Réfrigérateurs, climatiseurs, chaussures de sport... L'UE accélère sur la fin des gaz fluorés

Les Vingt-Sept ont conclu, ce jeudi 5 octobre, un accord pour accélérer la réduction des gaz fluorés avec pour objectif final de parvenir à réduire leur usage d'ici 2050. Puissants gaz à effet de serre, on les retrouve dans les réfrigérateurs, les climatiseurs, mais aussi dans les équipements électriques ou comme agents gonflants dans des mousses... et même dans les bulles d'air des chaussures de sport.
Les Etats membres de l'UE ont conclu ce jeudi 5 octobre un accord pour accélérer la réduction des gaz fluorés.
Les Etats membres de l'UE ont conclu ce jeudi 5 octobre un accord pour accélérer la réduction des gaz fluorés. (Crédits : Reuters)

L'Union européenne est bien décidée à faire disparaître les gaz fluorés d'ici 2050. C'est en tout cas le message qu'ont voulu faire passer les Etats membres de l'UE en concluant, ce jeudi 5 octobre, un accord pour accélérer leur réduction. Le texte prévoit d'élargir dès les prochaines années les interdictions d'équipements (réfrigérateurs, pompes à chaleur...) et des matériaux contenant des gaz fluorés, avec des échéances précises selon les appareils et le potentiel réchauffant des gaz qu'ils contiennent.

Dans le détail, l'accord prévoit une interdiction totale de mise sur le marché de plusieurs catégories de produits contenant des HFC, avec un calendrier accéléré : les réfrigérateurs grand public seront ainsi visés dès 2026 et certaines pompes à chaleur et systèmes de climatisation seront interdits à partir de 2027. Aérosols techniques et mousses sont également visés à partir de respectivement 2030 et 2033. Des dérogations sont néanmoins prévues en cas d'exigences de sécurité, et un nombre limité de quotas supplémentaires pour les pompes à chaleur pourra être envisagé si cela s'avérait nécessaire pour atteindre les objectifs de transition énergétique de l'UE.

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Enfin, l'exportation hors de l'UE d'équipements de réfrigération, de climatisation ou de pompes à chaleur contenant des gaz fluorés à fort potentiel de réchauffement climatique sera également interdite. Avec pour objectif final de parvenir à réduire à zéro d'ici 2050 l'usage d'hydrofluorocarbures, dans le cadre du vaste plan climat européen.

La législation, négociée par la présidence espagnole de l'UE au nom des Vingt-Sept, doit toutefois encore être formellement entérinée par les Etats membres et le Parlement européen avant d'entrer en vigueur.

Des gaz très polluants...

Les HFC ne sont d'ailleurs pas uniquement dans le viseur de l'Europe puisqu'ils sont aussi mentionnés dans le protocole de Montréal qui entend, lui aussi, les éliminer progressivement. Signé en 1987 à Montréal au Québec, ce pacte a pour objectif de lutter contre l'appauvrissement de la couche d'ozone de l'atmosphère. Depuis 2019, il se penche également sur ces gaz qui contribuent au réchauffement planétaire.

Car ces puissants gaz à effet de serre dont le réchauffement est jusqu'à 25.000 fois supérieur à celui du CO2.

Ainsi, selon l'Agence de la Transition Écologique (ADEME), en 2011, les émissions de HFC représentaient 15,4 millions de tonnes équivalent CO2 (eq./CO2). Soit une hausse de 312% (+11,7 millions de tonnes eq./CO2) par rapport au niveau observé en 1990. Et pour cause, à cette époque, l'industrie chimique était responsable de la totalité des émissions de HFC. Mais, « à partir des années 2000, une nouvelle source d'émission est apparue, dans ce même secteur, liée à l'utilisation des HFC comme agent propulseur des mousses (polyuréthane, polystyrène expansé, etc.) en substitution des HCFC interdits du fait de leur impact sur la couche d'ozone », explique le Citepa, association indépendante qui évalue l'impact des activités humaines sur le climat et la pollution atmosphérique.

Elle ajoute que depuis 2000 également, du fait de la présence de plus en plus massive de climatisation dans les véhicules, « les émissions de HFC de ce secteur représentent une part très significative des émissions de HFC des secteurs utilisateurs ». En outre, « les émissions du secteur des autres modes de transport (hors routier) proviennent essentiellement du transport aérien ».

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Présents dans les réfrigérateurs et climatiseurs

Enfin, le tertiaire est également particulièrement concerné, les gaz fluorés étant présents dans les réfrigérateurs et climatiseurs, mais aussi dans les équipements électriques ou comme agents gonflants dans des mousses. On les retrouve même dans les bulles d'air des chaussures de sport, précise encore l'Ademe qui résume :

« La contribution majoritaire aux émissions totales de HFC en France provient du secteur résidentiel/tertiaire (46 %), suivi de l'industrie manufacturière (29 %), du transport routier (19 %), des autres transports (5 %) et enfin de la transformation d'énergie et de l'agriculture/sylviculture (moins de 1 % chacun)», selon des chiffres de 2017.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 06/10/2023 à 8:24
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Et les perturbateurs endocriniens vous vous y attaqués quand ? Non parce que l'on a pas l'impression que cette aberration totale de produits qui modifient notre adn vous dérangent...

à écrit le 05/10/2023 à 20:20
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C'est dommage, on veut vite remplacer les chaudières fuel voire gaz par des PAC, utilisant des HFC. On imagine qu'une clim ne peut facilement voir son gaz remplacé, un jour, il faut sans doute aussi un compresseur spécifique au gaz de remplacement pa...

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