaiterait ramener sa participation à environ 20%, à l'issue des négociations engagées sur la restructuration de la dette du groupe.

 PagesJaunes a indiqué dans un communiqué, que les discussions annoncées samedi entre la holding Mediannuaire, qui détient 54,7% de son capital, et ses créanciers, devraient être bénéfiques « dès lors qu'elles aboutiraient effectivement, comme annoncé, à assurer la stabilité de son capital et permettraient de réduire les contraintes financières de Mediannuaire Holding. »

La situation financière de PagesJaunes reste encore la grande source d'inquiétude pour ses actionnaires. Lourdement endetté, le groupe a vu son flux de trésorerie net refluer de plus de 20% l'an dernier à 197,4 millions d'euros, grevé notamment par l'augmentation du coût de sa dette et à la baisse de la marge brute opérationnelle. La dette nette ressortait à 1,915 milliard d'euros à l'issue de 2011 quasi-stable sur un an. Une situation qui a été héritée du rachat de PagesJaunes par KKR à France Telecom, par LBO, c'est-à-dire une reprise en ayant recours au levier de l'endettement. Les dividendes de la cible sont censés rembourser la dette contractée par la holding de reprise, en l'occurrence KKR Mais ce montage financier ne s'est pas déroulé comme prévu, le groupe tarde à compenser le déclin de son activité d'annuaires imprimés par l'essor de son activité Internet. Alors pour enrayer l'hémorragie, PagesJaunes a engagé en début d'année des discussions avec ses banques créancières afin de restructurer une dette qui fragilise de plus en plus son bilan...

Sacrifier le dividende

PagesJaunes précise que les discussions avec ses préteurs sont toujours en cours et souligne qu'à la demande de certains préteurs, le groupe leur a proposé d'affecter dès 2013 une partie de sa trésorerie au remboursement de la dette bancaire venant à échéance en septembre 2015. Cet engagement viendra compléter celui relatif à la suspension des distributions de dividendes jusqu'à ce que l'éditeur d'annuaires réduise son endettement net à un niveau correspondant à 3 fois l'EBITDA. L'annuairiste explique dans son communiqué que cette « proposition complémentaire reste conforme à la stratégie du groupe. A la fin 2011, le ratio endettement net/EBITDA ressortait à près de 4.

Une situation financière peu tenable alors le groupe a décidé de sacrifier le dividende sur l'autel du désendettement. « Le conseil d'administration proposera à la prochaine Assemblée générale des actionnaires de ne pas verser de dividende au titre de l'exercice 2011 », a expliqué le management. Ce dernier ne fournit pas d'explication quant à cette décision alors que le groupe avait encore réitéré fin octobre son objectif de maintenir une politique de distribution de dividende élevée. Un revirement de situation qui n'est pas du goût des actionnaires et pour cause, PagesJaunes était la valeur en vue pour son copieux rendement...Le Marché avait pleuré le dividende mais l'urgence est là, le groupe doit faire face à une dette importante. La société a déjà refinancé 70% de ses créances au cours du premier semestre de 2011 mais le Marché s'interrogeait à l'époque sur la dernière tranche de 638 millions d'euros, arrivant à échéance en novembre 2013. « Les conditions de marché actuelles ne sont pas particulièrement favorables (...) et donc on considère qu'on doit se garder un maximum de flexibilité à court terme dans nos choix d'options de financement », avait expliqué Jean-Pierre Remy, le PDG de PagesJaunes pour justifier cette décision.

Une mue qui prend plus de temps que prévu

La transformation du groupe vers le tout Internet prend beaucoup plus de temps que prévu d'autant plus que les mouvements sociaux survenus l'été dernier ont eu un sérieux impact sur l'activité du groupe. Le groupe a en effet un peu plus de difficultés à écrire une nouvelle page de son histoire... Et le marché en est conscient mais perd patience. Depuis son introduction en bourse en juillet 2004 à 14,10 euros, le titre a perdu près de...90 % de sa valeur et évolue désormais sur les 1,50 euros. La valorisation de PagesJaunes en Bourse a fondu comme neige au soleil alors que la suppression du coupon a accéléré le courant vendeur. PagesJaunes était une des valeurs les plus prisées de la place parisienne pour son copieux rendement. Cet atout en moins a éloigné les opérateurs du titre d'autant plus que la dernière publication trimestrielle témoigne d'une faiblesse de la progression de l'activité du groupe avec un chiffre d'affaires en modeste hausse de 1,4% à 234,8 millions d'euros. Le 19 juin dernier, l'action a même touché un plus bas historique à 1,455 euros. On est donc loin mais très loin de l'âge d'or de PaegsJaunes en Bourse avec un titre qui flirtait avec les 30 euros en 2006...

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Commentaires 2
à écrit le 18/07/2012 à 11:14
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Attention Pages Jaunes http://www.scribd.com/my_document_collections/3668360 MANQUEMENT AUX OBLIGATIONS D?INFORMATION, ABUS DE MARCHÉ FINANCIER : OPÉRATIONS D?INITIÉS ET MANIPULATIONS DE MARCHÉ. Attention latribune ! Si vous supprimez ce message...

à écrit le 16/07/2012 à 19:32
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Il serait urgent que les politiques interviennent sur les LBO Véritable destructeur de valeurs d emplois Quel gâchis !

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