
Le parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc injecte depuis le 5 juillet, après une phase de tests, ses premiers mégawattheures verts sur le réseau électrique national opéré par RTE. Cette production d'électrons provient de la seule éolienne actuellement entrée en production sur les 16 installées à ce jour, précise l'entreprise Ailes Marines à La Tribune. Et elle « va croître au fur et à mesure de la mise en service des éoliennes. À terme, le département des Côtes d'Armor produira 9% de la consommation électrique totale de la Bretagne » rappelle la filiale à 100% du groupe espagnol Iberdrola dans un communiqué publié jeudi 6 juillet.
Ailes Marines, qui a activé cette mise en production depuis son centre de coordination maritime basé à Kerantour dans les Côtes d'Armor, ne souhaite en revanche pas préciser le nombre exact de mégawattheures verts qui ont été injectés sur le réseau.
Étape symbolique d'un projet controversé
Livrable en fin d'année 2023 pour une exploitation complète début 2024, le parc sera composé de 62 éoliennes de 8MW chacune pour une puissance installée de 496 MW.
La pose de la première éolienne remonte à mai dernier. Cette nouvelle étape d'entrée en production s'avère particulièrement symbolique pour le projet, longtemps controversé, qui a mis plus de 10 ans à voir le jour.
Durant la phase de travaux, les éoliennes sont montées ligne par ligne pour une mise en service progressive. L'électricité produite est collectée par la sous-station électrique en mer située au centre du parc. Elle est ensuite acheminée par deux câbles d'exportation sous-marins d'une tension de 225 kilovolts (kV) installés par RTE jusqu'à la plage de Caroual, à Erquy puis injectée sur le réseau via un poste électrique situé à Hénansal (Côtes-d'Armor).
Côtes d'Armor : département à énergie positive
Premier parc éolien offshore en Bretagne, deuxième en France suite à la mise en service du parc de Saint-Nazaire, le futur site s'étendra sur une superficie de 75 km2. Il produira environ 1.820 GWh/an. Cela correspond à la consommation annuelle en électricité de 835.000 habitants (chauffage compris).
« Ce gigantesque projet contribue à la fois à la souveraineté énergétique de la Bretagne et à la transition énergétique, élément clé de la bataille contre le dérèglement climatique » se félicite Emmanuel Rollin, directeur général d'Iberdrola France, dont le groupe opère trois autres parcs éoliens en Europe et se positionne comme « leader sur ce segment d'activité ».
Iberdrola ajoute qu'à l'issue de la mise en service complète du parc éolien, « le territoire des Côtes-d'Armor (600.000 habitants) deviendra un département à énergie positive, en produisant plus d'énergie qu'il n'en consomme sur sa partie domestique ».
La Bretagne a réduit sa dépendance énergétique en 2022
Le projet, dont la construction mobilise 900 emplois pour l'assemblage des éoliennes le site industriel de Siemens Gamesa Renewable Energy au Havre et une quarantaine d'autres pour l'équipement électrique des mâts sur le polder EMR de Brest, doit contribuer à la réduction de la dépendance énergétique de la Bretagne.
Selon le bilan 2022 de RTE, la région a déjà fortement accru sa production d'électricité, essentiellement grâce à la mise en service en mars 2022 de la centrale à gaz de Landivisiau (énergie fossile), opérée par TotalEnergies. L'an passé, la production régionale d'électricité a ainsi atteint 7,3 TWh, ce qui représente une hausse de 67% sur un an et une couverture des besoins de plus d'un tiers. La moitié de cette production est constituée d'électricité d'origine thermique (+260%), 35% proviennent de l'énergie photovoltaïque.
La part de l'électricité importée des autres régions est passée de 80 à 66%. Dans un contexte de crise énergétique, la consommation des entreprises et des ménages bretons a pour sa part baissé de 2% l'année dernière.
Sujets les + commentés