Le dollar retrouve les faveurs des investisseurs

Le dollar est resté perché près du point haut de six semaines atteint vendredi face à l'euro. La monnaie unique est chahutée par les rebondissements de la crise de la dette souveraine.
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«Evoquer la mort n'entraîne pas la mort mais évoquer la possibilité d'un défaut de paiement peut le précipiter », commente un économiste philosophe, s'agissant de la crise celte qui secoue l'Europe, six mois à peine après le tremblement de terre grec. Bien que les marchés aient observé une trêve lundi, dans l'attente de la réunion mardi et mercredi de l'Eurogroupe qui devrait être centrée sur le risque irlandais et les menaces de contagion de son imbroglio financier aux autres « PIIGS », ils restent l'arme au pied. Avec en ligne de mire l'euro. Et ce, bien que Dublin ait démenti le recours imminent au fonds de stabilisation financière mis sur pied en mai par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour éviter la faillite de la Grèce. Après avoir dérivé de 5 % en une seule semaine face au dollar, la monnaie unique s'est stabilisée lundi pour évoluer autour de 1,36.

deux mois d'attaques

Mais sa situation est d'autant plus précaire que le dollar a repris une dynamique propre, comme en atteste la nette remontée de son indice pondéré face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis. Cet indice se retrouve à son plus haut niveau depuis six semaines, après être tombé à son plancher de l'année début novembre.

Après une phase de deux mois d'intenses attaques spéculatives, qui ont duré le temps du suspense entre la première mention du possible programme d'assouplissement quantitatif bis de la Réserve fédérale fin août et l'annonce de son montant - de 600 milliards de dollars de rachats de titres de dette publique d'ici à fin juin - le 3 novembre, les vendeurs ont commencé à mettre de l'eau dans leur vin. D'abord parce qu'ils ont - c'est la tradition qui le veut - vendu sur la rumeur et racheté sur le fait. Ensuite parce que le programme de la Fed est inférieur à leurs attentes et qu'elle a elle-même insisté sur le fait qu'il était modulable, au gré de l'évolution de la conjoncture de l'Oncle Sam. Et tout récemment parce qu'un groupe d'économistes et de responsables politiques, d'obédience républicaine, a lancé une campagne visant à faire abandonner son programme de QE2 - d'assouplissement quantitatif - à la Réserve fédérale. Cette initiative a provoqué une vague de couverture de positions courtes - vendeuses - en dollars, de précaution, car il est peu probable que la Fed renonce à faire fonctionner la planche à billets sous la pression de lobbies.

Enfin et peut-être surtout, l'économie américaine donne des signes de reprise plus robuste depuis la divine surprise du 7 novembre lorsque le rapport sur l'emploi d'octobre avait fait ressortir la création de 151.000 nouveaux postes de travail. Lundi, c'est la consommation des ménages qui a fait sensation: les ventes au détail d'octobre ont progressé deux fois plus qu'anticipé, pour faire un bond de 1,2 %. Autant dire que la batterie de statistiques de la semaine qui s'ouvre sera scrutée à la loupe.

 

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