Si les prix de l'immobilier ont été tirés vers le haut en 2010, c'est en grande partie grâce (ou à cause) des ménages les plus favorisés. Et notamment les propriétaires qui ont pu revendre leur logement à bon prix.
Les chiffres de l'Observatoire du financement des marchés résidentiels, publiés ce mercredi par Crédit logement sont à cet égard éloquents : la part des emprunteurs immobiliers de moins de 35 ans est passée de 52,3% en 2009 à 49,9% en 2010 dans l'ancien et de 52.7 à 50.3% dans le neuf. Sur la répartition par catégorie socio-professionnelle, les cadres et professions libérales représentent désormais 49,4% des acheteurs (48.2% en 2009). Désormais, les personnes de cette catégorie sont propriétaires à 73,8%.
Des évolutions qui semblent faibles mais qui "modifient considérablement la structure des acheteurs" d'après Michel Mouillard, auteur de l'étude et maître de conférence à Paris X. Et pourraient poser des problèmes à moyen terme si la tendance perdurait. Car, si l'on met de côté certains micro-marchés comme Paris, le marché immobilier ne peut être fluide si seuls les ménages les plus aisés y ont accès.
Conséquence directe de la hausse des prix : l'apport personnel dans l'ancien et en moyenne, a augmenté de 5,6% alors qu'il avait baissé de 2,8% en 2009 (les propriétaires ont pu vendre plus cher leur bien). Mais le montant moyen a également monté, voire explosé : +7.7%. Et le prix d'achat (coût de l'opération) a grimpé de 6.2%, contre 1.3% en 2009.
Par ailleurs, 2010 a été une année record pour Crédit Logement, qui a bouclé 935.000 prêts en 2010, pour une valeur de 87,3 milliards, soit près de 60% d'augmentation par rapport à 2009. Un chiffre à nuancer, toutefois, puisque 20% des prêts en nombre, et 18% en montants consistaient en des rachats de crédits et ne correspondent donc pas à une acquisition immobilière.
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